Publié le 6 Jul 2022 - 09:51
CRÉATION DE LA FONDATION MAMADOU DIA POUR L'ÉCONOMIE HUMAINE

Perpétuer l’œuvre d’une personnalité multidimensionnelle

 

Une fondation portant le nom de Mamadou Dia a vu le jour. Elle a été mise sur pied par des proches et anciens collaborateurs de l’ancien président du Conseil du gouvernement sénégalais (1957-1962). L’objectif est de perpétuer l'œuvre d'un grand homme.

 

C’est en marge d’une assemblée générale constitutive tenue à Dakar qu’est née la fondation Mamadou Dia pour l’économie humaine. Selon son  vice-président Moustapha Niasse, elle constitue un acte de nature humaine pour perpétuer le legs d’une personnalité multidimensionnelle.

’’Au-delà de l’homme d’État qu’il fut, il faut toujours voir le soufi derrière. Mamadou Dia est un homme qui a toujours allié rigueur et morale dans tout ce qu’il entreprenait’’, a-t-il indiqué. Petite-fille de Mamadou Dia, Fatou Samb s’est réjouie de cette initiative, au nom de la famille. ‘’La fondation Mamadou Dia pour l’économie humaine est appelée à contribuer à mieux faire connaître l’ancien président du Conseil, mais aussi sa vision économique, a-t-elle soutenu.

Pour sa part, le président de la fondation, Roland Collin, se prévaut de ses liens avec Léopold Sédar Senghor, premier Président du Sénégal qui fut son professeur à l’Ecole nationale de la France d’outre-mer. L’universitaire et socio-anthropologue français, par ailleurs auteur d’une biographie sur Mamadou Dia, parle d’une ’’double proximité’’ avec ce dernier et Léopold Senghor, dont les antagonismes politiques et la rivalité à la tête de l’État ont conduit à la crise politique de 1962 au Sénégal. Il s’agit d’une crise institutionnelle sur fond de divergences politiques liées notamment à des visions opposées de la décolonisation.

En effet, Mamadou Dia a voulu une rupture avec la France. Or,  Senghor est resté attaché à l’ancien colonisateur. Ces divergences  sont la cause d’une crise de régime et de la rupture de l’amitié liant les deux hommes qui entretenaient des relations profondes nées de combats politiques qu’ils ont menés après 1945 et jusqu’à l’indépendance. Accusés de tentative de coup d’État, Mamadou Dia et quatre de ses ministres seront arrêtés et condamnés à de lourdes peines. Ils seront longtemps détenus dans un centre spécial de détention à Kédougou, dans le sud-est du Sénégal. Une médiation entreprise par Roland Collin a facilité la libération de Dia et de ses compagnons en 1974.

Moustapha Niasse est aussi revenu sur le séjour de l’ancien président du Conseil à Kédougou, que Mamadou Dia considérait comme "une retraite spirituelle et non comme de la pénitence’’. De plus, le choix porté sur l’Ecole supérieure d’économie appliquée (ESEA, ex-ENEA) pour abriter l’assemblée générale constitutive représente, selon lui, un symbole important, d’autant que cet établissement va également servir de siège à la fondation Mamadou Dia pour l’économie humaine.

Le député note que l’Ecole nationale d’économie appliquée (ENEA) est une création de Mamadou Dia visant à donner corps au ’’socialisme autogestionnaire, à l’animation rurale et à l’éducation populaire’’. Mamadou Dia, en 1962, avait demandé au ministre français de la Coopération de l’époque de l’aider à créer au Sénégal un établissement de formation de haut niveau pour les cadres du développement sénégalais.

Dans une correspondance adressée au ministre français, il écrivait : ’’L’expérience a prouvé qu’il était souvent désastreux d’envoyer à l’extérieur des cadres coopératifs en formation, du fait qu’il se trouvent absolument coupés des réalités paysannes africaines, les mouvements coopératifs européens n’offrant qu’une lointaine analogie, dans la plupart des aspects, avec la coopération africaine.’’ 

Instituteur de formation, Mamadou Dia a été secrétaire général du Bloc démocratique sénégalais (BDS), ancêtre de l’actuel Parti socialiste, pendant 13 ans. De 1949 à 1955, Dia a été sénateur français, avant de siéger au Palais-Bourbon (Paris) en tant que député du Sénégal, de 1955 à 1956. Il a également occupé les fonctions de maire de la commune de Diourbel, avant de devenir vice-président, puis président du Conseil du gouvernement.

Malgré ses divergences avec Senghor, Mamadou Dia n’avait gardé aucune rancune à son égard. Il a prié pour le rétablissement de Senghor, lorsque ce dernier était tombé malade. Dans un film documentaire projeté lors de la cérémonie, Moustapha Niasse a témoigné que ’’Senghor et Dia étaient deux figures qui se complétaient’’. Senghor incarnait la Nation, Mamadou Dia l’État, dit-il.

BABACAR SY SEYE

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