La réception prévue en octobre 2017
La livraison de la centrale de Sendou était prévue en 2015. Après quelques mois d’arrêt, les travaux ont repris. Le ministre de l’Énergie et des énergies Renouvelables et le directeur de la Senelec ont effectué hier une visite de chantier sur le site situé non loin de Bargny. Le ministre Thierno Alassane Sall, qui se dit ‘’satisfait’’ de l’état d’avancement des travaux, promet la réception de l’ouvrage pour bientôt.
La future centrale IPP à charbon de Sendou sera bientôt opérationnelle. Elle le sera même dès octobre 2017, promet Eric Lhommé, administrateur général de la Compagnie d’électricité du Sénégal. Les travaux de ce grand projet avaient connu un arrêt de quelques mois, en 2015. Un coup d’arrêt qui a été lié à un désaccord entre les deux promoteurs : le Suédois Nykomb et le Marocain AFG. Aujourd’hui, tout est rentré dans l’ordre.
Les travaux ont même repris. Le ministre de l’Énergie et des Energies renouvelables, Thierno Alassane Sall, et le directeur général de la Senelec, Mouhamadou Makhtar Cissé, ont visité hier ce vaste chantier. À la fin, Thierno Alassane s’est dit ‘’satisfait’’ du niveau d’avancement des travaux, surtout qu’à un moment donné, il y avait eu des blocages. Mais, se réjouit M. Sall, si le projet a repris et qu’il est aujourd’hui dans sa phase terminale, c’est parce qu’il a fallu ‘’beaucoup d’abnégation de la part de l’équipe de Senelec et du gouvernement du Sénégal’’.
En outre, pour la phase 1 du projet, la Compagnie d’électricité du Sénégal (CES) va injecter sur le réseau de la Senelec 115 Mw d’énergies. Toutefois, le ministre renseigne que dans le contrat qui lie les deux parties (la Société nationale d’électricité et la CES), la production sera vendue à la Senelec à un ‘’prix compétitif et stable’’. Cela, dit-il, permettra même à la Senelec de réussir son mix énergétique et d’être un ‘’petit peu sécurisé par rapport aux fluctuations des prix des hydrocarbures’’, étant donné que les prix du charbon sont fixes, contrairement à ceux des hydrocarbures.
Par ailleurs, avant la visite de la centrale, la délégation ministérielle est passée à la salle de délibération de Bargny où un accord tripartite a été signé entre la Senelec, la commune de Bargny et la Compagnie d’électricité du Sénégal. À travers cet accord, la Senelec et la CES s’engagent à accompagner les autorités municipales dans le relogement des personnes affectées par l’avancée de la mer. Au moment où les trois parties étaient en train de parapher le protocole, une pancarte sur laquelle on pouvait lire : ‘’Non à la construction de la centrale’’ a été levée dans la salle. Le ministre de l’Énergie qui n’a pas minimisé cet acte, a soutenu que le projet de la centrale à charbon doit ‘’requérir l’adhésion des populations’’. ‘’Nous avons fait un parcours qui nous a menés au cœur de Bargny, mais nous n’avons pas vu plus qu’une personne manifester. Si nous avions été accueillis autrement, on aurait pu mettre un jugement’’, a-t-il ajouté.
600 millions de la Senelec pour reloger des populations
Ensuite, le maire de Bargny, Gaye Abou Ahmed Seck, a expliqué que les populations s’étaient levées, au départ, pour dire non au projet, ‘’parce qu’il n’y avait eu aucun contact entre les populations, les promoteurs et les autorités étatiques’’. C’est à son arrivée à la tête de la municipalité, en 2014, qu’il a commencé par mettre en place un comité de veille et engager des discussions avec les populations. De ces échanges est né un compromis entre les autochtones et les promoteurs.
Car, Gaye Abou Ahmed Seck rappelle que la centrale de Sendou 1 se trouve sur le site de Minam 1 qui devait accueillir les populations dont les maisons ont été englouties par l’avancée de la mer. Finalement, avec la signature, hier, du protocole de responsabilité sociétale d’entreprise, la Senelec va appuyer la mairie dans le relogement de ces populations, en mettant sur la table une enveloppe de 600 millions de F Cfa. La CSE s’est aussi engagée à accompagner ce processus. Ce qui fait dire au maire de la localité que ‘’toutes les personnes victimes de l’érosion côtière à Bargny auront une parcelle et mieux, seront relogées’’. ‘’Il nous faut 400 maisons pour les reloger et nous avons fait tout le travail de recensement’’, a renseigné M. Seck.
En outre, si les populations étaient réticentes au début, c’est parce qu’elles avaient peur des conséquences environnementales qui pourraient naître de l’exploitation de la centrale. Hier, le ministre de l’Énergie a rassuré que la centrale à charbon de Sendou va ‘’obéir aux meilleures normes environnementales’’, car les partenaires sont soumis à des normes environnementales extrêmement élevées.
ALIOU NGAMBY NDIAYE