La planification familiale
Les spécialistes de la santé de la reproduction s’accordent tous sur le fait que la contraception est un ensemble de méthodes visant à éviter de façon réversible et temporaire la fécondation. Le contraceptif quant à lui est une méthode ou un produit destiné à la contraception.
A la maternité de Grand Yoff, Mme Aïssatou Diouf vient, depuis la naissance de son bébé, pour s’assurer de son état de santé. Venant tout juste d’accoucher, le médecin lui a demandé d'attendre un mois et 15 jours pour être mise sous contraceptif. Toutefois, ce n'est pas gagné. La tâche la plus difficile sera d'amener son mari à comprendre que la planification va leur permettre ''d'espacer les naissances et de contrôler la maternité pendant un certain temps''.
Dans cette Maternité, la Maîtresse sage-femme, Mme Mbaye, explique qu'il n’y a pas beaucoup de couples qui s’activent dans la planification familiale. Elle hausse les épaules lorsqu'on veut en connaître la raison. ''De temps en temps, il n'y a que l'ethnie peulh qui fréquente le service de planification''. Elle raconte que dans la tradition peulh, quand la femme accouche, elle repart au village chez ses parents. Elle retourne auprès de son mari, deux ans après. Ceci pour permettre l’espacement des naissances. ''Maintenant qu'on les a sensibilisées, elles commencent à connaître la planification et fréquentent le service de planification''.
''Les jeunes filles non mariées viennent la nuit''
Concernant les très jeunes filles, la sage-femme déclare qu'une jeune fille peut se mettre à la contraception dès son premier rapport. ''À l'âge de 15 ans, si la fille le désire, on peut la mettre sous contraceptif''. À ce propos, Mme MBaye dit clairement ignorer ce que dit la loi sur les mineures. Ainsi, à la Maternité de Grand Yoff, les jeunes filles non mariées viennent la nuit pour se renseigner sur les méthodes de contraception, lâche la sage-femme. À cet effet, le personnel de garde a été formé pour répondre à ces attentes. ''Les filles ont peur de rencontrer le jour des gens qui les connaissent au quartier''. Le regard de la société, un facteur déterminant pour certains actes. Celles qui viennent aux heures normales de travail n'habitent pas le quartier, renseigne la sage-femme.
L’éducation sexuelle dans la famille
Comment s'y prendre pour parler de la sexualité à ses enfants ? Mme Anta Ndiaye estime qu'il faut être proche des enfants, leur parler de ce qui les entoure. La dame déclare que la jeune fille est très fragile. L’éducation sexuelle, poursuit-elle, est un problème dont on ne parle pas dans notre pays. D'ailleurs, elle ne peut pas comprendre que des parents considèrent le sujet comme tabou.
C'est pourquoi elle insiste sur la nécessité de communiquer, parce que, dit-elle, ''les enfants sont vulnérables et exposés une fois sortis de la maison''. ''Une fille de 16-17 ans a toujours soif de découvertes. En plus des médias, les films poussent les jeunes à pasticher ce qu'elles voient. Il doit y avoir un temps pour l'éducation sexuelle des enfants''. La dame raconte avoir été ''traumatisée'' quand elle était petite. ''Ma maman me disait que les contraceptifs étaient intouchables, parce qu'une fois mariée, on pouvait avoir des problèmes pour concevoir un enfant. Raison pour laquelle moi, je n'y touche pas.''
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