Amdy Moustapha Fall avait violé 4 mineures et engrossé les 3
Condamné en première instance par le tribunal de Thiès à 10 ans pour viol sur quatre mineures, le baye Fall Amdy Moustapha Fall cherche une bouée de sauvetage en faisant appel. Seulement la Cour d'appel de Dakar risque de le maintenir.
Lorsque le tribunal des flagrants délits de Thiès l'a condamné en juillet 2012, à 10 ans de prison ferme pour «viol, pédophilie et détournement de mineures», Amdy Moustapha Fall a vu sa vie basculer dans le drame. A 41 ans, il ne veut pas passer 10 années derrière les barreaux. S'accrochant obstinément à sa liberté, il avait interjeté appel. Néanmoins, son espoir de retrouver les siens a été amoindri hier, par l'avocat général. Celui-ci a demandé à la Cour de confirmer le premier jugement. Les juges rendront leur décision le 5 août prochain.
En attendant, Amdy Moustapha Fall continue de nier les faits qu'on lui reproche. Ceux-ci remontent à octobre 2011 et se sont déroulés dans un village de Tivaouane, département de Thiès. En débarquant dans cette localité, le prévenu a fait croire aux autochtones qu'il était un marabout. C'est ainsi qu'il a été accueilli avec tous les honneurs. Le chef de village était même allé jusqu'à lui offrir un terrain.
Bénéficiant d'une grande confiance, le Baye fall faisait preuve de piété en organisant des «cànt» (NDLR : chants religieux) et des «dahiras» (NDLR : groupements religieux). Ce qui faisait que les parents n'avaient aucune appréhension en voyant leurs filles fréquenter le marabout, ou plutôt le dévot. Une confiance que certains d'entre eux ont fini de payer car ce dévot a abusé de quatre filles âgées de plus de 13 ans : M. D. Diène, A. C. Ndiaye, N. Fall et N. Diène. Le pire, parmi les quatre victimes, les trois étaient tombées enceintes.
Ainsi, le masque du marabout est tombé lorsque l'une des filles enceintes a confié à son oncle que leur hôte marabout était l'auteur de sa grossesse. La jeune fille ne s'était pas limitée à parler de son cas, car elle avait également révélé à son oncle qu'elle était loin d'être la seule victime. Et c'était parti pour les déballages !
Ainsi M. D. Diène avait révélé que le prévenu avait abusé d'elle à quatre reprises. A. C. Ndiaye confiait également avoir contracté sa grossesse lors d'un viol commis par le Baye Fall. La jeune fille avait précisé que c'était au cours d'un «cànt» organisé par le prévenu. Engrossée, elle aussi par Baye Fall, N. Diène a été également violée dans les mêmes conditions. Au moment où les fidèles égrenaient des chants religieux, le marabout profitait de l'occasion pour l’entraîner dans sa chambre et lui donner des médicaments avant d'abuser d'elle. N. Fall était la seule rescapée pour n'avoir pas subi les conséquences d'un rapport sexuel non protégé.
Cependant, après avoir reconnu les faits à la police, Amdy Moustapha Fall a parlé d'affabulations à la barre. Il a justifié ses aveux faits à la police par la torture, mais il a juré n'avoir jamais entretenu de relations sexuelles avec une quelconque des victimes. Mieux, il a accusé les parents des victimes d'avoir monté une cabale contre lui pour l'expulser du village. Un argument qui n'a pas convaincu le parquet général qui lui a fait remarquer que les villageois avaient, au contraire, fait montre d'«une entière» confiance en lui...
FATOU SY