CAMPAGNE ÉLECTORALE À MATAM
Sonko et Cie accueillis par des jets de pierres
Les violences attendues ont eu lieu, hier, à Matam, au passage de la caravane des leaders de Yewwi Askan Wi. Une véritable scène d’intifada pour empêcher la caravane de progresser. Il a fallu l’intervention musclée des forces de l’ordre pour protéger Ousmane Sonko et Cie.
La caravane de Yewwi Askan Wi, déclarée persona non grata dans le département de Matam, a été accueillie par des jets de pierre à Ourossogui. Des jeunes favorables au BBY, positionnés devant la demeure du maire de la ville, Me Moussa Bocar Thiam, se sont frottés aux forces de l’ordre, avant d’être dispersés par des gaz lacrymogènes.
C’est vers 23h que la caravane de Yewwi Askan Wi est arrivée à la ville carrefour, Ourossogui. Ousmane Sonko et ses alliés ont accusé un retard conséquent, puisqu’ils étaient initialement annoncés aux alentours de midi. L’attente a été longue, pour les militants de l’opposition dont certains ont fini par regagner leur domicile. D’un autre côté, des jeunes de la coalition BBY étaient déterminés à faire passer un sale quart d’heure à la caravane YAW. Ils ont presque réussi, car, durant plus d’une demi-heure, ils ont attaqué la caravane protégée par des forces de l’ordre.
Comme dans un véritable film d’insurrection, des jeunes ont couvert le goudron de grosses pierres, pour empêcher l’avancée des forces de l’ordre. Une intifada d’une rare violence s’est offerte aux riverains de la route nationale, non loin du carrefour. Les pierres lancées à l’endroit de la délégation de Ousmane Sonko n’arrivaient pas à destination, puisque les gendarmes s’étaient érigés en bouclier.
Mais, la tension n’a eu de cesse de monter, car, les forces de l’ordre étaient clairement en sous-effectif et de ce fait, avaient toutes les peines du monde à contenir les manifestants. Les grenades lacrymogènes qu’ils lançaient leur étaient retournées. Ils étaient obligés de battre en retraite. C’est sur ces entrefaites que des renforts sont arrivés en grand nombre, avec un arsenal à même de tenir tête et de disperser les manifestants.
Ainsi, une ceinture de sécurité a été dressée et Sonko, Barthélémy Dias et Déthié Fall ont pu sortir de leurs voitures devant la clameur. « Qui avait dit que la coalition Yewwi Askan Wi ne viendrait pas dans le département de Matam ? », a lancé ironiquement Déthié Fall.
DJIBRIL BA (MATAM)
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