L’Etat s’attaque à une anomalie
Pour éradiquer les disparitions en mer et les pertes en vies humaines, le ministère de la Pêche met en place un nouveau dispositif de repérage des navires en haute mer. C’est une nouvelle balise de géolocalisation intelligente qui permet de tracer, chaque 5 minutes, le navire et de pouvoir assurer la sécurité maximale des pêcheurs. La campagne de présentation de cet outil est en cours dans les différents sites de débarquement de pirogues du Sénégal.
Beaucoup de cas de disparition en mer ont engendré des pertes en vies humaines, ces dernières années, au Sénégal. Ces drames ont souvent nécessité le déplacement des différents ministres qui se sont succédé à la tête de ce département pour s’enquérir personnellement de la situation auprès des familles concernées. Pour tenter de mettre fin à cette anomalie, de nouvelles balises de géolocalisation sont mises en place par le ministère de la Pêche, en vue de réduire, sinon éradiquer les disparitions en mer des pêcheurs sénégalais.
C’est dans ce sens que le Réseau national des CLPA (Comité local de pêche artisanale) s’est lancé dans une campagne de présentation et de promotion de ces nouvelles balises adaptées à la technologie du XXIe siècle. Une campagne qui, selon le secrétaire général chargé des affaires administratives du Réseau national des CLPA a démarré à Saint-Louis, lundi dernier, pour arriver à Mbour, en passant par Kayar, avant de continuer vers Joal-Fadiouth et Djiffère dans les prochains jours.
Ndiaga Cissé souligne que cette opération de généralisation des balises de géolocalisation entre en droite ligne avec la sécurité des pêcheurs. ‘’Ce sont des balises qui en 5 minutes, peuvent tracer et donner la position de la pirogue. Ce qui va forcément réduire les disparitions en mer et les pertes en vies humaines. En partenariat avec le Cap, une organisation d'acteurs de la pêche qui a facilité la mission’’, informe-t-il. ‘’Nous sommes au XXIe siècle où les technologies sont très développées. On ne veut plus entendre des cas de disparition en mer’’, dit-il.
Dès lors, ces appareils sont munis de technologies adaptées pour assurer la sécurité des pêcheurs, quelle que soit la détresse rencontrée en haute mer. ‘’C'est une balise qui communique. Et vu que dans le secteur de la pêche, il y a moins de 7 % des acteurs qui sont instruits, on leur avait demandé de mettre des dessins pour symboliser les besoins des pêcheurs. Il y a pour chaque problème un type de signal qui le montre. Donc, ça va réduire le temps de recherche, puisqu'on ira directement vers le lieu où se trouve la personne’’, assure le secrétaire général des CLPA.
L’acquisition de ces appareils sera facilitée par l’Etat, à travers un système de subvention. ‘’On va mettre un système d'acquisition. Vous savez que tous les matériels de pêche ont été exonérés au Sénégal. Donc, le système, c'est peut-être que le pêcheur va donner une partie et l'Etat mettra en place un système de subvention, comme il l'a toujours fait, pour permettre aux pêcheurs d'acquérir ces balises’’, fait-il savoir.
Il ajoute : ‘’Il y a des concessionnaires qui sont prêts à mettre à notre disposition 1 000 balises par an. Ça veut dire que si on a 3 ou 4 concessionnaires, on aura 3 000 à 4 000 balises par an pour un parc piroguier estimé à près de 20 000 à 25 000 pirogues.’’
Dans le même cadre, Adama Sall, Président du quai de pêche de Mbour, s’est engagé à porter la bonne information partout où besoin sera chez les pêcheurs et acteurs de la pêche dans le département de Mbour. ‘’C’est un projet très utile pour nous. La sécurité n’a pas de prix. Donc, si on nous apporte un équipement qui nous permet d’avoir une sécurité extraordinaire en mer, on applaudit des deux mains’’, martèle-t-il.
Selon lui, c’est un appareil qui est au sommet des tests, après plusieurs autres qui ont été proposés pour réduire les disparitions en mer. ‘’On a vulgarisé d’autres appareils de sécurité comme celui-ci. Mais aujourd’hui, d’après les observations que tous les pêcheurs ont faites, on est au sommet des tests. Donc, tout le monde apprécie cette balise de géolocalisation qui comporte toutes les données qui pourraient assurer la sécurité en mer’’, déclare Adama Sall.
IDRISSA AMINATA NIANG