Me Abdoulaye Tine est pour l'émigration
L'association Présence chrétienne a initié des débats dénommés "Les jeudis citoyens", pour permettre aux Sénégalais de connaître ceux pour qui ils vont voter en 2024. Invité d'hier, le président de l’Union sociale libérale (USL) et candidat déclaré, Maître Abdoulaye Tine, a déclaré qu'il est pour l'émigration.
Il y a déjà plus de 200 candidats déclarés à l'élection présidentielle de 2024. Pour permettre aux citoyens sénégalais de voter avec conscience et de connaître ceux pour qui ils vont voter, l'association Présence chrétienne a initié des débats dénommés "Les jeudis citoyens".
En effet, elle va inviter des candidats à la Présidentielle qui vont parler de leur programme et leurs ambitions politiques pour le Sénégal, une fois élu. Le thème de cette première édition a été "Sécurité, santé, diaspora et immigration".
Hier, le président du parti Union sociale libérale (USL), Me Abdoulaye Tine, invité du jour, a déclaré qu'il est pour l'émigration. Selon lui, ‘’actuellement, la seule problématique qui doit être résolue par un État, avant tout, c'est de poser de tout son poids pour que les jeunes de son pays puissent accéder facilement à des visas de mobilité".
"Aujourd'hui, je ne peux pas l'accepter et ça me révolte que les jeunes Chinois, Thaïlandais, Malaisiens viennent à Paris comme ils veulent et que n'importe quel jeune Sénégalais qui demande un visa risque de ne pas l'avoir. On est dans une mondialisation, le jeune Sénégalais voit ce qui se passe, il a envie de découvrir le monde, comme on le dit, le voyage forge la jeunesse. Je suis pour qu'ils partent", a déclaré Me Tine.
En effet, explique-t-il, "chacun est libre de son destin. On doit respecter le choix de vie des gens. Ceux qui veulent partir, il est de notre devoir de les aider à partir, mais l'État doit sécuriser cela et la meilleure manière de le sécuriser c'est de demander le respect des conventions qui permettent aux autres de venir sans être inquiétés, mais que les nôtres ne peuvent pas partir. Il faut que cela cesse et ça va cesser à partir du 2 avril 2024".
"Si le Sénégal doit s'endetter, ça doit être..."
D'après le président de l’USL, ces 12 dernières années, l'homme a été oublié au niveau des politiques publiques. C'est-à-dire, "l'homme n'a pas été la priorité du pouvoir de Macky Sall". Il est d'avis que l'absence de blocs opératoires fonctionnels et de qualité engendre beaucoup plus de morts, aujourd'hui au Sénégal.
Ainsi, poursuit-il, Macky Sall et son gouvernement n’ignorent pas les problèmes dans les hôpitaux.
En outre, informe le candidat déclaré, "il y a de cela quelques mois, j'étais à l'hôpital de Grand-Yoff. J'ai découvert que les microscopes qu'ils utilisent pour grossir les os pour pouvoir faire des opérations pour certains blessés, il y en a quasiment que deux ou trois. Et c'est pourquoi, dit-il, beaucoup de personnes ratent leurs rendez-vous et restent des semaines à attendre".
Dans le même ordre d'idées, il a indiqué que si le Sénégal doit s'endetter aujourd'hui, ça doit être prioritairement pour se doter d'hôpitaux. Car, pense-t-il, "on ne peut pas dire qu'on prépare la génération future alors que celle actuelle n'est pas bien portante, elle peut être tombée malade sans être soignée ou même mourir".
Dans un autre registre, le président de l’Union sociale libérale a souligné que l'État de droit, au Sénégal, est aujourd'hui par terre.
En effet, dit-il, il y a l'effondrement de l'État de droit sous le magistère de Macky Sall. C'est pourquoi, soutient-il, une fois élu à la magistrature suprême, il va créer un juge des libertés et de la détention. Car, estime-t-il, il faut affranchir le parquet de la tutelle du ministère de la Justice. Parce que, explique-t-il, le ministère de la Justice n'a rien à faire dans l'administration de la justice. "Il doit avoir une fonction politique et se limiter à cela, de management, veiller à ce que les tribunaux aient tout le nécessaire, mais il n'a pas à s'ingérer, on ne voit pas le ministère de la Santé essayer de donner des instructions aux médecins pour opérer un malade et ça doit être pareil pour le ministère de la Justice".
FATIMA ZAHRA DIALLO (STAGIAIRE)