Xalam, c’est vraiment l’autre école
Nos jeunes artistes devraient s’inspirer de leurs aînés du ‘’Xalam’’ en organisant de grandes soirées. Car celle qu’Henry Guillabert et ses amis ont donnée samedi à Sorano n’a pas d’égale en matière d’organisation. Non seulement ils ont commencé à 22h mais ont terminé avant 1h du matin. Non pas parce qu’ils ont peu chanté mais plutôt parce qu’ils se sont tenus à l’essentiel.
Il n’y a pas eu de ‘’baatré’’ comme à l’accoutumée, mais les musiciens du Xalam n’ont pas non plus invité une pléthore d’artistes à prester avec eux. Il y avait juste Pape Niang qui a fait un duo avec Bram’s, Ismaïla Lô et Youssou Ndour. Bram’s et Souleymane Faye, les leads vocaux du groupe ne se sont pas non plus amusés à se changer après chaque prestation, plongeant le public généralement dans un ennui et allongeant la durée de la prestation. Ainsi, ce n’est pas seulement le pantalon pattes d’éléphant qu’arborait Bram’s qui fait la différence.
Pourquoi Sorano et pas le Grand-théâtre
Par ces temps qui courent où artistes et stylistes se bousculent pour que leurs organisations soient reçues au Grand-théâtre, le ‘’Xalam’’ a choisi de prester à Sorano. Un choix qui n’est pas fortuit. ‘’Nous avons joué dans beaucoup de théâtres à travers le monde. Les uns plus prestigieux que les autres. Donc, nous en avons vu de tous les genres. Mais dans chaque pas, vous trouverez un théâtre mythique où voudrait jouer tout artiste connu ou en quête de reconnaissance. Vous avez l’Olympia à Paris et Sorano au Sénégal. Ici ont joué les Jackson five, Johny Hallyday et tant d’autres’’, a déclaré Tapha Cissé, percussionniste du groupe. Bref, c’est pour le passé historique de la salle que le ‘’Xalam’’ a décidé de se produire à Sorano. Aussi, c’est une manière pour eux de participer au cinquantenaire de ce théâtre jadis créé par le Président poète Léopold Sédar Senghor.
Prosper Niang, l’absent le plus présent
Créé dans les années 1970, le ‘’Xalam’’ a parcouru beaucoup de chemins. Des expériences, il en compte tout comme de bons moments. Des tristes aussi. Comme ce fameux jour où est parti à jamais celui qu’on appelait l’âme du ‘’Xalam’’, Prosper Niang. Son jeune frère Babacar Niang, batteur de son état, a joué hier aux côtés des amis de son aîné. Et au-delà de la présence de ce frère, Prosper était présent dans le documentaire retraçant l’histoire du groupe. C’est ainsi que la fondatrice de l’empire des enfants Anta Mbow a fait savoir que la vraie passion de Prosper était la photographie. Elle n’est pas la seule à se souvenir de lui. En interprétant ‘’xarit’’, Souleymane Faye a dit qu’il dédiait la chanson à son ami. Il pensait à lui et l’a fait savoir. Il versera même quelques larmes avant de chanter. Le reste du groupe a composé une chanson en hommage aux disparus du ‘’Xalam’’ dont Prosper Niang.
Le phénomène Souleymane Faye
Diégo est un véritable ‘’phénomène de la musique sénégalaise. Il chante bien et a une voix super belle. Et les gens s’accordent aussi sur le fait qu’avec lui en live, on ne s’ennuie jamais, avec toujours des surprises qu’il réserve. C’était le cas samedi soir à Sorano lors de la soirée du ‘’Xalam’’. Vêtu d’un pantalon en cuir noir, avec cette chaleur, et d’une chemise assortie avec une cravate grise aux rayures marron, il a offert une chorégraphie peu commune dès son entrée sur scène. Il avait deux petits bâtons entre les mains avec des bouts en forme de ballon. Avec ça, il donnait l’air de faire de la boxe et trépignait d’un coin à l’autre de la scène, faisant rire plus d’un. Pour sa première chanson, après avoir accompagné en chœur Bram’s, Souleymane Faye est arrivé sur scène avec une valise à roulette sur la tête. Celle-ci avait l’air lourde ; endurant, il l’a portée jusqu’à la fin de la chanson. Sacré Jules !
B.BOB