Publié le 17 Jun 2025 - 09:56

Arrestation de Moustapha Diakhaté 

 

La Conférence des leaders de la Coalition pour la démocratie et la souveraineté (CDS) a réagi à l’arrestation et au placement sous mandat de dépôt de l’ancien parlementaire et président du mouvement Manko Taxawu Sunu Reew, Moustapha Diakhaté. Il s’agit, tel que mentionné dans un communiqué reçu hier à ‘’EnQuête’’, de la deuxième incarcération de l’opposant pour ‘’offense au chef de l’État’’. L’utilisation du terme ‘’gougnafiers’’ à l’endroit d’autorités accusées d’avoir bafoué les normes protocolaires de la République, est la cause de son arrestation.

Pour la CDS, le recours à une telle mesure d’emprisonnement pour un mot jugé déplacé traduit une atteinte grave à la liberté d’expression, dans un pays pourtant reconnu pour sa tradition démocratique. Le collectif rappelle que les dirigeants actuels, membres du parti Pastef, avaient eux-mêmes usé d’un langage virulent pendant plus d’une décennie contre les tenants du pouvoir d’alors. Pis encore, le Premier ministre Ousmane Sonko, selon la CDS, avait publiquement qualifié l’article 80 du Code pénal (aujourd’hui invoqué) de "hérésie juridique" et plaidé pour sa suppression.

‘’Celui qui est allergique à la critique ne doit même pas diriger une famille ou un parti, a fortiori un État’’, avait-il déclaré à l’époque. La CDS dénonce ce qu’elle considère comme une ‘’incarcération arbitraire’’ et exige la libération immédiate de Moustapha Diakhaté. Elle qualifie cette arrestation de mesure ‘’inqualifiable de légèreté et de cynisme’’, contraire aux engagements de respect des libertés fondamentales. Dans son communiqué, la coalition accuse le régime en place d’autoritarisme croissant, de reniement politique et de mener une répression systématique contre les voix critiques, qu’elles soient politiques, médiatiques ou issues de la société civile.

Elle évoque notamment le ‘’lourd tribut payé par la presse’’ dans ce contexte de tensions politiques. Face à ce qu’elle qualifie de "brutalité d’un régime anti-démocratique", la CDS lance un appel à toutes les forces démocratiques pour former un front uni, capable de défendre efficacement les acquis de la République, aujourd’hui, selon elle, menacés. ‘’Il est urgent de dresser un bloc robuste en défense de la démocratie’’, conclut le communiqué, qui appelle à la solidarité avec toutes les personnes détenues pour délit d’opinion.

Section: 
ARRESTATIONS POLITIQUES Entre rupture judiciaire et continuité répressive ?
Tas accuse Pastef de "Clanisme"
PUBLICATION DES RAPPORTS D’EXÉCUTION BUDGÉTAIRE : Diomaye et Sonko font pire que Sall
VOITURE DES DÉPUTÉS À 54 MILLIONS F CFA : La fracture morale
VISITE DE SONKO À PÉKIN : Une diplomatie économique au service de la souveraineté
LIBÉRATION DES DÉTENUS, HAUTE COUR DE JUSTICE, LIBERTÉ DE LA PRESSE : Ces mesures fortes attendues par l'opposition républicaine
FIN DIALOGUE NATIONAL : Mi-figue mi-raisin
SITUATION PARTI SOCIALISTE : Les responsables de Dakar appellent à la réunification
JET PRIVÉ DU PM : Entre fantasmes et réalité
DIALOGUE NATIONAL AU SÉNÉGAL : Incertitudes autour du statut du chef de l’opposition
POURSUITE DES TRAVAUX DU PORT DE NDAYANE : Plus de 480 milliards F CFA  investis  en 2025
POUR LA LIBÉRATION DE MANSOUR FAYE : La Cojer départementale de Ndar  se mobilise
MANQUE D’EAU À NDIOSMONE-PALMARIN : Les populations marchent contre la Se’o
MACKY SALL DANS LA COURSE POUR L'ONU : Ambition personnelle ou défi diplomatique africain ?
APR ET GSB PRENNENT LE CONTRE-PIED DU POUVOIR : Le dialogue parallèle des opposants
SÉNÉGAL BINU BOKK : La nouvelle voie politique de Barthélemy Dias
SYSTÈME POLITIQUE : Le dialogue de la réconciliation 
FICHIER ÉLECTORAL : Les limites de l'inscription automatique 
Dialogue national/ PDS
DIALOGUE NATIONAL DU 28 MAI PROCHAIN : Taxawu Sénégal y sera, Gueum Sa Bopp encore indécis