L’avenir de la DGPU en question
Avec le vote, hier, de la loi portant création d’une nouvelle société de gestion des pôles urbains de Diamiadio et du Lac-Rose (Sogip SA), il se pose maintenant l’intérêt de maintenir la Délégation générale aux pôles urbains (Dgpu). Pour le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, la Dgpu va continuer à gérer les patrimoines des pôles urbains et la Sogip va assurer la gestion.
La loi portant création de la Société de gestion des infrastructures dans les pôles urbains de Diamniadio et du Lac-Rose (Sogip SA) a été votée hier. Cette nouvelle société aura en charge le financement, le développement et la gestion des infrastructures dans les nouveaux pôles urbains. Mais la question qui préoccupe les parlementaires est de savoir s’il n’y aura pas doublon entre cette nouvelle entité et la délégation générale des pôles urbains ou même avec la société immobilière du Cap-Vert (Sicap).
Pour le député Pape Diallo dit Zator Mbaye, on peut préparer la cérémonie de messe de la délégation générale des pôles urbains de Diamniadio et du Lac-Rose qui est appelée à disparaître. A son avis, les deux sociétés ne pourraient pas vivre en même temps et l’un ne pourrait pas exister à côté de l’autre. Le député Cheikh Seck lui, est formel : l’une des structures doit normalement disparaître. Et la plus habilité à mettre la clé sous le paillasson est la Dgpu qui a été créée par décret alors que la Sogip a fait l’objet d’une loi qui est passée par le Parlement.
Barthélémy Dias craint lui que la Sogip ne soit qu’une Sicap bis. C’est pourquoi il a demandé au ministre de l’Economie, des finances et du plan si la Sogip ne va pas faire des constructions et procéder à des spéculations comme le fait la Sicap à la Cité Keur Gorgui. Face à toutes ces interpellations, Amadou Ba s’est voulu rassurant. Ainsi à l’en croire, la Sicap a une mission nationale et a la possibilité de construire sur tout le territoire national alors que la ‘’Sogip a une mission liée qu’aux pôles urbains de Diamniadio et du Lac-Rose’’. Et sur une suppression possible de la Délégation générale des pôles urbains, le ministre de l’Economie a soutenu que la Dgpu va continuer à gérer le patrimoine des pôles urbains. Désormais, dit-il, il faut considérer la Dgpu comme une société de patrimoine et la Sogip comme une société de gestion. ‘’La Sogip-SA sera gérée à l’image des sociétés du secteur privé et devra, au même titre que ces dernières, s’acquitter de ses impôts. Elle sera sous la tutelle du ministère de l’Economie et ne pourra contracter aucune dette sans l’accord et l’aval de l’Etat’’, informe-t-il.
Non à la spoliation foncière
Diamniadio est la nouvelle destination privilégiée. Cette commune est devenue le nouveau pôle urbain qui accueille de grands projets de l’Etat, l’université Amadou Makhtar Mbow, le centre international de conférence Abdou Diouf… Vu l’intérêt que suscite aujourd’hui cette zone, les parlementaires ont peur que les populations autochtones ne soient spoliées de leurs terres. Ils ont émis ces craintes à l’occasion du vote du projet de loi portant création de la société anonyme dénommée société de gestion des infrastructures publiques dans les pôles urbains de Diamniadio et du Lac-Rose (Sogip S. A). Lors des travaux en commission, ils ‘’se sont inquiétés de la protection et de la préservation des droits fonciers des populations déjà établies sur le site de Diamniadio’’.
La question a été encore soulevée pendant la discussion générale. La députée Oulèye Diaw estime qu’il y a aujourd’hui un ‘’bradage foncier’’ à Diamniadio depuis que la localité a été choisie comme un nouveau pôle urbain. Ainsi, elle souhaite que la question foncière soit réglée et que les indemnisations des populations soient respectées. Cette même inquiétude anime la députée Seynabou Wade.
L’ancienne mairesse de Fass-Gueule Tapée-Colobane veut que le syndrome qui se passe dans les autres zones, ‘’où un groupuscule de personnes s’accaparent de tout le foncier, soit évité à Diamniadio’’. Ainsi, les députés appellent à ce que ‘’le foncier à Diamniadio soit clarifié afin que les ayants droit ne soient pas injustement dépossédés de leurs terres’’. Pour le ministre ‘’aucune spéculation ne sera autorisée’’ sur le site. ‘’Tous les droits légitimes seront préservés et en cas d’expropriation pour cause d’utilité publique, des indemnisations conséquentes leurs seront proposées’’, rassure Amadou Ba.
ALIOU NGAMBY NDIAYE