Publié le 1 Jul 2016 - 03:32
COTATION ET INVESTISSEMENT BOURSIERS AU SENEGAL

Les Sénégalais entre manque de culture boursière et réticence   

 

La Bourse doit jouer un rôle central dans une économie qui se veut dynamique. Face au manque de culture boursière des Sénégalais, le Conseil national du patronat compte sur la sensibilisation pour renverser la tendance.

 

Les résultats très satisfaisants de la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) d’Abidjan, dont le Sénégal est membre, n’ont rien changé. Peu d’entreprises sénégalaises sont cotées en Bourse. Plusieurs raisons sont avancées par les spécialistes. Il ressort de leurs analyses que le manque de culture boursière de la plupart des Sénégalais, la réticence des chefs d’entreprises et le manque d’informations sont en grande partie responsables. A part la Sonatel souvent citée en exemple et quelques entreprises, l’économie nationale est presque absente de la BRVM. Face à ce constat préoccupant, le Conseil national du patronat (CNP), en partenariat avec la Société de gestion et d’intermédiation « Impaxies Securities », a organisé hier à Dakar une demi-journée de sensibilisation sur les opportunités du marché financier.

Le directeur associé d’« Impaxis Securities » et membre du CNP,  Patrick Brochet, souligne que la BRVM est une Bourse qui a d’énormes potentialités. Non seulement, elle a du potentiel, mais ces trois dernières années, sa capitalisation a été multipliée par deux et sa rentabilité a été la meilleure d’Afrique, voire l’une des meilleurs au monde. Aux problèmes précédemment soulevés, s’ajoute « une vision assez patrimoniale de son entreprise où on estime quelle est sa raison d’être et de vivre.  Elle détermine son statut social, ce qui fait qu’on ne veut pas qu’un étranger vienne y mettre le nez. Mais, pour reprendre une expression qui est facile à comprendre : il vaut mieux partager le pouvoir et avoir 60% de 1000, que 100% de 100 », a expliqué M. Brochet. Pour insister sur l’importance de la Bourse dans nos économies, il cite l’exemple de la ville de New York qui a été créée, selon lui, autour de la bourse de Wall Street. Cela a fait qu’elle est devenue une grande mégalopole et un centre économique incontournable dans le monde.

L’expert financier reste convaincu que le développement du continent noir passera en partie par l’investissement boursier. Considéré comme de l’argent qui ne supporte pas de taux d’intérêt. Tout en reconnaissant que chaque investisseur attend d’avoir de la rentabilité, à travers des dividendes, il estime qu’on ne doit pas être enfermé dans des schémas de payement immédiat ou de taux d’intérêt. « Donc c’est de l’argent à très long terme qu’on qualifie de peu cher pour un chef d’entreprise. Malgré les conditions pour accéder à la Bourse, le jeu en vaut la chandelle », soutient-il, en précisant qu’il y a des masses d’argent énormes, non seulement au Sénégal mais dans toute la sous-région, qui peuvent être accessibles aux hommes d’affaires sénégalais, grâce à la Bourse.

Les responsables de « Impaxis Securities » ont créé un site d’informations boursières pour mettre un terme au problème d’informations et communiquer sur un certain nombre de produits qui se veulent innovants. En plus d’une plate-forme qui permet aux investisseurs de se connecter directement à la Bourse et d’avoir, en temps réel, l’information sur les sociétés cotées, sur les transactions et le dynamisme des marchés, une application mobile a été mise en place. « Elle permet à toute personne intéressée d’avoir dans sa poche, dans son Smartphone, les informations boursières, en temps réel », renseigne Patrick Brochet.

Présidant la rencontre, le vice-président du CNP, Meïssa Fall, est revenu sur l’objectif de cette demi-journée de sensibilisation. Qui est d’aider les entreprises à mieux connaître la Bourse, afin d’y accéder dans les conditions les plus optimales pouvant permettre de rentabiliser un investissement. A l’endroit des investisseurs, il rappelle que la BRVM est une des Bourses africaines les plus performantes, avec une progression, en 2015, de son indice composite de 18,8%. Elle est aussi l’une des Bourses africaines qui répondent le plus aux standards internationaux. Il rappelle enfin la première condition pour accéder à la Bourse. « Il suffit aujourd’hui d’avoir une épargne quelle qu’elle soit pour accéder à la Bourse et pouvoir faire un placement boursier », dit-il.      

Abdourahim Barry (Stagiaire) 

 

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