Émile Wardini dénonce la mauvaise foi des exploitants
Le 13 juin dernier, lors d'une assemblée générale tenue à Bargny, l’Union nationale des coopératives des exploitants forestiers du Sénégal (UNCEFS) avait accusé le ministre de l’Environnement et du Développement durable Ali Haïdar de lui avoir fait perdre son siège au Conseil économique, social et environnemental (CESE). Une attitude qu'elle avait mise sur les «agissements revanchards» du ministre de tutelle qui avait «préféré proposer son frère Émile Wardini au poste réservé à la filière » que représentent les exploitants forestiers.
Face à ces accusations, Émile Wardini, désormais membre du CESE, réplique pour rappeler que le Conseil compte 120 membres dont 80 issus des organisations socioprofessionnelles et 40 autres nommés par le chef de l’Etat en raison de leurs compétences. «Je n’ai été ni nommé ni choisi par le Président. Je suis venu au Conseil au titre des organisations socioprofessionnelles». La réalité est que, affirme-t-il, «ma candidature a été parrainée par l’organisation que je préside, l’Association nationale des exploitants cynégétiques (ANEC), qui regroupe l’ensemble des acteurs évoluant dans le secteur de la chasse dont je suis le président».
Wardini fait noter que c’est le président d’honneur de son association, le commandant Abdou Oumar Fall, «un ancien des Eaux et forêts», qui a pris «l’initiative d’écrire pour soumettre (sa) candidature. Ce n’est pas Ali Haïdar». Ce qui lui fait dire finalement que les membres de l’UNCEFS ne maîtrisent pas la procédure pour siéger au CESE. «Je suis sûr que, méconnaissant cette procédure, ils n’ont même pas écrit pour proposer quelqu’un de leur association».
Dans cette lancée, Émile Wardini affirme haut et fort n'avoir aucun lien de parenté avec Ali Haïdar. «La première fois que nous nous sommes vus, c'était après sa nomination alors qu'il recevait les organisations socioprofessionnelles évoluant dans le domaine de l’environnement. D’ailleurs, cette rencontre s’était mal terminée car j’avais fini par claquer la porte.» Poussant l'explication à l'extrême, Wardini affirme : «en fait, je suis d’origine libanaise et ma mère est Sénégalaise. (Alors) ils se sont dit que comme que c’est un métis libanais, il a été installé par son parent de ministre ; ce qui est complètement faux». Néanmoins, il a revendiqué son «amitié» et sa «fraternité» avec Ali Haïdar pour ce qu'ils partagent «le patriotisme pour le Sénégal et l’amour pour l’environnement».
PAPE MOUSSA GUEYE (CORRESPONDANT À RUFISQUE)
Les jeunes écologistes, «boucliers» pour Haïdar La Fédération démocratique des écologistes du Sénégal (FEDES) vole au secours du ministre de l’Environnement, en conflit avec les exploitants forestiers. Ces derniers, non contents de la mesure prise par Ali Haïdar d’interdire l’abattage du bois jusqu’à nouvel ordre, ont promis de suspendre la vente du charbon de bois. Un comportement que Michel Perlo, membre de la FEDES juge «irresponsable». «L’exploitation de nos ressources doit faire l’objet d’une coopération et non d’une compétition comme le souhaitent nos chers exploitants qui ne pensent ni à protéger encore moins à planter après avoir coupé des arbres», a-t-il déclaré hier, au cours d’un point de presse. «Ce groupe d’exploitants si audacieux (…) a sillonné la région du Sud, de Ziguinchor à Tamba en passant par Sédhiou et Kolda et refuse de reconnaître l’interdépendance des processus écologiques, sociaux et économiques», explique Michel Perlo. Or, «Ali Aïdar, bien avant d’être ministre, était conscient que le modèle de production et de consommation, l’exploitation excessive et le gaspillage des ressources naturelles sont responsables de la forte dégradation de l’environnement et de l’extinction massive des espèces.» DAOUDA GBAYA |