Le Sénégal installe enfin son comité
140 pays dans le monde ont ratifié la convention de 2005 sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles. Le Sénégal a rejoint le groupe en 2006 mais depuis lors, il n’a produit aucun rapport quadriennal pour montrer comment il promeut la diversité des expressions culturelles. Le tir va être désormais rectifié. Car un comité est mis en place à cet effet depuis hier, au Grand-Théâtre.
Dix ans après avoir ratifié la convention de 2005 sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, le Sénégal vient de mettre sur pied un comité national de promotion et de protection de la diversité des expressions culturelles. Le ministère de la Culture et de la Communication a procédé hier au Grand-théâtre à l’installation dudit comité.
Les membres de ce comité forment en outre l’équipe nationale de rédaction du rapport périodique quadriennal de ladite convention. Un rapport qui s’impose car il a ‘’une dimension politique’’, selon son coordonnateur général et par ailleurs directeur des arts Abdoulaye Koundoul. En effet, le document produit ‘’doit démontrer à l’UNESCO comment le Sénégal, à travers ses autorités, les acteurs culturels, aide à mettre en place la mise en œuvre de cette convention sur la diversité des expressions culturelles’’, a-t-il expliqué. Ainsi, notre pays doit ‘’fournir à l’UNESCO, tous les 4 ans, des informations appropriées sur les mesures prises en vue de protéger et de promouvoir la diversité des expressions culturelles au Sénégal, tel qu’indiqué dans un document remis à la presse. Et comme le dit le rédacteur général du rapport Moustapha Tambadou, ‘’il doit être un lieu de reddition des comptes’’.
La commission chargée de ce travail est composé d’acteurs culturels, d’économistes, de représentants des ministères des Finances, du Commerce et celui du Tourisme. ‘’A l’UNESCO, le vocable qui est utilisé pour parler de ce comité est ‘’équipe nationale’’. On sait que dans une équipe nationale, on essaie de prendre les meilleurs dans leurs domaines. Mais, on essaie aussi de ratisser le plus large possible. C’est pour cela que dans ce comité, vous trouverez des acteurs culturels, des promoteurs de spectacles, des économistes, etc.’’, a affirmé M. Koundoul.
Par conséquent, le président de cette commission est le directeur de cabinet du ministère de la Culture et de la Communication Rémy Sagna ; le rédacteur général est le point de contact de la convention 2005 au niveau de l’UNESCO : Moustapha Tambadou. Et il y a, à leurs côtés, 7 rédacteurs dont l’acteur culturel et expert en projets culturels Oumar Sall, l’artiste musicienne et juriste Moona Yanni, le conseiller aux affaires culturelles Abdoulaye Sène ainsi que le Pr de Lettres à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar Ibrahima Wane. Le rapport doit comprendre sept parties et chacun des rapporteurs choisis a en charge la rédaction d’une de ces parties. Pour bien faire le travail attendu d’eux, un atelier va être organisé afin qu’ils se familiarisent un peu plus avec cet instrument de l’UNESCO.
Par ailleurs, le comité a trois mois pour terminer son premier exercice. Car, il a jusqu’au 30 avril prochain pour le faire. Et pour le ministre de la Culture et de la Communication Mbagnick Ndiaye, s’il y a du retard dans la rédaction, la faute incombe au département qu’il dirige puisque le comité compte en son sein certains de ses proches collaborateurs.
BIGUE BOB