Publié le 9 Apr 2025 - 22:55
BABA TANDIAN (ANCIEN PRÉSIDENT DE LA FSBB)  

‘’Depuis que la nouvelle ministre est là, rien n'a bougé’’

 

Dans cet entretien avec ‘’EnQuête’’, l’ancien président de la Fédération sénégalaise de basket-ball n’a pas du tout été tendre avec l’actuel patron de la balle orange. Baba Tandian, qui a taxé Babacar Ndiaye de gestion opaque et qui est endetté jusqu’au cou, demande au gouvernement de l’appeler pour qu’il dise où sont passés les 200 millions du fonds Covid. Il croit dur comme fer que les mandats de M. Ndiaye sont une faillite.

 

Le nouveau régime a bouclé sa première année à la tête du pays, le 24 mars dernier. Quelle appréciation faites-vous de sa politique sportive depuis la prise de fonction de madame Khady Diène Gaye au département des Sports ?

L'actuelle ministre des Sports, j'avais beaucoup d'espoir sur elle, compte tenu de son parcours au ministère des Sports et compte tenu aussi des injustices qu'elle a eu à subir avec son ancien patron dans ce département, parce que tout le monde se rappelle les conditions dans lesquelles elle a été mutée à Kaolack en étant mère de famille. Ce qui est inadmissible. Tout simplement, parce qu'elle ne regardait pas dans le même sens que son patron. Alors, nous tous, à l'époque, on ne l'avait pas apprécié, on l'avait dénoncé, mais individuellement. Quand elle est venue aujourd'hui à la tête de ce département, nous avons sauté de joie en espérant, en croyant, en imaginant que cette fois-ci, la première fédération qu'elle va nettoyer, d'abord, c'est le basket qu'elle maitrisait le plus et le mieux tous ses déboires.

À ma connaissance, d'après les informations que j'ai eues à l'époque, c'est à travers ses positions par rapport aux bévues qui se passent dans le basket qu'elle a été sanctionnée. Mais bon ! À notre grande surprise, depuis qu'elle est là, rien n'a bougé. On a l'impression, de plus en plus, qu'aujourd'hui, Babacar Ndiaye est en train même de se cimenter au niveau de la fédération de basket. Ce qui est inadmissible et inacceptable. Franchement, ce n'est pas ce qu'on attendait de l'actuelle ministre des Sports. Moi, j'attendais vraiment un changement radical et très vite. Ce qui n'est pas le cas.

Et nous avons demandé à la rencontrer aussi, nous les acteurs du basket. Cela fait maintenant huit mois et c'est toujours des promesses. Jusqu'à présent, aucune audience n'est accordée à qui que ce soit. En tout cas, à ma connaissance.

Les équipes nationales féminine et masculine du Sénégal vont prendre part à l'Afrobasket de leur catégorie au mois d'août prochain. Pensez-vous que cette année sera la bonne pour la reconquête du titre continental ?

J'espère, je le souhaite. Quel que soit le dégoût que nous avons vis-à-vis de Babacar Ndiaye, sa façon de conduire la fédération de basket, je souhaite vraiment pour lui que les filles ou les garçons puissent reconquérir l'Afrobasket.

‘’Babacar Ndiaye a la chance d'être à la tête de ce basket-là, mais Tapha Gaye ne doit pas se mettre à genoux devant lui pour accepter n'importe quoi’’

Donc, ce sera tant mieux pour lui. Au moins, ce sera un peu de la joie dans le basket, pendant dix, onze ans qu'il est à la tête de ce basket, qui n'a jamais vécu des moments aussi noirs dans son existence. Et je pense qu'une victoire de l'équipe des garçons apportera un peu de sourire. Mais bien sûr, ça ne doit en aucune manière maintenir Babacar Ndiaye à la tête de ce basket-là, parce qu'il a fait trop de mal à ce basket.

Maintenant, nous croisons les doigts.

La Fédération sénégalaise de basket-ball a officialisé dernièrement le retour de Tapha Gaye dans le staff technique comme chargé de la haute performance. Est-ce une bonne idée, à votre avis ?

