Seuls 160 gynécologues-obstétriciens au Sénégal...
Les cancers constituent une préoccupation mondiale. Ils tuent beaucoup de femmes surtout dans les pays en développement. Au Sénégal, «il n'existe que 160 gynécologues-obstétriciens, avec même des régions comme Sédhiou et Kédougou qui en sont totalement dépourvus », a déploré le Dr Abdoulaye Diop, secrétaire général de l'Association sénégalaise des gynécologues-obstétriciens (ASGO). Et le paradoxe est que cela se passe au moment où une centaine de sages-femmes sont au chômage, a ajouté Dr Diop. C'était au cours d'un point de presse tenu vendredi à Dakar.
Pour y remédier, l’Association sénégalaise des gynécologues-obstétriciens (ASGO) veut renforcer son action et organise du 2 au 4 juillet à Dakar son 6e congrès dont le thème est : «Prévention et traitement des cancers gynécologiques et mammaires.» Selon le Dr. Jean-Charles Moreau, les cancers gynécologiques et mammaires représentent une cause importante de mortalité des femmes au Sénégal à cause de plusieurs déterminants : manque d'information des populations, inaccessibilité géographique et financière des structures de santé, diagnostics presque toujours tardifs... «Nous allons discuter de la prise en charge des cancers pour renforcer nos compétences en la matière, mais nous insisterons sur la prévention qui sera revisitée à travers l'identification des principaux facteurs de risque et le dépistage/traitement précoce des lésions pré cancéreuses», a expliqué Dr Moreau.
En outre, il a souligné que certains aspects de la prise en charge des cancers sont souvent méconnus des praticiens, notamment dans ses aspects éthiques et socio-anthopologiques. Quant au Dr Aliou Ndong, il a indiqué que «la population doit être consciente du bien fondé du dépistage et de la vaccination. Le cancer de l’utérus est transmissible et tous les pays développés ont acheté le vaccin ; il ne reste que le Sénégal et d'autres pays qui traînent le pas.»
VIVIANE DIATTA