Les USA saluent l'accord entre pouvoir et opposition
L'accord obtenu par le Représentant du SG de l'ONU Saïd Djinnit ouvre la voie à des élections législatives inclusives et consolidantes pour la transition démocratique en Guinée, estime le Département d'Etat américain. Mais beaucoup reste à faire.
Après plusieurs semaines de violences liées à la conduite du processus électoral devant aboutir à l'organisation d'élections législatives plusieurs fois repoussées, le pouvoir et l'opposition en Guinée Conakry sont parvenus à un accord global sous l'égide du Représentant spécial des Nations-unies, Saïd Djinnit.
A ce propos, le Département d'Etat américain souligne que «les Etats-Unis accueillent favorablement» cet accord «qui ouvre la voie à la participation de tous aux élections législatives», selon une déclaration signée de la porte-parole, Jen Psaki, parvenue à EnQuête hier. «Nous saluons les dirigeants politiques guinéens qui ont fait preuve de bonne volonté, de souplesse et d'un attachement partagé à la tenue d'élections inclusives et pacifiques, conformément aux normes internationales», écrit le Département d'Etat US. Qui salue également le rôle de facilitateur joué par le Représentant du Secrétaire général de l'ONU avec «le soutien de la Francophonie, de l'Union européenne et de la Cedeao.»
Pour Washington, «déterminée à appuyer le processus électoral et l'installation de la nouvelle Assemblée nationale qui sera élue», c'est «un jalon important dans la consolidation de la transition démocratique» en Guinée qui vient d'être posé.
L'un des griefs de l'opposition avait porté sur la fiabilité du fichier électoral, ainsi que la «neutralité suspecte» de l'opérateur technique sud-africain Waymark. A ce propos, et même si «le processus de confection du fichier électoral a été sécurisé», indique Djinnit, «les partenaires ont précisé à toutes les parties prenantes que l'opérateur Waymark ne sera pas impliqué dans le reste du processus électoral qui relèvera d'autres organes» après les scrutins législatifs.
Néanmoins, ce point devra être confirmé, l'opposition n'acceptant Waymark que sous plusieurs conditions dont «l'indemnisation des familles touchées par le violences» et des «enquêtes diligentées pour juger les responsables» de ces violences, la «neutralité de l'administration territoriale», des «élections inclusives», «la réouverture et la révision des listes électorales», en plus du recrutement de deux experts internationaux «pour examiner le fichier fait par Waymark».
Les parties devraient se retrouver dans des délais raisonnables pour boucler l'accord après amendements.
MOMAR DIENG