Publié le 22 Apr 2024 - 10:31

APPEL A LA CITOYENNETE POUR RELEVER LES GRANDS DEFIS ECONOMIQUES ET FINANCIERS

 

Le Président de la république, Monsieur Bassirou Diomaye FAYE, a encore montré sa volonté et toute sa disponibilité de transformer le Sénégal pour un développement durable dans une équité territoriale. Nous rentrons de ce fait dans l’ère de la responsabilité, du travail et de la justice sociale. C’est pour cela qu’il nous faut impérativement construire une conscience citoyenne pour engager le plus vite possible la voie de la souveraineté conformément aux orientations du chef de l’Etat pour le bien- être de tous. Cela nécessite une mobilisation nationale autour du programme gouvernemental pour rendre effective cette volonté politique exprimée par le Président de la république. Le Sénégal comme d’autres pays de la sous-région vit les conséquences de la covid19 et la hausse des prix mondiaux des denrées de première nécessité entrainant une situation inflationniste et un contexte défavorable à la relance économique à cause d’une baisse des investissements et des exportations mais surtout les coûts d’emprunts sur le marché mondial. En 2022, une économie perturbée avec 6,5% de déficit public, une dette globale de 75% du PIB (hors norme, une inflation de 9,7% et une pauvreté de 37%. En 2023, le taux de croissance économique est estimé à 4,3% dû à un faible niveau des activités dans une période préélectorale. Face à ces problèmes récidivants, le peuple est tenu d’adopter une posture citoyenne après les combats politiques afin de bien participer à la construction nationale. C’est dans ce sens qu’il me semble approprié d’orienter ma réflexion sur quelques leviers qui peuvent susciter des espoirs pour la population surtout la jeunesse.

Levier 1 : Civisme fiscal

Je pense en premier lieu qu’il est nécessaire de recouvrer le maximum d’impôts et taxes pour renforcer nos recettes fiscales et non fiscales. Le Sénégal perd beaucoup d’argent sur la fiscalité immobilière, taxes et droits de mutation. Ensuite une suspension des exonérations fiscales sur une période de deux années et un arrêt provisoire des demandes de remise gracieuse d’impôts. Enfin une plus grande rigueur dans la collecte des recettes douanières. Je suis conscient que l’impôt a une base légale, il s’agit de trouver un canevas juridique pour mettre en œuvre cette formule. C’est un devoir citoyen de contribuer aux finances publiques. Récemment, l’expert en finance publique et Professeur agrégé des universités, enseignant et chercheur, Monsieur Aziz KEBE affirmait le 08 octobre 2023 dans l’émission objection Sud FM que l’Etat du Sénégal a perdu en fiscalité 900 milliards FCFA entre 2012 et 2022. Il affirmait qu’il est possible avec d’autres niches de recouvrer 1000 milliards FCFA. En matière de développement économique, une génération travaille pour une autre génération.

Levier 2 : Produire en quantité et qualité pour avoir un excédent commercial

Nous constatons dans le compte des transactions courantes de biens et services que les importations dépassent de loin en valeur les exportations. Le déficit commercial est estimé à 3984 milliards FCFA en 2023 avec une forte dépendance alimentaire et énergétique. Le Sénégal importe pour 160 milliards FCFA de blé, 302 milliards FCFA de riz, pétrole brut et dérivées pour 20O8 milliards FCFA, huile et graisse animale pour 120 milliard FCFA. Il y a possibilité d’inverser la tendance si autant de ressources sont orientées dans l’agriculture. Il faut importer moins de riz et encourager sa culture dans la vallée et en Casamance. Cultiver l’oignon en grande quantité pour atteindre 800000 tonnes par an ; la pomme de terre 150000 tonnes et la carotte 100000 tonnes. L’Institut Sénégalais des Recherches Agricoles a travaillé sur le blé, il a enregistré des succès en homologuant huit variétés de blé adaptées aux conditions climatiques du pays. Avec ce schéma, le pays est souverain sur le plan alimentation de base et le revenu des producteurs s’améliore considérablement. L’exploitation prochaine du pétrole et le gaz peut créer une épargne de 2000 milliards par an. La conséquence immédiate est le retour massif des jeunes en campagne car ils auront la possibilité d’avoir la formation dans les nouvelles techniques culturales, les équipements agricoles et les variétés de semences. L’argent gagné dans certaines niches fiscales pourraient servir à investir dans des systèmes d’accès à l’eau comme l’irrigation à petite échelle par la collecte des eaux de ruissellement, l’utilisation de l’énergie solaire pour la maitrise de l’eau productive ou des systèmes d’exhaure innovant pour les eaux souterraines en direction des grands périmètres irrigués.

En résumé une fois les leviers mis en action avec une stratégie cohérente et intelligente, la structure des recettes s’améliore et le pays rentre dans une nouvelle phase de souveraineté alimentaire. La question de la dette et le financement du développement est souvent très difficile à faire face à cause de l’urgence et de la complexité des besoins nationaux. Le gouvernement du Sénégal a tout intérêt à adopter des mesures urgentes de rigueur sur une période de deux ans pour promouvoir le développement endogène. Cela nécessite de la patience et détermination des populations surtout les organisations syndicales. Monsieur Marc RAFFINOT, enseignant et chercheur émérite à l’Université Paris Dauphine et spécialiste du développement a raison de dire que les pays sous-développés doivent trouver des stratégies innovantes pour sortir de l’endettement et financer leurs politiques publiques.

Alpha YOUM

Spécialiste de Gestion publique et Droit social

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