Le mouvement Yonti Ummaadé lancé par l’artiste Abou Diouba Deh
Acteur non étatique, Yonti Ummaadé entend contribuer au développement économique et social, à l'approfondissement de la démocratie et à la culture de la paix et de l'unité. Lancé ce samedi, il est porté par l'auteur, compositeur et interprète Abou Diouba Deh.
À l'approche de l'élection présidentielle de février 2024, les candidatures foisonnent chaque jour et les mouvements naissent pour prendre part et peser de manière décisive sur le choix du prochain élu du peuple. C'est le constat partagé par le mouvement Yonti Ummaadé - Youmma (Le temps de l'action) qui a été lancé ce samedi. Il est porté par l'artiste de talent, auteur, compositeur et interprète Abou Diouba Deh. Ce musicien peut se prévaloir d’un quart de siècle d’activités et d’une grande proximité avec son public. Il entend s’engager politiquement dans le cadre d’un mouvement de développement économique social et culturel.
''Des échanges nourris ont porté sur sa carrière, son leadership dans sa communauté, sa reconnaissance sur le plan national et international, et, enfin, ses perspectives de carrière'', a déclaré le secrétaire à la communication Amadou Ly.
Ainsi, ce mouvement se veut une expression de la volonté des populations de participer à la gestion de la cité en étant une force de proposition pour l'élaboration des politiques publiques de l'État, mais aussi un creuset pour des actions de développement endogène et une citoyenneté active. Yonti Ummaadé (Le temps de l'action), explique-t-on, n'est pas un parti politique et n'a pas donc vocation à prendre le pouvoir.
Amadou Ly a décliné les engagements de l'artiste aux confins de la culture de la citoyenneté, de la promotion du vivre-ensemble et du développement endogène et participatif. Il s’agit d’abord d’un engagement en faveur de la paix et de la stabilité de notre pays, dans un contexte de crise sous-régionale et nationale, double crise donc qui a fini d’entamer le moral des populations. ''Lorsque le Mali, la Guinée et le Burkina Faso sont dans une spirale de violence, que des bruits de bottes nous parviennent du Niger, notre inquiétude est normale. Le Sénégal est aujourd’hui une nation divisée, où le débat politique est si clivant, tant et si bien qu’il éclipse insidieusement tout ce qui nous unit et nous réunit. Il ne peut y avoir de développement là où il n’y a pas la paix, cette paix qui est un marqueur identitaire de notre peuple'', a soutenu Amadou Ly.
Il est également question de s'engager à travailler par la sensibilisation avec la musique d'Abou Diouba Deh au changement de comportement par rapport à certains fléaux et la promotion des valeurs de civisme : les feux de brousse qui participent à la dégradation de notre environnement, l’inscription sur le fichier de l’état civil, la drogue, les plaidoyers en faveur de la femme et des enfants, etc. Il y a également lieu d’amener l'État du Sénégal, quel que soit le régime en place, à des dynamiques collaboratives et communautaires, en prônant une citoyenneté participative.
Car ''c’est bien la pauvreté et le sentiment d’exclusion d’une majorité importante des populations qui font le lit des frustrations génératrices de violences destructrices'', a estimé M. Ly. Pour ce faire, Yonti Ummaadé voudrait s’inscrire sur le registre des ''Acteurs non étatiques'', terme officiel utilisé par l’Accord de Cotonou (23 juin 2000) pour désigner une large gamme d’acteurs de développement autres que les gouvernements.
Selon ses membres, Yonti Ummaadé a déjà des partenaires pour accompagner de microprojets économiques basés sur l’exploitation des externalités, c’est-à-dire les produits des différents terroirs du pays. Avec sa musique, grâce à ses tournées internationales, l'artiste compte aussi promouvoir la coopération intercommunale avec le jumelage des communes étrangères avec celles du pays.
D'après le coordonnateur Aliou Ly, Yonti Ummaadé a déjà un plan d’action 2023-2024. L'un des principaux axes est ''Jabbal Pinal Tour 2023-2024''. Il s'agit d'une grande tournée nationale de sensibilisation du groupe Jaayré Ngueendi, comprenant 12 étapes, sur des thèmes comme l’inscription à l’état civil, les feux de brousse et la consommation de l’alcool ''Boul Faalé''.
Il y aussi le projet de l’école mobile en faveur des enfants des familles installées dans les zones sylvo-pastorales dont la mobilité à la recherche de pâturages est handicapante. En outre, des projets de jumelage intercommunaux à la faveur des tournées internationales de Jaayré Ngueendi sont prévus. On note également un projet de mise en place d’une mutuelle de crédit au profit des femmes et des jeunes, et un projet d’amélioration de la production laitière et de sa transformation.
BABACAR SY SEYE