Non ! C'est une très, très mauvaise idée. Je pense que Tapha Gaye, j'ai eu à le dire plusieurs fois et je le répète, il doit démissionner de ce poste-là, parce que j'ai l'impression que la fédération ne sait pas quoi faire de lui, n'a plus confiance en lui pour gérer la direction technique ni les équipes nationales. Mais comme Tapha Gaye est une personnalité du basket, ils ont créé ce poste-là que j'appelle un poste bidon. Finalement, ce poste, à la limite, il va marcher sur les plates-bandes du directeur technique national. Ce dernier ne devait même pas l'accepter. Lui, immédiatement, aurait dû démissionner tout de suite. Mais vous savez, dans cette fédération personne ne démissionne. C'est ça qui est incroyable. Chacun regarde les intérêts qu'il vise devant, c'est-à-dire les déplacements, les primes et tout ça. Et tant qu'on réfléchit dans ce cadre-là, on n'avancera pas.

Pour le cas de Tapha Gaye, vraiment, il doit savoir que Babacar Ndiaye n'a rien à lui apporter. Ce qu'il sait du basket, Babacar Ndiaye ne connaît même pas un dixième. Babacar Ndiaye a la chance d'être à la tête de ce basket-là, mais Tapha Gaye ne doit pas se mettre à genoux devant lui pour accepter n'importe quoi, parce que ce poste qu'il a aujourd'hui, franchement, il doit bien savoir qu’il ne fait que gêner l'actuel directeur technique national. Puisque pratiquement, c'est un directeur technique bis, voilà.

Et que dire du refus de Maguette Diop, qui a été approché lui aussi ?

Oui, Maguette, je disais en wolof ‘’amoul fayda’’ (il n’a pas de personnalité) ou alors il était trop attaché à Babacar Ndiaye qu'il accepterait tout. Mais il a montré qu'il y a des choses qu’il ne va jamais accepter. Parce que, quoi qu'on puisse dire, il connaît dix fois plus le basket que Babacar Ndiaye. Et bon, on te tend un petit bonbon, une petite sucette, histoire de te calmer. Je pense qu'il a compris tout de suite la chose et il l'a déclinée. Moi je dis bravo à Maguette. Sincèrement, je lui tire mon chapeau. Bravo, parce qu’il a osé dire non à Babacar Ndiaye.

Le basket, à travers la fédération et la ligue, a renouvelé son partenariat avec la Lonase, lundi dernier. N'est-ce pas une bonne chose pour la discipline ?

Oui, une bonne chose, mais il n'y a pas que la ligue. Si ça s'arrête qu’à la ligue, ça va. Et tout dépend aussi de l'enveloppe que la ligue a obtenue. Mais on me parle aussi de la fédération de basket. Vous savez, c'est le vrai problème de cette fédération, c'est-à-dire que tout l'argent qui est engrangé dans le cadre du sponsoring est géré de façon opaque. C'est ça qui est le drame. On ne donne aucun chiffre. On ne sait pas combien la fédération a reçu. On ne sait pas combien la fédération a dépensé.  Et là où on doit faire le bilan, c'est-à-dire, lors des assemblées générales, en général le bilan est tronqué.

Vous savez, ils font un bilan sur 2-3 feuilles. Or, quand j'étais à Saint-Louis basket, qui est un club, mais mon bilan financier, je l'ai rédigé sur 16 pages. Tout ce qu'on a encaissé, tout ce qu'on a dépensé, ce qui reste et ainsi de suite. C'est sur 16 pages. Mais la fédération, avec tout ce qu'elle engrange comme moyens financiers, faire un projet bilan financier sur deux pages, comme ils l'ont fait lors de l'Afrobasket 2019, après avoir encaissé plus d'un milliard. Je pense que ces gens jouent avec des chiffres. Et c'est pour ça qu'on a eu beaucoup d'espoir, on a imaginé et pensé que l'actuelle ministre qui connaît bien les magouilles qu'il y a dans ces fédérations, qu’elle allait taper sur la table et demander à la fédération de sortir les bons comptes, mais surtout, revenir peut-être 4, 5, 6 ans en arrière pour qu'on y voie un peu plus clair. Le montant que la fédération reçoit des sponsorings, le montant dépensé et le solde de cet argent-là, ce qu'il devient, qui en bénéficie et le pourquoi.

On va y rester avec le président. Vous avez souvent été critique par rapport à sa gestion. Qu'est-ce que vous lui reprochez exactement et qu'est-ce qu'il faudra pour que vous enterriez la hache de guerre ?

