L’Etat prêt à appliquer la loi
Le Sénégal est disposé à appliquer et à faire appliquer les dispositions de la Cedeao pour une bonne application des pesticides. C’est l’avis du nouveau directeur de la direction de la protection des végétaux. Mbargou Lo qui vient d’être porté à la tête de ce département du ministère de l’agriculture le 11 Avril dernier, l’a fait savoir lors de la cérémonie d’ouverture de l’atelier national de partage du règlement de la Cedeao sur les pesticides et autres aspects phytosanitaires et qualité des produits agricoles. Selon lui, l’Etat va bientôt commencer à « sévir en appliquant la réglementation. Et tout acteur qu’on trouvera sur le terrain en train de vendre des pesticides non homologués ou en train de faire quelque chose non édictée par la réglementation, sera sanctionné ». Ces sanctions, affirment le directeur de la Dpv, « comme définies par la loi, vont aller de l’amende jusqu’à l’emprisonnement ». Pour ne pas en arriver à ce stade, il signale : « c’est pourquoi, nous avons démarré par la sensibilisation. Ce séminaire en est une et il sera suivi d’autres séminaires destinés aux producteurs (agricoles) »
Monsieur Lo est revenu sur l’objet du séminaire qui est selon lui, « de former l’ensemble des acteurs sur la gestion des pesticides… Et de partager les nouveaux textes (de la Cedeao en matière d’utilisation des pesticides). Nous allons mieux les utiliser, mieux les connaître », afin d’être en phase avec les indications de la Cedeao par le biais du comité africain d’homologation des pesticides qui est pour une réglementation générale des produits phytosanitaires. Cela, selon le directeur de la Dpv, a été initié par le Sénégal qui, « est l’initiateur du comité africain des pesticides qui a fonctionné et qui a fait des émules dans la sous région parce que la Cedeao voudrait que l’on s’inspire de cette réglementation commune pour en faire une réglementation sur toute l’étendue de la Cedeao. C’est le comité d’homologation des pesticides en Afrique de l’Ouest ». Cependant, il fait remarquer que le Sénégal a des difficultés à faire appliquer cette réglementation.
Une mauvaise utilisation des pesticides selon Mbargou Lo, est due « à une méconnaissance au niveau des utilisateurs dont certains ne connaissent pas les dangers liés à une mauvaise utilisations des pesticides ; à la toxicité principalement. Soit, ce sont des producteurs (agricoles) analphabètes ou des gens qui ne sont bien formés et qui ne savent pas réellement que si les pesticides sont utiles pour éradiquer les ravageurs de nos cultures, ils sont également dangereux pour la santé humaine, animale et sur l’environnement ». Aux dangers des produits phytosanitaires, figure en bonne place, souligne monsieur Lo, « une réglementation qui n’est pas commune au niveau de tous les pays de la sous région » parce qu’il y a des pays ouest africains qui ne sont pas membres du Cils et du comité d’homologation des pesticides en Afrique de l’Ouest.
Selon Abdoulaye Ndiaye, chef de division législation phytosanitaire, la situation est alarmante au Sénégal. Car, il révèle que « les enquêtes ont révélé que plus de 30% des spécialités qui circulent ne sont pas du tout homologuées et n’ont pas d’autorisation provisoire de vente. Cela ne veut pas dire que ce sont des spécialités qui sont mauvaises… ».
Il faut noter que l’atelier regroupe outre la direction de la protection des végétaux, les distributeurs de pesticides, les utilisateurs qui sont les maraîchers, la douane veillant au contrôle des produits au niveau des frontières, le ministère de la santé, les institutions s’occupant de l’environnement.
Cet atelier qui s’étalera sur trois jours (du 18 au 20 Juin 2013) se déroule en partenariat entre la Dpv et le Waapp (Ppaao : programme de productivité agricole en Afrique de l’Ouest). Selon Oumar Sène, coordonnateur du Waapp, « la Dpv est une structure de l’Etat et on l’appuie sur le plan financier pour dérouler des activités liées à la vulgarisation des textes réglementaires de la Cedeao ».
Pour rappel, le Waapp (Ppaao) est un projet initié par la Cedeao et financé par la banque mondiale. C’est un projet intégrateur qui intéresse presque tous les pays de la Cedeao. La première phase vient d’être bouclée et c’est la deuxième phase qui a démarré en 2013. Il regroupe actuellement 13 pays.
PAPE MOUSSA GUEYE