Publié le 26 Oct 2023 - 23:00
C1 - GR. H- FC BARCELONE-SHAKHTAR DONETSK

Marc Guiu, le héros que Barcelone n’attendait pas

 

Il lui a fallu 23 secondes et un ballon pour marquer son premier but chez les professionnels. Ce week-end, Marc Guiu, 17 piges, a vécu un rêve éveillé pour ses débuts avec le Barça en offrant la victoire à son équipe contre l'Athletic. Celui qui a rejoint les Blaugrana à l'âge de 7 ans a gravi tous les échelons des catégories jeunes avant ce départ canon.

 

Après Alejandro Baldé, Gavi ou Lamine Yamal, un nouveau joueur formé à La Masia a fait sensation face à l’Athletic Club. Son nom : Marc Guiu, attaquant au mètre 87 intégré au groupe professionnel par Xavi après les blessures de Robert Lewandowski et Raphinha. En inscrivant son premier but dès son premier match officiel et surtout son premier ballon, il est devenu le plus jeune joueur du FC Barcelone à avoir réussi une telle performance au XXIe siècle, à 17 ans et 291 jours. Une petite surprise pour celui qui n’était pas spécialement présenté comme un crack absolu ni attendu à ce niveau.

Un enfant du Barça

Marc Guiu n’a pourtant pas rejoint le Barça hier, loin de là. On parle d’un pur produit de la Masia, arrivé au FC Barcelone chez les pré-benjamins, soit à l’âge de 7 ans, à une époque où Lionel Messi et Neymar enchantaient encore le Camp Nou. Il vient de la génération 2006, qualifiée de « bouillante » par Xavi, autrement dit l’une des fournées les plus talentueuses ces dernières années. Ils sont plusieurs aujourd’hui à toquer à la porte du groupe professionnel. Guiu a choisi de faire une entrée fracassante à laquelle il n’était pas prédestiné.

Comme le raconte Iván Carrasco, qui a connu Guiu en Cadete A (l’équivalent de la catégorie U15 en France) à Sport, c’est avant tout la persévérance qui a permis au jeune homme d’arriver aussi haut : « C’est un garçon sensationnel, un travailleur acharné, un exemple en tant que coéquipier pour ses efforts et son dévouement. » D’autres avaient plus de talent que lui. Pour Pau Moral, coach entre 2014 et 2021 au sein de La Masia, où il a connu Guiu, le novice est passé inaperçu en raison de la ribambelle de talents autour de lui. « Il y en a beaucoup d’autres qui sont très bons dans cette génération : Pau Prim, Arnau Pradas ou Héctor Fort pour ne citer qu’eux, pose-t-il. C’est vrai que Marc a eu des périodes où il a été écarté à cause des blessures ou ce genre de choses, mais il a toujours été bien considéré dans la structure du club. C’est un très long chemin, il y a des joueurs dont on ne parle pas et puis qui finissent par exploser. »

Le principal intéressé ne sort pas de nulle part, il avait commencé à se faire un nom lors du dernier Euro U17 en Hongrie l’été dernier. Si l’Espagne a pris la porte face à la France, deux membres de la Rojita ont terminé en haut du classement des meilleurs buteurs : Lamine Yamal et Marc Guiu, avec quatre réalisations chacun. Le premier affole déjà les compteurs de précocité, le second a pris son temps, disputant seulement huit petites minutes avec le Barça Atlètic (la réserve qui évolue en troisième division) contre Nàstic et s’imposant plutôt avec les Juvenil A (l’équivalent des U18) avec lesquels il a planté à cinq reprises cette saison, notamment en Youth League face au FC Porto au début du mois.

Pour se frayer un chemin vers le groupe professionnel, avec lequel il avait joué un match de présaison contre le Vissel Kobe, Guiu a profité des nombreuses blessures pour présenter son profil atypique aux fans du club catalan. « Sa meilleure qualité est son jeu aérien, soulignait Iván Carrasco. Marc est aussi très rapide et puissant. Avec des espaces, il est injouable. Il a également une grande capacité à se battre pour tous les ballons et à presser comme un animal. Les défenseurs ne sont pas à l’aise face à un tel profil. » Un constat que dresse aussi Pau Moral : «  Marc est un pur 9. C’est un joueur qui presse beaucoup, qui défend, c’est un travailleur acharné. C’est le 9 typique qui se sert bien de l’espace, très vertical et qui tient très bien la balle dos au but. » Un physique détonnant qu’il possède depuis son plus jeune âge, assure l’actuel entraîneur des U17 d’Al Rayyan : « Il était déjà très grand, il a eu beaucoup de blessures dues à des problèmes de croissance si je me souviens bien. Aujourd’hui, il a 17 ans, il est très fort et il n’est pas lent du tout. » Il n’a en tout cas pas manqué de saisir l’opportunité donnée par Xavi.

«  Nous avons tous pleuré »

Il n’est cependant pas question de faire passer Guiu pour un agneau tombé au bon moment au bon endroit. S’il n’était pas le joueur le plus brillant chez les jeunes, il ne s’est jamais contenté de vouloir jouer les seconds rôles. « Il pouvait se mettre en colère, rembobine Pau Moral. Quand on lui demandait s’il allait jouer avec l’équipe première du Barça, il répondait : “Comment ça, je ne vais pas faire partie de l’équipe première ?” Il était très ambitieux, très confiant dans ses qualités. » Des caractéristiques que l’on retrouve chez l’attaquant et sa génération d’affamés, ce que louait Xavi récemment au micro de DAZN : « Je suis surpris qu’ils n’aient pas peur. Je les vois avec une étincelle, une envie. Ils me regardent avec des visages qui me disent : “Fais-moi jouer, je vais bien faire.” Nous devons profiter de cette génération. » Le technicien catalan ne s’était pas non plus trompé en susurrant à la nouvelle coqueluche du Camp Nou qu’il «  allait en avoir un et qu’il le mettrait » (Relevo).

Il est passé en un claquement de doigts, ou plutôt une frappe, de l’ombre à la lumière, sous les yeux de sa famille, présente au stade olympique Lluis Companys et forcément émue. « Je suis sans aucun doute la personne la plus heureuse dans le stade, a lancé le paternel au micro de l’émission El ChiringuitoNous ne pouvions pas nous y attendre. Nous avons tous pleuré, et je suis sûr que c’est aussi le cas à la maison. Il a travaillé dur pour arriver à ce moment. C’est onze saisons à tout donner, à se battre, et encore plus pour arriver à ça. »

Ces débuts idylliques permettent à Guiu de se faire une petite place dans les livres d’histoire : ils ne sont que huit en Liga à avoir marqué lors de leur premier match chez les grands. Il paraît que l’attaquant évolue dans un environnement « sain » et qu’il est « bien entouré », ce sont les mots de Pau Moral. Au-delà de leur joie compréhensible, les proches du héros de Montjuic ont immédiatement voulu calmer l’emballement en rappelant que « cela ne fait que commencer ». Le chemin est encore long, lui ont-ils dit dans la nuit de dimanche à lundi : « Ça a été brutal, vous imaginez la nuit qu’il a passée… » Elle aura été belle et courte, sans aucun doute, avant la prochaine soirée étoilée, peut-être dès ce mercredi sur la même pelouse contre le Shakhtar Donetsk.

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