Publié le 23 Apr 2020 - 20:34
CONSÉQUENCES ÉCONOMIQUES DE LA COVID-19

Les bailleurs demandent des mesures justes et équitables

 

Payer le loyer, en ces temps de marasme économique, n’est plus chose évidente, pour beaucoup. Le chef de l’Etat opte pour une suspension des expulsions. Mais, les premiers concernés sont assez réticents, face à cette mesure qui, selon eux, n’est favorable qu’à une partie : les locataires.

 

En ces temps de crise économique, chaque couche de la population réclame son lot de mesures pour pouvoir faire face à la Covid-19 et ses conséquences. La semaine dernière, le président de la République s’est penché sur le cas des locataires, en demandant aux bailleurs de surseoir à toute expulsion jusqu’à la fin de la pandémie. Un projet de loi qui attend toujours son décret d’application. Toutefois, du côté des bailleurs, cette mesure s’apparente au favoritisme et laisse la porte ouverte à toutes les dérives.

‘’Ce que je déplore, c’est qu’il y a des malhonnêtes qui vont en profiter pour ne pas payer leur loyer. La réalité, c’est que la Covid-19 n’est arrivée qu’hier. Or, il y a des gens qui ont des arriérés de plus de quatre mois. Je pense que ceux qui peuvent payer, doivent le faire en toute honnêteté. Les autres doivent s’assoir pour discuter avec leur bailleur et trouver un accord. N’oubliez pas que le bailleur est un être humain qui a des bouches à nourrir et il a aussi un cœur’’, estime Mountaga Sarr, propriétaire d’un immeuble en location à Keur Massar.

De son point de vue, cette mesure de soutien ne sous-entend pas que le paiement de loyer est suspendu car, à l’en croire, il y a des propriétaires qui vivent dans de petits studios et louent leur maison pour avoir de quoi subvenir à leurs besoins. Pour sa part, Thierno M. affirme avoir accordé une réduction de 10 000 F CFA à une de ses locataires. La jeune dame paie désormais 90 000 F CFA et ce, jusqu’en 2022. Il est lui-même locataire dans la commune de Diass. ‘’Franchement, je pense que tout ce qui entoure cet état d’urgence, c’est du cinéma. Arrêtons le confinement. Mettons de la rigueur dans le dépistage et les gestes barrières.  C’est tout ce qu’il faut. Et cela sans psychose. Il faut rendre le dépistage obligatoire et traiter les malades. Si l’Etat veut soutenir les locataires, il faut qu’il prenne des mesures d’accompagnement en compensant ce que les bailleurs devraient percevoir’’, tranche Patrick Diedhiou, propriétaire de plusieurs studios. 

Jouant la carte de l’équilibre, Abdoulaye Sy, également bailleur, pense que la décision du chef de l’Etat ‘’peut être une solution pour certains locataires qui n’ont jamais eu de retard de paiement. On peut dire qu’ils ont des problèmes actuellement, vu la situation économique. Mais pour ceux qui ont des retards, ils vont continuer de cumuler des arriérés. Je pense que ceux qui perçoivent leurs salaires peuvent payer normalement et les ouvriers ou les travailleurs de nuit comme les restaurateurs, ceux qui gèrent les boites de nuit, les vigiles… bref, tous ceux qui sont directement affectés par cette pandémie, qu’on fasse preuve de compréhension envers eux’’.

Une chose est sûre : nos interlocuteurs n’adhèrent pas au gel des expulsions.

EMMANUELLA MARAME FAYE

 

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