La ''narration visuelle'' de l'esclavagisme
''Gorée sur la route de l’esclave : de la mémoire au pardon''. C'est le titre de l'exposition de l'artiste Lamine Barro qu'abritent les locaux de la Galerie nationale à Dakar. Fer, argile, bois ou huile sur canevas impriment, jusqu’au 23 septembre, l’esprit des visiteurs grâce à des reconstitutions miniatures de scènes d’époque où les acteurs en terre cuite sont frappants de réalisme.
Des toiles et une collection d’objets d’époques et des reproductions de gravures originales à l’effigie de personnalités historiques d’envergure (le Général Faidherbe, Victor Schœlcher, etc.) sont également de la partie... De même qu’une série de mini-documentaires, fait d’images d’archives, qui retracent également, via la vidéo projection, les temps forts de la traite des esclaves, cette période sombre de l’histoire africaine.
Peintre, sculpteur et céramiste, Lamine Barro expose une collection qu’il a, 16 ans durant, amassée dans le but d’offrir une ''narration visuelle'' de l’histoire de la traite négrière aux générations futures de l’Afrique. L'artiste se veut avant tout didactique : ''Je ne suis ni un écrivain ni un cinéaste mais j’essaie, à travers ma main et mon intelligence, de retracer l’histoire. Cette exposition est le travail de plusieurs années et de ma volonté d’offrir à l’enfant africain un outil pédagogique par lequel il pourra physiquement voir ce qui s’est passé à cette époque''.
Le vernissage a eu lieu le 23 août, date retenue comme journée mondiale du Souvenir de la traite des esclaves et de son abolition.
Sophiane Bengeloun