Je lui reproche beaucoup de choses. D'abord, son incompétence à diriger le basket et son esprit partisan. Quand on dirige une structure, il faut être équidistant à tout. Avec moi, c’était ainsi. Je ne m'occupe pas des résultats, je n'ai pas de dent contre une équipe. Même si j'ai une dent contre un président de club, je ne veux pas gérer certains détails avec les arbitres et tout ça, pour mettre ce club-là en difficulté sur certains matchs. Non, parce que tout ça, c'est mesquin. Moi, je l'ai vécu à Saint-Louis basket où on nous met des arbitres bidon, des arbitres qui, pour un oui ou un non, vont siffler contre nous. Même si on domine le match, finalement, c'est des matchs que nous perdons, tout simplement parce que, voilà, c'était prévu et c'était calé. Mais ce que je lui reproche surtout, c'est comment il gère la fédération sur le plan financier. Tout ce qu'il reçoit sur le plan financier, pourquoi le cacher ? C'est ça que je ne comprends pas. De mon temps, aujourd'hui, je peux en parler, parce que je suis bien placé que n'importe qui, parce que j'ai été président de la fédération. Donc, de mon temps, tout ce que je gagnais avec le sponsoring, avec les équipementiers, je mettais tout sur la place publique. Les gens savaient exactement combien il y avait dans les caisses et toutes les dépenses qui étaient effectuées par la fédération. Il y a un comptable ; celui qui veut savoir les comptes, il suffit tout d'aller voir le comptable. Il avait carte blanche pour donner exactement les chiffres à tout le monde pour que nulle n’en ignore.

Mais avec Babacar Ndiaye, depuis dix ans, tout est opaque. Et le grand scandale, mais le plus ahurissant qui m'est resté en travers de la gorge, c'est l'Afrobasket 2019. Je ne l'ai jamais vu. Lors de l'Afrobasket à Dakar, qui a eu vraiment un cachet populaire, l'État du Sénégal a mis beaucoup d'argent à travers des structures telles que Petrosen, Orange, le port de Dakar et tant d'autres que je ne peux pas citer parce qu'ils sont nombreux. Et lui-même, Babacar Ndiaye le dit sur les réseaux sociaux, parce qu'on a toujours les enregistrements, qu'il a reçu plus de 800 millions d'aides de la part du gouvernement. Il ne chiffre pas la billetterie, des quarts de finale aux demi-finales jusqu'en finale.

En finale, il y avait 25 000 personnes dans la salle et 5 000 personnes dehors qui ont acheté leur billet et qui ne pouvaient pas accéder. Tout cet argent-là, c'est budgétisé nulle part, on ne l'a pas vu. Et il y a un autre montant que les gens ne parlent pas, puisqu'ils ne savent pas. Mais en tant qu'ancien président de la fédération, je le sais, puisque la Fiba, toutes les équipes (qui viennent vous trouver chez vous lors d'un championnat d'Afrique ou bien un tournoi de zone ou un tournoi qualificatif) ont l'obligation de vous verser 60 dollars par jour et par personne. Alors, s'il y a une équipe de 24 personnes, c'est 24 personnes multipliées par 60 dollars. Si c'est 10 jours, c'est multiplié par 10 jours. Si c'est 11 équipes, c'est multiplié par 11. Ce montant-là, qui est phénoménal, qui doit être autour de 200 et quelque millions que Babacar Ndiaye a encaissé, est payé en espèces et en dollars.

Donc, la fédération a du cash. Mais ce cash, jusqu'à ce moment où je fais cette interview, personne ne sait où il se trouve. Mais quand on voit 800 millions, plus la billetterie, plus ce montant que les pays qui viennent jouer participent, tout ce montant tourne aux alentours de 900 millions à un milliard. La question que je lui ai posée au lendemain de cet Afrobasket est : où est cet argent ? Qu'est-ce qu'il en a fait ? Et j'ai posé la question à l'ancien ministre des Sports Matar Ba. Jusqu'à ce jour, eh bien, c'est silence radio.

