Il y avait de l'ambiance le lundi, au domicile du ''Lion'' de Guédiawaye. 24 heures après la victoire de Balla Gaye 2 sur le ''roi'' des arènes, Yékini, les supporters sont venus de tous les coins de Dakar pour communier avec leur idole. Et le fils de Double Less ne s'est pas privé de sortir sur son balcon pour voir un monde hystérique. Après cette communion, il a bien voulu répondre aux questions des journalistes. Morceaux choisis.

''Yékini a commis des erreurs''

''Il n'y a qu'un seul roi dans ce monde et c'est Dieu. Je ne suis qu'un simple lutteur, nous sommes tous égaux, personne n'est plus fort que l'autre, c'est Dieu qui donne la victoire. Je n'ai pas encore parlé à Yékini, mais si j'avais son numéro, je l'aurais appelé et on aurait parlé. Quand je l'ai terrassé, j'ai voulu le relever, mais mon entraîneur Balla Gaye est venu m'arracher de là sans que je n'en sache la raison. En général, ceux qui suivent la lutte savent mieux que nous ce qui se passe sur le terrain. Yékini est difficile à battre, mais la chute que je lui ai infligée a été facile. Il a fait des erreurs et je l'ai battu. Il a essayé de forcer. Il m'a d'abord plaqué, il a ensuite tenté un croc-en-jambe. Pour m'en sortir, j'ai reculé mon pied, il a essayé de m'imposer son poids et j'ai attrapé son ''ngemb'' puis je l'ai terrassé. Je lui ai imposé ma force, mon savoir-faire, mon intelligence pour le battre. Si vous avez bien suivi le combat, vous devez savoir que c'est la technique qui a prévalu sur le mystique. Une personne doit toujours être professionnelle dans ce qu'elle fait. C'est comme cela que je fonctionne. Tout ce qui peut déconcentrer mon adversaire, je le fais. Je le suis et je l'étudie. J'ai pris trop de poids pour ce combat, c'est pour cela que je ne pouvais pas faire la rotation, lors de ma chorégraphie.''

Avenir dans la lutte

''J'ai lutté avec ceux de ma génération et mes aînés. Ceux qui sont plus jeunes que moi n'ont pas encore atteint mon niveau pour me défier. Je compte bien gérer mon avenir. Quant à l'éventualité d'un combat avant la fin de la saison je n'y pense pas. Je prépare mes combats sur un an et je sors d'un combat assez difficile, dans la préparation. Je voudrais me reposer et fêter la victoire avec l'ensemble de mes supporters. Je suis prêt à combattre avec Eumeu Sène la saison prochaine où à accorder une revanche à Yékini, il n'y a pas de problème. Le succès ne me monte pas à la tête ; ce n'était qu'un combat, face à un lutteur comme les autres.''

Secrets de la victoire

''Je m’entraînais tous les soirs, je n'avais ni de samedi, ni de dimanche. Je ne vis pas dans la pression car je suis un lutteur sans pression. J'ai joué au Playstation le jour du combat, jusqu'à 5 heures du matin, je n'ai dormi que deux heures de temps. Après le réveil, je me suis préparé avant d'aller chez mon père à Boune vers 11 heures.''

Conseils à Yékini

''Yékini est un champion. Ceux qui pensent qu'il est fini n'ont qu'à s'y frotter, il vont s'y piquer. Je le sais pour avoir fait le corps à corps avec lui. Je ne lui conseille pas de laisser tomber la lutte, il a encore beaucoup de choses à prouver.''

Le secret de la réussite

''Être toujours à côté de mes proches, être attentif aux conseils de ses parents et croire en Dieu. Mes parents se sont beaucoup investis dans ce combat. Ce n'était pas facile, surtout après les déclarations de mon adversaire qui disait qu'il n'y aurait pas la paix même après le combat. C'est à cause de tout ce que mes parents ont fait pour moi que j'ai versé de chaudes larmes après la victoire. N'est-ce pas Yékini qui disait que les beaux-parleurs devaient continuer à parler après le combat ? Eh bien ! C'est ce qu'ils feront.''

''Robert Diouf a prié pour moi''

''J'ai demandé à Yékini si on pouvait danser ensemble, il a accepté et on a dansé. Quant à Robert Diouf que je considère comme un père, je lui ai demandé de prier pour moi et il l'a fait.''

KHADY FAYE