Vers plus de rayonnement
Le Club de la Presse du Sénégal s’est redéployé avec la tenue samedi dernier dans les locaux du CESTI de l’assemblée générale constitutive en présence de bon nombre de journalistes, toutes générations confondues. L’assiduité aux préparatifs et le volontarisme affiché des semaines durant ont montré combien le projet de relance était attractif auprès de confrères avides de retrouvailles, attachés aux valeurs de solidarité et prompts à mieux illustrer et à défendre (pourquoi pas !) le beau métier de journalisme qu’ils exercent et qui leur procure fierté et sens des responsabilités.
Le besoin de relancer le club de la Presse du Sénégal a été unanimement salué en atteste l’engouement qu’il a suscité lorsque Abdou Gningue, artisan de ce regain, a entamé le ’’tour des rédactions’’ dans une perspective de remobilisation des troupes. L’assemblée générale a salué, dans un bel élan de confraternité, cette démarche empreinte de générosité de l’ancien directeur Général de l’Agence de Presse sénégalais (APS) ragaillardi par son élection à la tête du CLUB en qualité de président au sein d’un Bureau représentatif des médias, équilibré et touchant à tous les segments professionnels (voir composition).
En plus de la plénière, les participants ont planché en commission sur des thématiques épousant les problématiques de l’heure, réfléchi à une organisation efficiente des structures et à une animation plus soutenue des activités à mener illico presto dans le but de peser sur les débats en cours, de rehausser le standing de la Presse acquis au prix d’une intelligente lutte finement engagée par nos illustres devanciers vis-à-vis desquels nous sommes tous reconnaissants.
Le Club de la Presse du Sénégal a une longue et intéressante trajectoire marquée par des évolutions à géométrie variable. Il n’en demeure pas mois que son influence fut certaine dans l’histoire politique de notre pays par son ancrage démocratique, le pluralisme des médias et l’expression plurielle des opinions.
Les nouveaux acteurs, qui ont pris le relais, comptent vivifier cet héritage en le hissant aux cimaises, tout en ouvrant de nouveaux chantiers de réflexion et de démarches participatives à l’aune des enjeux nouveaux. Son rôle sera, entre autres, de vaincre les méfiances entre forces vives dans le but de réhabiliter le dialogue franc et courtois en offrant à tous un égal accès aux moyens de communication dépouillés d’hostilités tentaculaires.
La parole publique et le mode d’expression seront des éléments structurants de la gouvernance au grand bénéfice des populations, notamment de sa jeunesse en quête d’exemplarité. Le Club de la Presse sera aussi un ‘’cercle de connaissances’’ avec les invités de marque qu’il recevra, suivant l’actualité ou les opportunités, ceci devant être profitable aux journalistes de toutes les rédactions sans exclusive qui feraient du siège du Club un lieu de passage, de rencontres et de rendez-vous avec ceux dont les opinions influent le cours des événements mondiaux.
Par un trésor d’imagination, le Club de la Presse peut renouveler l’offre politique des gouvernants en même temps qu’il contribue de façon significative à l’éclairage des opinions publiques par une invitation d’experts sollicités pour décrypter ou décoder les sujets complexes. Outillé en technologies et pourvus de moyens conséquents, le Club de la Presse peut, par l’entregent et les partenariats, établir des pactes de confiance avec les leaderships, les chancelleries ou les pouvoirs d’influence en devenant un interlocuteur attitré jouissant de plus d’attention’
S’il y a eu un âge d’or de la Presse sénégalaise, sûrement la période qui s’ouvre correspond à un chapitre printanier ! Des titres, des organes, des groupes, des sites se créent à longueur d’année en même temps qu’arrivent sur le marché de l’emploi des dizaines de jeunes journalistes, frais émoulus des écoles dans un contexte de rareté qui se prête davantage aux rapprochements et autres fusions qu’à l’émiettement. La profusion de nouvelles technologies de communication est un indice majeur des bouleversements majeurs qui s’annoncent.
Ces évolutions, perçues comme inéluctables, vont affecter la pratique des métiers de communications et, du coup, interpeller les professionnels en raison du renouvellement conceptuel dans une perspective de rédemption collective.
L’interpénétration des médias audiovisuels (chauds et froids), la taille des groupes de presse et leur dimension industrielle, les échanges de propriétés, les niveaux d’investissements atteints, le regain de vitalité de la presse écrite, grâce justement à Internet (qui était alors pressentie comme une dévoreuse), les appétits de puissance de la presse étrangère sont autant d’ingrédients d’une gestation en profondeur des plateformes de médias préfigurant des changements d’échelle de la presse sénégalaise et africaine.
Le Club de la Presse du Sénégal, sous l’impulsion de Abdou Gningue, envisage de privilégier des approches pluridisciplinaires sur fond de mutualisation des efforts pour dominer les sujets et, ainsi, conjurer les seules menaces de nature à hypothéquer les chances de survie d’une profession faisant déjà face à plusieurs défis.
Forts de leurs portefeuilles relationnels et riches de leurs expériences respectives, les professionnels de l’information et de la communication du Sénégal comptent agréger les talents et les compétences pour entretenir la flamme du souvenir, également levier d’action et socle des libertés. Du travail est fait certes. Mais le travail est à faire…
Mamadou NDIAYE
Vice-président et porte-parole
En charge de la communication et de la formation