Publié le 22 Jul 2024 - 12:34
DANSE ET ÉMOTION AU CENTRE CULTUREL RÉGIONAL BLAISE SENGHOR

Performance captivante de Serigne Moustapha Bassirou Sine et son équipe

 

Samedi, le centre culturel régional  Blaise Senghor de Dakar a accueilli la soirée spectacle "Rêve de voyage" et ‘’Banc bi solo’’ interprétés par le chorégraphe Serigne Moustapha Bassirou Sine et son équipe, tous ressortissants de Kaolack. Ce fut une prestation captivante qui a su transporter le public dans un univers onirique et émotionnel.

 

C’est dans les locaux du centre culturel régional Blaise Senghor de Dakar que s’est tenu, le weekend dernier, la soirée spectacle de l’artiste, danseur et interprète Serigne Moustapha Bassirou Sine. Débutant par un atelier de danse nommé ‘’Restitution’’, l’artiste Mustapha est revenu sur l’évènement qui, pour lui, est un moment non seulement de partage, mais aussi une occasion de promouvoir la danse des jeunes de Kaolack à Dakar. ‘’Je me suis dit qu’en tant que jeune Sénégalais missionnaire qui a suivi une formation de danse pendant trois ans au Mali, que je me dois de transmettre aux autres ce que j’ai appris. C'est une occasion aussi de partager avec les jeunes frères qui sont là et leur dire que la danse ne s'arrête pas à ce que l’on voit’’.

Dans la même veine, il a souligné que ‘’la danse est au-delà de ce que vous voyez. Pour moi, la danse est quelque chose qui guérit, c'est une musique, c'est une communication, c'est une parole qu’on s’est attribuée. C’est pourquoi j’ai donné à cette création le nom de ‘Corps, partage et paroles’, afin de trouver la poésie et le quotidien de la vie dans ce spectacle’’.

En effet, la danse est un moyen de dénoncer, de parler à son public et même de véhiculer des messages. Monsieur Sine l’a  d’ailleurs rappelé : ‘’On ne danse pas pour danser, mais on danse pour véhiculer des messages. Aussi, on danse pour quelque chose de précis. On est membre intégrante de cette société. On est là pour poser des actes.’’

Bien que n’ayant pas d’accompagnement financier, ce jeune Sénégalais se dit qu’il a pour mission de valoriser le Sénégal dans toute l’Afrique. ‘’En tant que jeune missionnaire, je ne vais pas attendre qu’on me finance. Je dois poser des actes. On ne doit pas attendre qu’on nous donne des millions, mais ce que je veux c’est que les gens viennent nous écouter et en le faisant ils sauront qu’on sait exactement ce qu’on veut. On ne veut pas des millions de l’État, ce qu’on veut, ce sont des mesures d’accompagnement dynamiques pour les danseurs (...) Je suis un ambassadeur de la culture. En tant que jeune qui voyage souvent, il est important qu’à l’international, que l’on sache que les Sénégalais ont du talent.  On parle de plusieurs icônes sénégalaises dans divers domaines, dont la politique, mais je crois qu’on peut aussi parler du Sénégal à travers la danse’’, a-t-il souri.

Une prestation entrainante et des thèmes poignants

Pour la soirée spectacle "Rêve de voyage“ et ‘’Banc bi solo’’, créations artistiques qui ont fusionné danse, musique et théâtre, et ont abordé les thèmes de l’émigration irrégulière dans le premier et le second qui abordait l’histoire de Moustapha avec les bancs. La mise en scène innovante, par la danse et le fond sonore, a créé une atmosphère immersive, permettant aux spectateurs de se sentir comme des voyageurs eux-mêmes. Les danseurs impliqués et l'éclairage subtil ont tous contribué à une expérience sensorielle complète. Ainsi, les performances des artistes ont été unanimement saluées par le public. Chaque danseur a apporté une énergie unique à la scène, rendant la performance attachante. Les mouvements de danse parfaitement synchronisés avec la musique ont raconté des histoires sans mot, ajoutant une profondeur émotionnelle au spectacle.

Le danseur et interprète Fallou Sarr s’est exprimé sur les concepts touchés par ce spectacle. ‘’Il y a eu beaucoup de visions dans cette prestation. On parle d’émigration irrégulière. On a voulu explorer des thèmes tels que la quête de soi, l'aventure et le désir de découvrir de nouveaux horizons. On voulait inciter les spectateurs à réfléchir sur leur propre parcours de vie et à embrasser l'inconnu avec courage et curiosité. Et surtout, on est revenu sur la solidarité, car même si l’on a les plus grandes difficultés du monde, on peut les traverser si l’on est uni’’, a-t-il indiqué.

Concernant le spectacle ¨Banc bi solo¨, interprété en solo par le chorégraphe, danseur et interprète, Serigne Moustapha Bassirou Sine, il était question de plonger les spectateurs dans une atmosphère de tristesse et de solitude entre l’artiste et le banc.

En effet, ‘’cette chorégraphie parle de mon histoire, car quand je venais ici à Dakar à la quête du savoir, je m’asseyais souvent sur ces bancs. Pour moi, ces bancs ne servent pas seulement à s'asseoir, mais ils sont aussi des amis’’, a-t-il confié.

Un spectacle offrant une soirée mémorable aux spectateurs. Cette production divertit, mais aussi inspire et émeut les spectateurs, prouvant une fois de plus l'importance des arts dans la société.  Fatou Kiné Sarr, spectatrice, se prononce : ‘’J’ai adoré ce spectacle, car de l’émotion a été partagée. J’ai été un peu triste, parce que l’émigration est un sujet qui touche beaucoup de personnes et qui fait mal. Ils sont arrivés à nous transmettre toutes leurs émotions. C’est à féliciter.’’

Néanmoins, elle a été surprise par le fait que ce soit des jeunes de Kaolack qui dansent et interprètent aussi bien. ‘’C’est la première fois que je vois une région du Sénégal qui vient jouer un aussi beau spectacle. Mais maintenant, j’en suis sûre, il y a du talent caché dans les régions. Vivement qu’on leur donne leur chance’’, a-t-elle souhaité.

Ainsi, le centre culturel régional Blaise Senghor continue de jouer un rôle crucial en tant que plateforme pour les artistes et en tant que foyer culturel pour la communauté. D’après le chargé de planning au niveau du centre, Jean-Marie Coly, l’accompagnement des artistes est une priorité. ‘’Comme vous pouvez le voir, on a mis à leur disposition une salle de spectacle, la logistique et même une salle où ils peuvent se reposer après leurs répétitions. Et le soutien moral n’est pas oublié. On fait ce qu’on peut pour les encourager, parce que ce qu’ils font est utile pour la jeunesse sur le plan moral, éducatif et même culturel’’, a-t-il reconnu.

Thecia P. NYOMBA EKOMIE (STAGIAIRE)

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