Publié le 29 Apr 2022 - 15:11
CEDEAO - À CAUSE DE LA PÊCHE ILLICITE NON-DÉCLARÉE

Plus de deux milliards de dollars de pertes annuelles

 

Le secteur de la pêche est très bouleversé, depuis quelques années, à cause de beaucoup de problèmes dont certains sont dénoncés par les acteurs du secteur. Le plus saillant reste la pêche illicite non-déclarée, non-réglementée appelée ‘’pêche INN’’. Selon la FAO, ce fléau a fait enregistrer aux pays membres de la CEDEAO des montants énormes sur le plan des pertes dans le secteur de la pêche.

 

La ressource halieutique se raréfie de jour en jour. Les consommateurs de poissons et de fruits de mer restent toujours dans l’espoir de retrouver leurs aliments favoris disponibles dans les différents marchés du pays. Le Sénégal n’est pas le seul pays concerné. Selon un fonctionnaire à la FAO, ‘’il y a des estimations qui disent que 2,5 milliards de dollars sont perdus par les pays à cause de cette pêche illicite non-déclarée, non-réglementée. C’est beaucoup d’argent. C’est peut-être le budget de plusieurs pays de la CEDEAO réunis’’.

Pour Ndiaga Guèye, venu présider l’ouverture d’un atelier sur la question à la Somone, ‘’c’est un fléau qu’il faut combattre et se donner les moyens d’y arriver. La CEDEAO  et la FAO sont en train d’épauler les Etats avec les organisations sous-régionales de pêche que sont la CSRP (Commission sous-régionale de pêche) qui regroupe les pays allant de la Mauritanie jusqu’à la Sierra Leone, le Comité sous-régional de pêche pour le Golf de Guinée qui couvre de la Sierra Leone jusqu’au Nigeria’’. Dans ce sens, Ndiaga Guèye précise : ‘’Ce que nous voulons faire, c’est que, du Nigeria jusqu’à la Mauritanie, dans toute cette partie de l’Afrique de l’Ouest, que les Etats puissent mutualiser leurs efforts pour aller vers un succès contre la pêche INN.’’

La FAO préconise une unité d’action des Etats membres de la CEDEAO. Dans la même dynamique, ‘’les Etats, depuis de longues années, ont tout fait pour combattre ce fléau avec leurs moyens qui sont ceux de pays en développement. Et nous avons pensé que si nous voulons rester simplement à l’échelle nationale, nous n’allons pas y arriver. Il faut mutualiser les moyens. Et à travers la CEDEAO qui est un organe économique, la FAO a d’abord apporté un soutien dans le cadre d’un projet de coopération technique financé à partir des propres ressources de l’organisation, pour au moins essayer de regarder de plus près ce fléau. Quels sont les véritables enjeux ? Et comment faut-il faire pour véritablement en venir à bout ?’’.

À l’en croire, les deux organisations qui sont réunies dans cet atelier vont profiter de cette occasion ‘’pour faire le point sur l’avancement du projet de la FAO, mais surtout, nous nous sommes projetés sur les prochaines étapes qu’il nous reste encore à franchir’’. Ndiaga Guèye indique qu’il faut tout d’abord mettre en place ce cadre harmonisé des politiques de lutte contre la pêche INN.

Pour lui, ‘’ce n’est pas aujourd’hui que les Etats ont commencé à se préoccuper de ce fléau et de se donner les moyens de lutter. Mais ce qu’on peut dire aujourd’hui concrètement, en termes d’acquis par rapport à ce que la FAO est en train de faire avec la CEDEAO, c’est que nous avons maintenant défini un cadre harmonisé que nous allons valider aujourd’hui. Ce cadre va permettre d’avoir une feuille de route. Les Etats auront une vision claire de leurs actions pour renforcer la lutte contre ce fléau, en attendant les prochaines étapes’’.

Dans la foulée, rappelle le représentant de la FAO, ‘’il ne suffit pas d’avoir une politique sur les papiers, mais il faut aussi les rendre opérationnelles, en mobilisant des moyens économiques, financiers et humains plus importants, et ensuite aller vers un grand projet que la FAO avec la CEDEAO vont réaliser’’.               

IDRISSA AMINATA NIANG (Mbour)

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