Thilogne

Thilogne, une ville du nord-est du Sénégal, située à une soixantaine de kilomètre de Matam, la capitale de la région éponyme, a abrité mercredi l’ouverture de la première édition d’une pré-Cop rurale, organisée dans le but d’initier les femmes au plaidoyer en faveur de l’environnement et à la négociation climatique, en perspective de la COP 30, a constaté l’APS. “Nous sommes réunis ici, non pas pour débattre, mais pour agir et surtout faire entendre la voix des femmes rurales victimes des changements climatiques.
Notre ambition est de construire des ponts entre les villages et les sommets internationaux et la prise de décision globale”, a dit Fanta Camara, présidente de Linguère climate club, structure initiatrice de l’évènement. Mme Camara a martelé qu’il fallait permettre aux femmes de comprendre les préoccupations des victimes des changements climatiques afin de leur permettre de pouvoir agir.
‘’Il est important que la voix des femmes soit entendue’’, a-t-elle insisté. “Grâce à nos partenaires, nous lançons une initiative inédite, à savoir initier les femmes rurales aux mécanismes de négociation climatique, leur donner les outils nécessaires, leur faire comprendre les mots pour qu’elles comprennent comment on défend les priorités”, a-t-elle fait valoir. La présidente de Linguère climate club a précisé que les participants allaient deux jours durant apprendre à négocier à travers un schéma laissant penser qu’elles intervenaient dans une vraie COP, en incarnant notamment des délégations aptes à défendre leurs positions.
...Fanta Camara a assuré qu’un accord sera conclu par les participantes qui vont prononcer une déclaration dite de Thilogne, appelée à être proposée lors de la COP 30, prévue prochainement à Belém, au Brésil. “La justice climatique commence ici, dans les zones rurales, car le climat ne peut plus être discutée sans les femmes, qui vivent au quotidien les impacts des changements climatiques”, a-t-elle fait observer, expliquant que le choix de Thilogne est lié au fait que la localité fait durement face aux impacts des changements climatiques. Des activités de reboisement sont aussi prévues durant ces deux jours, dans le cadre du concept “Ecoles du climat au féminin” pour faire comprendre aux femmes les changements climatiques, leurs causes et leurs conséquences. L’adjoint du maire de la commune de Thilogne, Abdoul Guissé, et le sergent Aba Coly, représentant l’Inspection régionale des eaux et forêts de Matam, étaient présents à la cérémonie d’ouverture de l’évènement également organisé en partenariat avec Action pour la justice environnementale (AJE) et l’Ambassade de France au Sénégal.