L’acte II du dialogue !
Cela a les allures d’un autre dialogue ou deal politique, après celui qui a été tenu, il y a quelques mois. Suite à leur lettre demandant au président de la République d'intervenir pour les remettre dans la course à la Présidentielle, des membres du collectif dit des candidats spoliés ont été reçus hier par le chef de l’État.
L’acte 2 du dialogue politique a ainsi eu lieu avec certains candidats recalés, dont Cheikh Bamba Dièye, Dr Cheikh Tidiane Gadio, l’ancien ministre Alioune Sarr. Face aux journalistes, ce dernier est revenu sur l’objet des discussions.
‘’Nous avons exposé au chef de l’État, garant du respect des lois et des règlements, président du Conseil supérieur de la magistrature, les graves manquements qui entachent la fiabilité… Plus de 500 000 de nos compatriotes électeurs, qui ont voté aux dernières élections, qui n’ont changé ni de bureaux de vote ni de lieux de vote, ont été déclarés comme des électeurs non identifiés sur le fichier général. On a également mis de côté plusieurs autres milliers d’électeurs-parrains sous le seul prétexte qu'il y a un problème avec la clé USB ou avec le fichier. Nous pensons que c’est inacceptable’’.
Selon le maire de Notto Diobasse, le plus grave dans cette affaire est que le Conseil constitutionnel, dans son compte rendu, ‘’dit que certains contrôles ont été faits sur la concordance parfaite entre toutes les rubriques identifiant l’électeur dans la fiche de parrainage et celles figurant dans le fichier des électeurs’’. Ce qui est contraire, d’après lui, à la loi sur le parrainage et à l’arrêté sur les modalités du parrainage. ‘’À cause de ces manquements, nous courons le risque de voir plus d’un million de nos compatriotes ne pas voter, tout simplement parce qu’ils sont déclarés non identifiés sur le fichier. Un travail doit être fait pour corriger cet impair’’.
Cheikh Bamba Dièye confiant pour Diomaye
Lors de cette audience, il a également été abordé la question des ‘’détenus politiques’’, la question du candidat Bassirou Diomaye Faye en détention provisoire, les cas Ousmane Sonko et Karim Wade.
À en croire l’ancien ministre du Tourisme, le président Sall a été très sensible en ce qui concerne les détenus et a demandé aux requérants d’initier des procédures de mise en liberté provisoire pour diligenter ces affaires.
Pour le cas spécifique de Diomaye, Alioune Sarr a exigé qu’il soit libéré, afin qu’il puisse retrouver les siens, battre campagne au même titre que tous les autres candidats. À la question de savoir si, à travers cet acte, ils ne demandent pas indirectement au président de la République de s’immiscer dans les prérogatives du Conseil constitutionnel et de tordre le bras à la justice, il rétorque : ‘’Nous estimons que les Sénégalais ont des droits, les candidats ont des droits. Le Conseil constitutionnel n’est pas au-dessus de la loi. Lorsque la loi n’est pas respectée, on doit prendre les mesures qu’il faut pour la faire respecter. À partir du moment où on laisse faire, nous ne sommes plus dans un État de droit. Le collectif est décidé à se battre pour que les droits des Sénégalais soient respectés.’’
Revenant sur le cas Diomaye Faye, Cheikh Bamba Dièye estime qu’ils ont eu des réponses satisfaisantes de la part du chef de l’État. ‘’Nous avons été rassurés par les réponses. Nous pensons que si on fait les diligences nécessaires, il pourra retrouver les siens et préparer la campagne électorale’’, a-t-il confirmé.
À propos de l’absence de certaines personnalités, M. Dièye a précisé : ‘’Nous nous sommes réunis et nous avions pris la décision de désigner 15 personnes, compte non tenu du PDS, pour représenter le collectif. Ce qui est important, c’est que je parle au nom de tout le collectif qui nous a mandatés, dans le respect de leur mandat. Ni plus ni moins.’’
Tout en saluant la démarche des recalés qu’elle juge ‘’républicaine’’, le président de la République, selon nos sources, a rappelé le principe de la séparation des pouvoirs et le fait que le Conseil constitutionnel a déjà publié la liste définitive des candidats. Le chef de l’État a rappelé les dispositions constitutionnelles qui prévoient que les décisions du Conseil ‘’s’imposent aux pouvoirs publics et à toutes les autorités administratives et juridictionnelles’’. Il a aussi invité tout le monde à œuvrer pour un bon déroulement du scrutin le 25 février 2024.
En d’autres termes, le report n’est pas d’actualité.
MOR AMAR