Ça se bouscule pour remplacer Abdou Bame Guèye
Président de la Cour des comptes depuis sa création en 1999, Abdou Bame Guèye est aujourd’hui atteint par l’âge de la retraite et son remplaçant devrait être connu avant la fin de l’année. Mais pour lui succéder, plusieurs noms sont avancés aussi bien au sein de la Cour qu'au niveau de certains hauts cadres du Ministère de l’Economie et des Finances.
D’ici la fin de l’année, la Cour des comptes devra se trouver un nouveau président car l’actuel, Abdou Bame Guèye, doit aller à la retraite. En effet, président de cette institution depuis sa création en 1999, M. Guèye devrait céder sa place à un autre. Et pour le remplacer, la loi organique 99-73 du 17 février 1999 portant statut des magistrats de la Cour des comptes donne cette prérogative au président de la République. ‘’Le président de la Cour, le commissaire du Droit et le président de la Commission de vérification des comptes et de contrôle des entreprises publiques (CVCCEP) sont nommés à la discrétion du président de la République’’, dit l’article 29 de cette loi.
Les hauts cadres des régies financières en embuscade
Ainsi donc, Macky Sall a la possibilité de faire ‘’de la promotion interne’’, d’après une source au sein de cette institution. Ce, à la condition qu’il désigne parmi les successeurs de Bame Guèye un magistrat de la Cour des comptes ayant le grade de ‘’Conseiller-maître’’. Ce qui est le cas de trois présidents de chambre comme d’autres magistrats de cette institution. Pour les présidents de chambre, il s’agit d’Abba Goudiaby de la Chambre des affaires budgétaires et financières (CABF), de Mamoudou Touré de la Chambre des affaires administratives et des collectivités locales (CAACL) et de Mamadou Hady Sarr de Commission de vérification des comptes et de contrôle des entreprises publiques (CVCCEP). Seulement, le premier nommé (Abba Goudiaby) doit également aller à la retraite en fin d’année comme Bame Guèye.
Un salaire de 5 millions
Mais d’un autre côté, le président de la République pourrait désigner quelqu’un à la faveur d’une nomination au ‘’tour extérieur’’. Et dans ce cas, ce sont les hauts cadres issus des régies financières de l’Etat qui ont la cote. En effet, d’après nos sources, deux noms circulent avec insistance. L’on parle de l’actuel Directeur général des impôts et des domaines (DGID) Amadou Ba qui, selon une règle non écrite qui prescrit un changement tous les 5 ans, devrait quitter son poste. Mais aussi de Mor Sall qui a été tout récemment remplacé à la tête de la Direction générale des Finances (DGF) par Massar Wagué.
D’après certaines sources, Mor Sall aurait ‘’le meilleur profil extérieur’’ pour diriger la Cour des comptes à cause de ses anciennes fonctions de Directeur du Budget puis de Directeur général des finances ; postes à partir desquels il était l’interlocuteur permanent de la Cour des comptes au Ministère de l’Economie et des Finances dans le cadre du contrôle et de l’exécution de la loi de finances.
Il faut dire que l’ancien président Abdoulaye Wade a réussi à rendre ce poste très convoité en doublant le salaire. En effet, en août dernier, Me Wade prenait un décret qui faisait passer à 5 millions de francs Cfa (sans les avantages en nature) les émoluments des présidents de juridiction (Cour suprême, Cour des comptes et Conseil constitutionnel), du Procureur général près la Cour suprême, du Commissaire du droit près la Cour des comptes et du Vérificateur général d’Etat.
Bachir FOFANA