Publié le 11 Mar 2014 - 12:02
ALLIANCE DES FORCES DE PROGRÈS

Niasse gèle les ambitions présidentielles de son parti

 

Par ‘‘loyauté’’, l’Alliance des forces de progrès (AFP) exclut toute idée d’affronter le parti au pouvoir, l’Alliance pour la République (APR), à la présidentielle de 2017, dans la posture d'un parti de contribution.

 

Ceux qui s’attendent à une confrontation entre l’Alliance des forces de progrès (AFP) et l’Alliance pour la République (APR) à la présidentielle de 2017 peuvent déchanter. Moustapha Niasse a réaffirmé hier en Bureau politique sa «loyauté» et celle de son parti au président de la République, ainsi que son ancrage dans la coalition Benno Bokk Yaakaar (BYY).

«Macky Sall ne saurait être plus loyal que moi. Je ne suis pas avec lui pour des intérêts - je rends grâce à Dieu - mais pour redresser le pays. Celui qui veut s’opposer à lui (Macky Sall), je ne le soutiendrai ; je ne le financerai pas. Je veux que cela soit clair», a déclaré le président de l’Assemblée nationale. 

D'ailleurs, Moustapha Niasse trouve ‘’incohérent’’ et ‘’incongru’’ que l’AFP présente une candidature en 2017 alors que, dit-il, certains de ses membres occupent des fonctions étatiques, en l’occurrence Alioune Sarr (ministre du Commerce), Mata Sy Diallo (PCA de la Société nationale de recouvrement), Malick Diop, Dg de l’Agence sénégalaise de promotion des exportations (ASEPEX). Même si le leader de l’Alliance des forces de progrès (AFP) n’a pas cité de nom, tout porte à croire que ce message s’adresse El Hadji Malick Gackou, numéro 2 du parti, absent de la rencontre. Selon Malick Diop, porte-parole du parti, il est hors du territoire. 

Certains prêtent à l’ancien ministre du Commerce l’intention de se présenter en 2017 avec ou sans l’aval de son parti. A ce propos, Niasse s'est voulu précis : «Chacun a le droit d’avoir des ambitions, mais il faut que vous sachiez que le combat que nous menions contre Wade est différent aujourd’hui», précise le Sg de l'Afp. «Nous sommes au pouvoir. (Par conséquent) le tempo et la tonalité ne sont pas les mêmes. (Donc), que personne ne s'attende à ce que l’on tire sur Macky Sall !» 

«On va tuer le parti»

En d’autres termes, c'est comme si l’AFP gelait ses ambitions présidentielles jusqu'à nouvel ordre. Une option qui n’est pas partagée par certains militants en dépit des apparences. ‘’On va tuer le parti’’, avertissent des ‘’progressistes’’ sous le couvert de l’anonymat. «L’objectif d’un parti, c’est de conquérir le pouvoir.

Dans ces conditions, on se demande où l’on va.» Sur  sa succession à la tête  de l’AFP, Niasse pense que cette question ‘’n’est pas à l’ordre du jour’’ et entend ‘’accompagner les jeunes du parti’’. ’’Je ne vais nulle part. Même si je marche avec une canne, je resterai militant’’, dit-il. Une manière certainement pour le leader de l’AFP de tempérer l’ardeur de quelques fougueux lieutenants dont Malick Gackou et Alioune Sarr, que d'aucuns voient comme des «héritiers naturels». 

Par ailleurs, Niasse s’est inscrit en faux contre ceux qui parlent de ‘’léthargie’’ de son parti. Selon lui, l’AFP fonctionne normalement mais différemment. Il en veut pour preuve la mise en place d’une nouvelle structure ad hoc dénommée Comité stratégique et d’action qui joue le rôle du BP. Un choix dicté par le contexte politique.

«Nous nous réunissions chaque semaine en BP parce que nous étions dans l’opposition. Aujourd’hui que nous sommes au pouvoir, mes charges ne me permettent plus d’être toujours présent. J’ai (alors) créé la CSA pour prendre en charge toutes les questions du parti. Ce n’est pas anti statutaire. Il ne faut pas que vous vous (les responsables) sentiez exclus’’, dit-il.

Avant de se défausser sur les journalistes. «Il ne faut pas suivre la presse qui annonce la mort de l’AFP (…) Nous n’avons de compte à rendre à personne. Il n’appartient pas aux journalistes de définir la régularité de nos réunions». 

A l'approche des élections locales, l’Alliance des forces de progrès a annoncé la mise en place des comités électoraux «dans tout le pays» dans le but de travailler «de concert» avec ceux de BBY pour le choix des candidats.

DAOUDA GBAYA

 

 

 

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