Publié le 12 Mar 2022 - 08:17
APPLICATION NOUVEAUX PRIX DENRÉES

La recherche effrénée de solutions entre Etat et commerçants

 

La ministre du Commerce et des Petites et moyennes entreprises et les commerçants ont entamé, hier, des échanges pour mettre en œuvre de manière efficace les nouveaux prix de certaines denrées de première nécessité, notamment l’huile, le sucre et le riz, fixés par l’Etat. L’objectif est, selon le directeur du Commerce intérieur (DCI), Oumar Diallo, de sécuriser l’approvisionnement du marché pendant au moins une période six mois.

 

L’Etat veut veiller sur l’application des prix des denrées de première nécessité, afin d’alléger le panier de la ménagère. A cette fin, une réunion a été tenue hier, entre la ministre de tutelle, Assome Aminata Diatta, et les commerçants et les industriels. ‘’Il s’agissait d’échanger avec les acteurs sur les mesures complémentaires qui puissent nous permettre d’avoir un niveau d’application et d’applicabilité des prix qui ont été fixés par le gouvernement. Notre deuxième souci, c’est de garantir un approvisionnement correct du pays pour une période allant au-delà de six mois. Concernant les mesures et propositions faites et acceptées, il s’agit, sur le riz, de permettre à ceux qui avaient dédouané un stock assez important de 25 mille tonnes, de leur apporter un appui sous forme d’avoir pour qu’ils puissent tout de suite passer à l’application des nouveaux prix au niveau import, demi-gros et détail’’, explique le directeur du Commerce intérieur (DCI) à la sortie de la rencontre.

D’après Oumar Diallo, le deuxième produit, c’est l’huile végétale raffinée. Sur ce segment, il y avait une importante quantité en bidons de 20 litres déjà dédouanée et qui était dans les dépôts du Port autonome de Dakar. ‘’L’Etat a aussi décidé de faire un effort d’appui, à travers un avoir sur les frais de dédouanement déjà supportés par ces commerçants et qui concernait 313 conteneurs. Ceci a permis d’avoir des prix pour le gros, demi-gros et détail acceptés par les importateurs et les distributeurs pour pouvoir écouler cette production en respect des nouveaux prix qui ont été fixés. Pour le sucre, pour garantir l’approvisionnement correct du pays sur une période assez longue, il a été retenu d’examiner la possibilité, en relation avec les industriels, la Compagnie sucrière et les importateurs, de pouvoir mettre sur le marché une quantité suffisante de sucre qui nous couvrirait jusqu’en fin d’année et en tenant compte du prix du sucre à l’international qui ne cesse de monter et de pouvoir constituer tout de suite une réserve qui puisse nous permettre d’être à l’abris par rapport à la situation qui nous impose d’anticiper sur des achats futurs qu’on doit avoir sur le secteur’’, poursuit le DCI.  

Assurer, sur les six prochains mois, l’approvisionnement correct de tous les besoins du pays…

Par rapport à l’effectivité de cette mesure sur le marché, M. Diallo a indiqué qu’aussi bien les commerçants que les industriels se sont engagés à appliquer les prix et aussi à faciliter leur applicabilité sur le terrain. En considération de tout cela, il a été retenu, d’après lui, de travailler rapidement sur des propositions à mettre sur la table du gouvernement, pour voir comment assurer, sur les six prochains mois, l’approvisionnement correct de tous les besoins du pays en sucre, riz, blé, ainsi que le maïs, à travers des schémas qui sont en train d’être discutés par le biais du comité restreint qui a été mis en place.

‘’Nous sommes prêts à accompagner l’Etat pour toute décision prise, à condition qu’on ne vend pas à perte. L’Etat a reconnu son erreur et a accepté de tenir compte du transport et de la manutention, en fixant ces nouveaux prix. L’Etat a accepté de suspendre des taxes à l’importation et de subventionner des produits pour une valeur de 62 milliards de francs CFA aujourd’hui. C’est l’argent du contribuable. Donc, il faut que les populations alertent l’Etat, en cas de refus d’application des nouveaux prix. Si l’Etat n’avait pas allégé les taxes pour l’huile, nous ne pourrions pas la vendre 20 500 F la bouteille de 20 litres. Parce qu’elle nous revenait à 22 000 en tant qu’importateurs’’, témoigne le représentant de l’Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal (Unacois-Jappo).

Un marché ‘’stable’’ pour le ramadan

D’ailleurs, Moustapha Lo affirme qu’actuellement, le marché est ‘’stable’’. ‘’Les produits sont disponibles. D’ici le mois de ramadan, on n’aura pas de problèmes d’approvisionnement. Il n’y aura aucune rupture. Nous surveillons le marché avec l’Etat et nous rassurons les Sénégalais. Il n’est pas nécessaire de stocker quoi que soit. La question, c’est après le ramadan’’, assure ce commerçant importateur.

Il convient de noter qu’actuellement, à Dakar, le riz en détail est fixé à 275 francs le kg concernant la variété non-parfumée, celle brisée américaine à 325 F/kg. Le litre de l’huile raffinée est fixé à 1 100 F CFA, le kilogramme de sucre cristallisé à 600 F. L’aliment de volaille pour les poulets de chair est à 17 200 F à l’usine le sac de 50 kg. Pour les pondeuses, c’est à 14 950 F. Concernant l’aliment pour les poussins 1er et 2e âges, il est vendu à l’usine respectivement à 15 650 et 14 650 F CFA.

‘’Quand un commerçant refuse d’appliquer une mesure de fixation des prix, il est en infraction qui est qualifiée de pratique de prix illicites. Ce qui est réprimé par la loi. Non seulement, il y a une sanction pécuniaire, mais il est exposé à la saisine du produit. S’il est dans un cas de récidive, il sera déféré directement devant le procureur de la République. Nous serons intransigeants sur le terrain, face à ces velléités de prix illicites. Le dispositif est déjà là ; il est opérationnel. Chaque fois qu’il y a un cas constaté quelque part, le consommateur se doit de porter la réclamation devant les services compétents’’, insiste par ailleurs le DCI.

Les raisons de la tension sur le sucre

Le DCI s’est aussi prononcé, à cette occasion, sur les raisons qui justifient la tension sur le sucre notée ces derniers jours. ‘’Dans la région de Dakar, nous avons senti récemment une tension sur la disponibilité du sucre. Lorsque nous avons fixé les prix distributeurs du sucre, nous avions bien précisé dans l’arrêté que ce sont des prix applicables à Dakar. Or, la Compagnie sucrière est à Richard Toll. Pour vendre à un prix hors Richard Toll, il aurait fallu que le Conseil régional de Saint-Louis puisse se tenir pour fixer le prix de vente. Ce qui a été fait et nous leur avons notifié l’arrêté qui fixe le prix ex-usine du sucre à 550 000 F CFA la tonne.

Lorsque la CSS a reçu la notification, ils ont commencé à appliquer ces nouveaux prix. La conséquence, c’était que les commerçants qui sont à Dakar ne pouvaient pas aller acheter le sucre à 570 000 F CFA et le revendre à 575 000 F à Dakar. C’est pourquoi ils n’ont pas acheté le sucre à Richard Toll. Or, la demande à Dakar est exponentielle. C’est ce qui a amené la tension sur la disponibilité du sucre, bien qu’à côté, il y avait le sucre importé, mais qui n’était pas suffisant. C’était en 3 500 et 4 000 t maximum. Dans les heures à venir, la situation va revenir à la normale’’, fait savoir Oumar Diallo.

MARIAMA DIEME

 

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