Hillary Clinton exprime ouvertement l'hostilité des Etats-Unis
Ses dernières foucades visant les États-Unis n'y font rien. L'administration du président Obama n'a pas fléchi sa position concernant la candidature d'Abdoulaye Wade à un troisième mandat consécutif controversé. EnQuête a appris de sources dignes de foi que c'est la secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton qui l'a rappelé avec fermeté à Wade, le 16 janvier dernier à Monrovia, en marge de la cérémonie d’investiture de la présidente du Liberia Ellen Johnson Sirleaf réélue récemment pour un deuxième mandat de six ans.
A en croire nos informations, Mme Clinton a pris Wade en aparté – et pas en audience - pour lui marteler qu'''il n'a pas le droit de se présenter, que les États-Unis s'opposent à sa candidature et que, s'il passe outre, l'administration Obama en tirerait toutes les conséquences''.
En outre, confient nos interlocuteurs qui relèvent le ton ferme et sec du chef de la Diplomatie américaine, Washington a aussitôt informé Paris de sa position. Dans son édition du week-end dernier, EnQuête rapportait à ce propos que le président Nicolas Sarkozy s'est entretenu par téléphone avec son homologue de Washington et la chancelière allemande, Angela Merkel, d'après le site d'information La Lettre du continent. Laquelle écrit que ''le chef de l'État français multiplie les critiques envers son homologue sénégalais''.
La même source ajoute que Paris est ''inquiète des éventuels débordements de la présidentielle'', prévue au 26 février prochain. Plusieurs lettres venant de leaders d'opinion, du Congrès américain, de parlementaires européens sont tombées ces derniers mois sur la table du Président, l'invitant à prendre de la hauteur, dans le contexte actuel, lourd de tous les dangers.
Wade a-t-il pris l'exacte mesure de ces avertissements ? En tout cas, des questions demeurent, aujourd'hui : pourquoi, depuis l'ouverture de la phase de dépôt des candidatures, le 26 décembre, et à 3 jours de la clôture, Abdoulaye Wade n'a pas daigné encore déposer sa candidature ? Que craint-il ? Pourquoi avoir attendu tout ce temps alors que sa coalition (Forces alliées - FAL) l'a investi depuis un mois, jour pour jour : c'était le 23 décembre 2011, à l'hôtel des Almadies (pub gratuite).
Au moment où nombre de Sénégalais doutent encore de l'intention de Gorgui de soumettre sa candidature à l'examen du Conseil constitutionnel, avec de fortes pressions de la Communauté internationale (Nations-unies, Union européenne, États-Unis, États africains, Canada, Angleterre, Cour pénale internationale, etc.), qu'attend Wade pour déposer son dossier de candidature ?
EnQuête est en mesure d'informer que tous ceux qui ont approché le Papa de Karim Wade, ces temps-ci, savent que le vieil homme, 86 ans officiellement, est très affaibli, et donne l'image d'un homme qui manque de confiance en soi et frappé d'une profonde anxiété, en dépit des sorties bruyantes de ses lieutenants tendant à convaincre du contraire.