Alioune Sarr dévoile ses ambitions pour le Sénégal
Le président de la Convergence pour une alternative progressiste (Cap2024), Alioune Sarr, a déclaré ce week-end sa candidature à l’élection présidentielle de 2024. L'ancien allié de Moustapha Niasse compte, désormais, faire cap sur les priorités.
"Avec humilité et une grande ouverture, je vous dis : oui. J’accepte d’être votre candidat à l'élection présidentielle en 2024", a déclaré, ce week-end à Dakar, l'ancien ministre des Transports aériens à l'endroit de ses militants et sympathisants venus de différentes localités du pays. Il est candidat, dit-il, parce que le Sénégal est à un tournant décisif de son avenir, dans un contexte national de tension politique réelle, aggravée par une crise multiforme induite par les effets de la géopolitique mondiale, avec ses conséquences politique, économique, sécuritaire, sanitaire et alimentaire.
Face à ce contexte nouveau, poursuit-il, notre pays a besoin, tout en consolidant ses acquis, de mettre en place de nouveaux instruments et de nouvelles stratégies pour les juguler, en puisant les avantages des nombreux atouts que nous offrent nos terroirs. Pour y arriver, Alioune Sarr est d'avis que des réformes essentielles sont nécessaires pour changer de paradigme.
Mais, dit-il, ces réformes ne seront efficaces que si elles sont adossées à nos valeurs cardinales africaines et sénégalaises d’honnêteté, de loyauté, mais surtout de respect et de solidarité. "C’est pourquoi, le cadre des Assises nationales qui a été un moment fort de consensus national, nous servira de socle pour initier des réformes institutionnelles en profondeur, afin d’arriver à un équilibre tant souhaité des trois pouvoirs Exécutif, Législatif et Judiciaire, et ainsi positionner notre pays dans le cercle restreint des démocraties majeures où seuls deux mandats seront possibles pour le président de la République", a-t-il expliqué.
Le néo candidat souligne, en outre, qu’il y a une incompatibilité entre les fonctions de président de la République, chef de l'Exécutif qui détermine la politique de la Nation, et le statut de chef de parti ou de coalition de partis politiques. "Notre conviction est que l'État doit être au-dessus des organisations partisanes, pour des raisons que nous connaissons tous. Je proposerai à notre peuple que le président de la République, chef de l'Exécutif, ne préside plus le Conseil supérieur de la magistrature, pour renforcer l'indépendance de notre justice", dit-il.
Toujours au titre des réformes, l'ancien allié de Moustapha Niasse soutient qu'une fois élu, il va proposer au peuple sénégalais la création d'une Cour constitutionnelle dont le président sera élu par ses pairs.
Au regard du rôle éminemment que joue la diaspora, Alioune Sarr dit aussi proposer la création d'un Conseil consultatif des Sénégalais de l'extérieur. Ce, pour permettre aux fils du Sénégal d’ici et d’ailleurs, en synergie, de participer à la conception et à la mise en œuvre par le gouvernement de toutes les politiques touchant la vie de nos compatriotes vivant à l'extérieur.
Économie, santé et éducation
Ainsi, pour loger, éduquer et former les millions de jeunes Sénégalais, le président de la Cap2024 soutient qu’’’il faut résolument nous engager dans la voie de l’industrialisation de notre pays, à partir de notre énorme capital minier, d’hydrocarbures et de notre potentiel halieutique, agricole et technologique, ainsi qu’une valorisation de l’entreprise et de promotion de l’entrepreneuriat, notamment chez les jeunes et les femmes".
Dans la même veine, dit-il, avec la transformation sur notre territoire de nos produits agricoles, horticoles, forestiers et surtout de nos ressources minières et énergétiques, le Sénégal s’inscrira dans les chaînes de valeur mondiales et générera des milliers d’emplois que nos écoles de formation et nos universités auront déjà préparés.
"À côté de ce système de santé de proximité dans les communes, poursuit Alioune Sarr, l’État procèdera à des investissements publics massifs et fera la promotion de l’investissement privé dans le secteur de la santé, pour un accès à des services de santé accessibles et de qualité pour nos populations et pour les étrangers qui vivent parmi nous".
Dans le domaine de la gouvernance publique, Alioune Sarr promet une réforme des corps de contrôle qui fera de la Cour des comptes l’institution supérieure de contrôle des finances publiques de l’État et des collectivités locales, dotée de moyens conséquents et bien entendu une valorisation de son personnel. Ainsi, dit-il, cette réforme procèdera à une harmonisation, un alignement et une meilleure coordination avec les autres corps comme l’IGE, l’Ofnac, l’ARMP, la Centif et les inspections internes dans les ministères (IAAF).
De même, il promet d'accompagner le secteur privé pour promouvoir des champions nationaux dans les filières à forte valeur ajoutée comme le fer, le cuivre, le chrome, le nickel, l’or, le zircon, le titan, le pétrole, le gaz, l’attapulgite, les phosphates, entre autres, à travers des partenariats gagnants pour notre pays et pour notre jeunesse.
Ainsi, Alioune Sarr a mis les pieds dans le plat et engagé l’épreuve de force avec ses camarades de l’AFP qui ne devraient pas tarder à riposter.
Moustapha Niasse est très attendu sur cette question, lui qui continue de mener la barque progressiste.
FATIMA ZAHRA DIALLO (STAGIAIRE)