Publié le 13 Jun 2013 - 22:00
DÉPÉNALISATION DU DÉLIT DE PRESSE

En cache, un retour du bâton ''meurtrier''

 

Derrière la dépénalisation du délit de presse prônée par le nouveau Code de la presse se cache un arsenal de contraintes. Les unes plus dangereuses que les autres. Un retour de bâton qui peut faire très mal à la corporation. On n'emprisonnera certes plus un journaliste suite à ses écrits mais ce dernier pourra être privé de son outil de travail. Les sanctions alternatives sont plus contraignantes parce qu’elles peuvent aller jusqu’à la ''fermeture d’un journal'', précise le secrétaire général du Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (SYMPICS), Aly Fall.
Joint hier au sortir de la rencontre d’information sur le nouveau code entre la presse et les parlementaires, Aly Fall est largement revenu sur les sanctions mises en place.

Il s’agit, entre autres, de sanctions pécuniaires imposées aux journalistes qui commettraient des délits de presse. C’est une amande allant de 100 mille à 30 millions de F Cfa. Quel est le journal sénégalais qui pourrait continuer d’exister après avoir payé une sanction de 30 millions de francs ? La question est loin d’être saugrenue. Cette sanction pécuniaire est une forme de dissuasion très sévère pour contraindre la presse à plus de rigueur dans le traitement de l’information, de l’avis du secrétaire général adjoint du SYNPICS. Surtout que ce sont les juridictions nationales qui fixeront les sanctions et veilleront à leur respect.

Cheikh Ahmadou Bamba Niang, président du Comité scientifique chargé d’appliquer le nouveau code, explique que la sanction doit être proportionnellement partagée entre celui qui a écrit (le journaliste) et celui qui a porté l’information à la connaissance du public (le Directeur de publication). Il renseigne également sur l’encadrement du droit de réponse qui interdit que celui-ci ouvre la porte à une autre violation. En dehors de ce type de sanction, le code prévoit qu’en cas de certains délits de presse, le journaliste pourrait se voir retirer la carte professionnelle nationale par un tribunal des pairs mis sur pied. Ce retrait peut être temporaire voire définitif.

La carte nationale de presse permettra de faire régner l’ordre dans le secteur, souligne un juriste des médias qui explique qu’avec la nouvelle carte de presse, ''ne sera plus journaliste qui veut''. Il faudra justifier la pratique du journalisme par un diplôme d’institut ou d’école de journalisme reconnue par l’État en plus de plusieurs années d’expériences. Les fonctions de Directeur de publication, de rédacteur en chef et autres ne seront plus données n’importe comment selon le nouveau code. Pour ceux qui exercent le métier depuis des années sans disposer de diplômes de journalisme, la commission chargée d’attribuer les cartes statuera sur leur cas.

Amadou NDIAYE

 

RESPECT DE LA CONVENTION DES JOURNALISTES
Et si l’exemple ivoirien inspirait

Le gouvernement Ivoirien a suspendu 37 journaux non respectueux de la Convention collective des journalistes. Le Conseil national de la presse a adressé une mise en demeure à quarante-trois entreprises de presse et il en a suspendu trente-quatre autres. De l’avis de Raphaël Lakpé du CNP, interrogé par le journal ''Fraternité Matin'', cette décision n’est nullement politique. En atteste la présence parmi les journaux sanctionnés du journal ''L’Intelligent d’Abidjan'' taxé de pro Alassane Ouattara, président en exercice de la Côte d'Ivoire. De même, ''Notre voie'', feuille d’informations du Front populaire ivoirien (FPI), parti de l'ex-président Laurent Gbagbo, fait partie des journaux autorisés à paraître.

Selon les résultats d’une enquête menée depuis 2012, sur soixante entreprises de presse, seules neuf respectent les réglementations en vigueur. D'après Raphaël Lakpé, toutes les autres sont en infraction avec les critères légaux du CNP, à savoir : ''La détention par le rédacteur en chef, le rédacteur en chef adjoint et le secrétaire général de la rédaction de la carte d’identité de journaliste professionnel. Le pourcentage des journalistes professionnels au sein des rédactions doit être supérieur à 50%.'' Plusieurs organes ont suspendu leur parution jusqu’à nouvel ordre pour violation de ces clauses. Une sanction qui vise à ''assainir le marché de la presse'' et inciter les responsables d’entreprises ''à mieux rémunérer leurs journalistes'', a expliqué le président du CN

A. NDIAYE

 

 

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