Un juge d'instruction saisi en France pour l'affaire Michel Gbagbo
La plainte avec constitution de partie civile pour "enlèvement, séquestration, traitements inhumains et dégradants", déposée en juin 2012 par le fils de l'ex-président ivoirien, Michel Gbagbo, détenu en Côte d'Ivoire, va être instruite par un juge français, a annoncé, lundi 4 mars, son avocate Habiba Touré.
Pour la défense de Michel Gbagbo, c’est une « une grande victoire ». L'avocate Habiba Touré a annoncé dans un communiqué, lundi 4 mars, qu’un juge français avait été chargé d'instruire la plainte pour « enlèvement, séquestration, traitements inhumains et dégradants », déposée en juin 2012 par Michel Gbagbo, le fils de l'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, détenu en Côte d'Ivoire alors que son père a été transféré à la CPI, aux Pays-Bas, où il attend d'être ou non officiellement inculpé de crimes contre l'humanité.
« À la suite du dépôt de plainte avec constitution de partie civile de Michel Gbagbo à l'encontre de Guillaume Soro et des 10 Com'zones (commandants de zone) qui sévissent en toute impunité en Côte d'Ivoire, la justice française a désigné un juge d'instruction afin de faire la lumière sur les graves sévices dont il a été victime », a annoncé Habiba Touré. « Il s'agit d'une grande victoire pour le fils du président Gbagbo, enlevé, séquestré et molesté en raison de son patronyme (...). Le temps de l'impunité est révolu », s'est-elle félicité.
Inculpations
Michel Gbagbo avait déjà déposé une plainte simple à Paris en novembre 2011, mais le procureur de la République avait décidé de ne pas engager de poursuites. L'actuelle plainte vise nommément l'ancien Premier ministre Guillaume Soro, aujourd'hui président de l'Assemblée nationale ivoirienne, et neuf commandants en poste des Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI). La constitution de partie civile entraîne automatiquement la saisine d'un juge d'instruction.
Le fils de l'ex-président ivoirien, 42 ans, qui possède aussi la nationalité française, avait été arrêté avec son père le 11 avril 2011 à Abidjan, au moment de sa chute. En août dernier, il a été inculpé pour « atteinte à la défense nationale, complot contre l'autorité de l'État, constitution de bandes armées, participation à un mouvement insurrectionnel et rébellion ».
J.A