‘’Avec Babacar Ndiaye, depuis dix ans, tout est opaque. Et le grand scandale, le plus ahurissant qui m'est resté en travers de la gorge, c'est l'Afrobasket 2019’’

Pendant ce temps, tous les clubs vivent dans la misère totale. Vous avez des terrains qui ne sont pas bons, qui ne sont pas praticables, des panneaux qui sont cassés. Je prends le cas de Saint-Louis basket où les panneaux étaient tombés. Pendant un mois, la fédération n'a pas bougé, la mairie de Saint-Louis non plus. Il a fallu le hasard des hasards. Comme j'étais un ancien président de Saint-Louis basket, je suis allé acheter des panneaux pour une valeur de cinq millions. Je leur ai offert ces panneaux. Pourtant, je ne suis plus président de Saint-Louis basket. Et pourquoi la fédération de basket ne l'a pas fait ? Pourtant, elle a beaucoup d'argent avec le sponsoring, mais personne ne sait où finit cet argent. Il m'est très difficile d'avoir de la considération pour lui.

Ces derniers temps, le Sénégal a recours à la naturalisation des joueurs américains, notamment des meneurs. Est-ce à dire que le niveau de nos meneurs est faible ? Si oui, pourquoi ne pas mettre l'accent sur la formation des jeunes ?

Mais la formation des jeunes, ça ne les intéresse pas. À l'époque, vous avez vu, moi, chaque fois, j'avais deux équipes qui allaient toujours en championnat d'Afrique, les garçons et les filles. À un moment, j'ai dit non, il faut qu'on arrête ça, il faut qu'on arrive à mettre sur orbite les équipes des jeunes, les U18, après ça sera les U16, pour qu'il y ait de la relève et de la bonne relève. On a commencé ; la première année, à envoyer les U18 au championnat d'Afrique, mais j'ai eu la malchance, c'est ce que je peux dire. Les garçons ont gagné le championnat d'Afrique, les filles ont gagné le championnat d'Afrique. C'était une première où il y avait un doublé en championnat d'Afrique gagné par des jeunes des U18 au Sénégal. Alors, pour mes ennemis, c'était trop. Ils ont cherché, fouillé. Ils se sont rendu compte qu'il y avait deux joueurs et une joueuse qui ont diminué leur âge.

L'ancien président de Bopp, qui avait une dent longue contre nous, est allé mettre ça sur la place publique. Voilà, je ne veux pas revenir sur l'histoire, mais j'en ai tellement parlé à l'époque, avec des documents, des huissiers et tout ça, où ces trois personnes clés du basket sénégalais ont envoyé des messages à la Fiba pour nous dénoncer. À l'époque aussi, il y avait l'ancien ministre des Sports Mbagnick Ndiaye qui avait une dent contre la fédération et son président, tout simplement à cause de la fille Ndiatté Samb qui avait fui lors des Jeux de la Francophonie à Nice. Le ministre a fait une histoire autour de cette affaire. Il en a profité pour démanteler la fédération. Mais ça, je pense qu'il l'a fait contre moi.

La série noire du basket, aujourd'hui, nous accusons en général Babacar Ndiaye, parce que c’est lui qui est à la tête. C'est normal. Mais le principal responsable, c'est l'ancien ministre Mbagnick Ndiaye et ceux qui ont dénoncé pour qu’on en arrive à ce niveau-là.

Le phénomène de naturalisation des Américains, vous en pensez quoi ?

La seule chose que je veux dire au gouvernement Diomaye et Sonko, est de ne pas accepter de naturaliser un Américain. D'abord, c'est ridicule. La fédération avait toute la possibilité de former des jeunes, d'en faire des talents et de jouer pour le drapeau. Par le passé, la fédération a naturalisé un Américain sous l'ère de De Sagana et aussi sous l'ère de l'Espagnol. Mais ces deux Américains-là, qu'est-ce qu'ils ont apporté au Sénégal ? Que dalle, sauf qu'ils peuvent aller monnayer cette naturalisation africaine partout où ils veulent dans le monde.

Aujourd’hui, certains pays refusent la présence de deux Américains dans leurs équipes. Alors souvent, ils prennent un Américain plus un étranger africain. Ce qui fait que beaucoup d'Américains sont même prêts à payer entre 20 000 et 30 000 dollars pour avoir ce passeport africain, qu’il soit sénégalais, malien ou ivoirien. Ça leur permet de jouer en Europe en tant que deuxième étranger, mais qui n'est pas de souche américaine.

