Publié le 1 Aug 2012 - 16:26
AFFAIRE MALICK BA DE SANGALKAM

« Le mandat de dépôt ne s'impose pas », selon Me Sadio Diaw

 

 

L'affaire du meurtre de Malick Ba à Sangalkam renaît de ses cendres. Hier, le juge du 1er Cabinet a inculpé quatre gendarmes impliqués dans ce dossier ayant défrayé la chronique pendant plusieurs semaines au Sénégal et les a mis sous mandat de dépôt. Ce rebondissement alimente à nouveau la presse locale. Pour Sadio Diaw, un des avocats des pandores inculpés qui réagissait dans l'émission « Point de vue » sur la radio RFM, «le mandat de dépôt ne s'impose pas », raison pour laquelle « nous avons dit que c'est de l'acharnement». Pour l'heure, chez les Sangalkamois qui réclamaient justice depuis longtemps, la satisfaction est de rigueur face à l'évolution positive de ce dossier. Eux qui rappellent avoir toujours fait confiance à la justice.

 

Les organisations de droits humains sont également montées au créneau. Selon Seydi Gassama, Directeur d'Amnesty Sénégal, «c'est un signal fort qui vient d'être adressé aux forces de sécurité» dans leur façon de traiter les citoyens. Quant à Daouda Mine, rédacteur en chef de l'Observateur, il souligne que «cette mesure va marquer la fin de l'impunité au Sénégal». Il prolonge son argumentation en précisant que s'il y a eu des « intouchables » dans ce pays, «on peut dire aujourd'hui que la justice a franchi un pas » important dans le traitement d'affaires impliquant certaines personnalités ou agents d'institutions fortes comme l'Armée, la Police ou la Gendarmerie. Dans le même sillage, Me Assane Dioma Ndiaye, président de la Ligue sénégalaise des droits humains (LSDH) estime qu'« une nouvelle ère s'ouvre au Sénégal ».

 

Toujours dans l'émission ''Point de vue'', Khadim Diop, ancien commandant de gendarmerie, pense qu'« il ne faudrait pas que les gendarmes soient pris comme des agneaux de sacrifice» avant d'ajouter : « il ne s'agit pas d'impunité » car « les gendarmes ont été envahis dans leur lieu de travail par une population en furie », faisant allusion aux événements survenus ce jour à Sangalkam. Ils ne pouvaient donc « pas croiser les bras et se laisser massacrer », a-t-il déclaré. Mais pour Me Ndiaye, « il faut en rester aux principes » juridiques et laisser la justice faire son travail. Une justice que le peuple sénégalais veut impartiale dans son ensemble.

 

Rappelons que ce jeune maçon de 35 ans, marié et père de trois enfants, avait été atteint d'une balle tirée par les forces de l'ordre au cours d’une manifestation contre le découpage administratif de la commune et l’installation d’une délégation spéciale à sa tête.

 

Idelette Bissuu

 

 

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