Publié le 12 Dec 2012 - 09:37
COMMERCE AUX ALENTOURS DE LA FOIRE

Chassés-croisés entre marchands ambulants et forces de sécurité

 

Les marchands ambulants ont élu domicile au Cices, le temps de la 21e Foire internationale de Dakar (Fidak). Mais ils ne sont pas les bienvenus, puisqu'ils sont priés de vider les lieux par les préposés à la sécurité.

 

Les marchands ambulants qui rôdent actuellement aux alentours du Centre international pour le commerce extérieur du Sénégal (Cices) n’y sont pas les bienvenus. Établis là-bas depuis l'ouverture de la 21e Foire internationale de Dakar (Fidak) le 29 novembre dernier, ils rencontrent toutes les difficultés pour étaler leurs produits devant la grande porte à cause des gendarmes qui veillent aux grains.

 

Mine fatiguée, visage renfrogné, Ndèye Fall fait partie de ce lot de marchands ambulants. ''C’est la galère ici. J’ai acheté tous ces produits par mes propres moyens mais je n’arrive toujours pas à tout vendre'', déclare-t-elle. Alors que certains vendeurs à la sauvette font la course pour ne pas être repérer par les gendarmes, Ami Sarr est assise à même le sol, sous le chaud soleil. ''Les gendarmes ont pris tous mes produits car je n’ai pas respecté leurs consignes. Ils m’ont demandé de revenir la nuit pour les récupérer'', avance-t-elle, l'air désespéré. ''J’en peux plus, je vais d’ailleurs quitter la foire pour retourner à mon lieu habituel'', se résigne-t-elle.

 

Certains marchands ambulants justifient l’occupation des abords du Cices par un manque de moyens et de produits pour louer des stands. ''Comment peut-on louer des stands à 400 000 ou 500 000 F Cfa'', rouspète Abdou Fall, vendeur de feux d’artifices. ''Si nous rôdons aux alentours, c’est parce que nous n’avons pas le choix. Ils doivent nous laisser travailler pour gagner notre vie dignement'', dit-il, posté derrière des barrières de sécurité. Son pair Mouhamed Sow renchérit : ''Nous sommes limités derrière ses barrières infranchissables pour les clients. C’est le calvaire total.''

 

Jusqu'à 10 000 F Cfa de gain journalier

 

Pour ces marchands ambulants venus tirer profit de cette 21e Fidak, l'affaire s'avère ainsi compliquée. ''On avait bien débuté avant qu’ils (les gendarmes) ne nous déguerpissent de ces lieux. On arrivait à gagner plus de 10 000 F Cfa dans la journée mais, maintenant, on ne vend presque plus rien'', se désole un jeune vendeur d’habits pour enfants. Le seul moment de répit reste la nuit quand les hommes en bleue se replient, renseigne Abdou Salam, vendeur de chaussures. Mais pour son collègue Fallou, à la tombée de la nuit, la plupart des visiteurs ont déjà fini leurs achats''.

''Nous ne faisons que notre travail. Nous sommes là pour le bon fonctionnement de la foire. Donc, nous ne pouvons pas laisser ces marchants ambulants vendre à la place des exposants qui ont déboursé beaucoup d’argent pour trouver un stand'', se défend pour sa part Mamadou Ndiaye un des agents chargé de la sécurité.

 

HABIBATOU WAGNE

 

 

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