La Mac de Ziguinchor, lieu d’accueil d’une forte colonie nigériane
La première session de la Cour d’Assises 2013 de Ziguinchor a fini de révéler une forte présence de nigérians à la Maison d’Arrêt et de Correction de Ziguinchor, condamnés ou inculpés pour détention et trafic de cocaïne.
À la question de savoir combien de nigérians séjournent à la Maison d’Arrêt et de Correction (Mac) de Ziguinchor, notre interlocuteur hésite, sourit, puis répond : « Ils sont nombreux. Certains viennent de Kolda pour les besoins des Assises. Mais d’autres sont des pensionnaires de la prison depuis longtemps. Je pourrai vous donner le chiffre exact après. » Ce chiffre, il ne le donnera certainement pas. Toutefois, au rythme où ces nigérians défilent à la barre de la Cour d’Assises de Ziguinchor, l’on peut aisément se faire une idée de leur présence à la Mac de la capitale méridionale du pays.
En effet, entre l’audience du vendredi et celle d’hier, ils sont en tout huit (08) à avoir répondu des faits de détention et de trafic illicite de cocaïne. Quatre (04) au moins attendent d’être édifiés sur leur sort ce matin, dernier jour de la première session de l’année 2013 de la Cour d’Assises de Ziguinchor. Cinq (05) autres sont déjà passés à la barre depuis l’ouverture des Assises. À ce nombre, il faut ajouter d’autres dont les dossiers attendent d’être renvoyés à la Cour d’Assises.
Dix ans de travaux forcés assortis d’amendes
En attendant, parmi ceux qui ont été jugés coupables de détention et de trafic international de cocaïne par la Cour en sa séance d’hier, figurent Obina Okéreké et Chinedu Ofor Lesbrey, arrêtés à Manda Douanes (Vélingara). Ils avaient respectivement trois (03) et soixante et une (61) boulettes dans leurs ventres, en provenance de Bissau, d’une valeur de 77 millions. Ils ont été mis sous mandat de dépôt, le 06 novembre 2008, en même temps que Bernard Chema Onyene et Chénie Dike Ernest Chijoké qui convoyaient au total 77 boulettes de Conakry à Dakar. Leurs mandats de dépôt courent depuis le 17 novembre de la même année.
Le gain facile et le refus de croire que c’est à la sueur de leur front qu’ils gagneront leur pain les ont perdus. Comme leurs compatriotes déjà jugés, ils ont, chacun, écopé, hier, d’une peine de dix (10) ans de travaux forcés assortis d’amendes. Le ministère public avait, auparavant, dans sa réquisition, demandé à la Cour de les déclarer coupables des faits pour lesquels ils sont poursuivis et de les condamner à une peine de dix ans au motif que « les faits sont établis » et que les déclarations des accusés ne pouvaient aucunement «emporté la conviction du parquet ». La Cour l’a suivi malgré les plaidoiries de la défense qui s’est arc-boutée sur «l’absence d’éléments matériels» prouvant le «corps du délit» et la «nature du produit». Aucun procès-verbal distinctif y afférent, conformément au code des douanes, n’a été établi et versé au dossier, selon la défense.
HUBERT SAGNA
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