Donc, je pense que derrière la volonté du président Babacar Ndiaye de naturaliser un Américain, c’est louche, ce n’est pas clair. Il y a une chose qui vous force à le dire parce qu'aux États-Unis, la double nationalité n'existe pas. Alors, je ne sais pas pourquoi la Fiba accepte ce genre de trafic. Aux États-Unis, la double nationalité n'existe pas ? Je suis bien placé. Alors, je ne comprends pas. On donne une nationalité comme ça à un Américain. Il joue avec et quand il veut aller aux États-Unis, il prend le passeport sénégalais, le jet à la poubelle. Attends, c'est quoi le Sénégal ? C'est un pays qui doit se respecter.

‘’Demander à Babacar, il doit combien aux clubs aujourd'hui ? Posez-lui la question, s'il vous plaît. J’ai entendu qu’il doit près de 100 millions aux clubs’’

Si Babacar ne respecte pas le Sénégal, nous, nous demandons que l'État l’oblige à respecter le Sénégal, c'est-à-dire que la naturalisation d'un Américain n'a pas sa raison d'être, parce que de bons joueurs du Sénégal, il y en a partout. Ils n'ont qu'à aller chercher et mettre les moyens pour les avoir. Moi, je soupçonne derrière qu’il peut y avoir un deal.

Quelles sont vos ambitions pour le basket ?

Moi, je n'en ai pas. Je ne fais que dénoncer. Certains se demandent pourquoi c’est toujours Tandian ? C'est parce que maintenant c'est le moins vulnérable. Moi, on ne peut pas me corrompre. Je n'ai pas besoin de l'argent du basket. Au contraire, quand je gérai le basket, je ne me suis jamais servi de l'argent du basket. Quand je me déplaçais, c’était avec mes propres moyens. Je n'utilisais pas les fonds de l'État, mais ceux de ma société. Aujourd'hui, j’ai arrêté dans le basket, je ne suis pas demandeur d'un privilège. Malheureusement, tous les joueurs qui sont autour du basket, certains qui peuvent dénoncer, parfois sont approchés. On leur promet des voyages, des primes. Je comprends, la situation est difficile pour tout le monde. Ce qui fait que, ces gens-là ne peuvent pas critiquer. C'est pour ça que je suis le seul à critiquer, parce que moi on ne peut pas me proposer un voyage, ni me proposer des primes parce que je n'en veux pas, ça ne m'intéresse pas. C'est pour ça que je suis devenu le pestiféré de Babacar Ndiaye.

Ça ne m'intéresse pas de gérer le basket et aujourd'hui celui qui va le gérer va se casser les dents, parce que c’est tellement mal gérer. Il fait tellement de conneries qu’il prendra le temps de se relever. Demandez à Babacar, combien doit-il aux clubs aujourd'hui. Posez-lui la question, s'il vous plaît. J’ai entendu qu’il doit près de 100 millions aux clubs. C'est vrai, ce n'est pas vrai, mais des responsables de club et certains présidents le disent. Il y a aussi des primes qui ne sont plus payées.

Quand vous vendez un joueur, c'est la fédération qui encaisse l'argent. Elle prend son pourcentage et elle vous donne le reste vous qui avez formé le joueur. Mais moi, j'étais à Saint-Louis et en tant que président, je n'ai pas vu d'argent de la fédération pour me rembourser. Et pourtant ils ont encaissé le transfert et beaucoup de clubs ont ce genre de problème. Il est aussi endetté jusqu'au cou maintenant. C'est pour ça que je dis que cette fédération-là est un vrai piège. Celui qui va la prendre aura énormément de problèmes.

J'attire encore l’attention de la ministre des Sports : pourquoi vous ne réagissez pas, vous ne prenez pas de mesures contre Babacar ? Nous, membres des anciens basketteurs, demandons des comptes à Babacar Ndiaye sur l'argent du Covid, car il a encaissé ici 221 millions que le Dage du ministère des Sports lui a remis. On attend que Babacar Ndiaye soit appelé pour qu'il éclaircisse où sont passés ces 221 millions dont une partie devait aller aux clubs de 1re division et ça je peux attester ici que personne n'a reçu. Le fait que rien ne bouge fait que beaucoup sont dégoûtés. Et pourtant Madame la Ministre a assisté à cette élection de Babacar Ndiaye qui est illégale.

PAR CHEIKH THIAM

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