Cas de la commune de Bargny
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1.Contexte
En ce début de 2025, dans leurs reportages ou interventions ci-dessous, les quotidiens Sud Quotidien et Yoor-Yoor BI posent objectivement le problème aigu et chronique de l’érosion côtière à Bargny notamment dans les quartiers de Bargny Guédj :
- pour Sud Quotidien du mercredi 12 février 2025, dans son numéro 9515 et aux pages 9 et 10, le reportage est intitulé « MANQUE D’HYGIÈNE, PROBLÈMES D’ACCÈS À DES TOILETTES PRATICABLES LA VULNÉRABILITÉ DES MÉNAGES ACCENTUÉE PAR LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ».
-pour Yoor-Yoor BI quotidien du lundi 10 février 2025, dans son numéro 00583 et aux pages 3 et 4, le reportage est intitulé « ENTRE LE MARTEAU DE L’AVANCÉE DE LA MER ET L’ENCLUME D’UNE CENTRALE À CHARBON Bargny Guédj menacé de disparition » ;
En 2024, sans compter les progressives publications de contributions par les autres journaux quotidiens écrits comme en ligne :
- le Quotidien Enquête du samedi 21 au dimanche 22 décembre 2024, dans son numéro 4009 et aux pages 4 et 5 a fait un reportage intitulé « Érosion côtière-De Bargny à Saly La menace silencieuse » ;
- le Quotidien le Témoin du 28 août 2024, dans son numéro 2116, à sa page 5, a fait un reportage intitulé « EROSION CÔTIÈRE Bargny un combat perdu d’avance contre les vagues ».
L’information juste peut être considérée, entre autres, comme une denrée de première nécessité ou une matière première à exploiter à bon escient pour le progrès humain. Ces différents reportages ou publications de contributions, à saluer très vivement, posent très bien le problème et un problème bien posé est résolu à moitié. L’autre moitié du problème à résoudre nécessite au moins une théorie de solutions.
2.Interventions à explorer
Pour faire face à la submersion marine et à l’érosion côtière, Castelle (2024) donne quatre (04) solutions consistant à mettre en place des:
-ouvrages de défense : lutte active (digues par exemple) ;
-mesures dites "souplesˮ qui accompagnent les processus naturels : gestion des dunes, rechargement de plages, … ;
-solutions fondées sur la nature : restauration des écosystèmes littoraux (marais locaux par exemple) ;
-replis stratégiques : relogements des populations pour qu’elles ne soient pas exposées à la submersion marine et à l’érosion côtière.
Pour le cas de Bargny, nous pensons, très modestement, qu’il faut faire une reconquête de la plage vis-à-vis de la mer en rechargeant les côtes de sable. Pour ce faire, en amont et en aval ou de part et d’autre des côtes, il faut mettre, au moins, des digues anti sel et recharger de sable l’espace circonscrit. A défaut d’avoir au début des digues anti sel, utiliser des gros galets, de grosses pierres que l’eau de la mer ne peut détruire. Mais ces gros galets seuls ne protègent que partiellement de l’érosion côtière car la mer avide de sable, grignote le sable en amont et en aval ou de part et d’autre des galets (voir site [1]). Mais une combinaison de l’usage de digues anti sel et de gros galets sécurise les côtes (voir site [2]). Le rechargement des plages avec du sable circonscrit par des galets ou des digues anti sel se fait en Afrique (exemple au Benin et au Togo) et depuis belle lurette aux Pays Bas (voir site [3]). Cette reconquête ou remontada devra renforcer la végétation existante sur place. Ce rechargement de sable sous-entend aussi une élévation de la hauteur des côtes par rapport à celle de la mer qui ne cesse de s’élever aussi.
La reconquête des plages vis-à-vis de la mer est importante, est vitale et pour plusieurs raisons. En effet, les plages séparent la mer de la terre ferme. En l’absence des plages, la mer rejoint ou se lie à la terre ferme, s’attaque aux infrastructures trop brutalement. La plage, le littoral est un milieu multiusage. La plage est un milieu de travail pour, entre autres, le tourisme ou la pêche qui sont des mamelles de nos économies. Les plages ont de la végétation donc sont des puits à carbone à protéger, à restaurer ou à renforcer. Les plages participent directement ou indirectement et totalement ou partiellement à l’atteinte des dix-sept (17) objectifs du développement durable ou ODDs (Voir site [4]). Dans beaucoup de pays voire dans tous les pays, les plages sont régies par des textes juridiques. L’importance de la plage fait qu’il existe une surveillance physico chimique et microbiologique des plages. La plage sert, entre autres, de sport avec même un championnat national, continental et mondial de football de plage dénommé beach soccer. Au niveau des plages interviennent aussi des maitres-nageurs pour assister les baigneurs. De tout ce qui précède, nous considérons la plage comme étant un poumon sablonneux marin, un poumon blanc, de l’or blanc, un trésor blanc, un patrimoine blanc, un poumon vert donc un puits à carbone, un poumon vert-blanc, un tampon terre-mer à protéger, un site économique certain. Ainsi comme les autoroutes de l’eau, nous pensons qu’il faut promouvoir les autoroutes des plages qui regroupent les interventions décrites ci-dessus à bonifier continuellement comme la roue de Deming. Ces autoroutes des plages, tout en créant des emplois même temporaires, participeront aussi à la lutte contre la pollution marine dont celles pernicieuses des macroplastiques et des microplastiques. Ces autoroutes des plages n’excluent pas d’avoir des brise-lames de protection du dispositif, de lutte contre la submersion marine et l’érosion côtière.
Ce rechargement des plages nécessitera des financements que pourront assurer seuls ou conjointement l’Etat à travers ses structures compétentes, les populations, les entreprises et la diaspora. Parmi les structures étatiques nous avons les collectivités territoriales.
Au Sénégal, la localité de Djifer fait partie du département de Fatick. Dans ce département, " Le Conseil départemental a un projet de réalisation de 40 digues anti-sel dans le département pour lutter contre l’avancée de la mer…. (APS, 2024, 6 sept) ». Encore au Sénégal, le Conseil départemental de Keur Massar est entrain de consolider les dunes de ses côtes avec des plantations d’arbres sur des kilomètres en rapport avec les Eaux et Forêts. Ainsi, pour permettre à la commune de Bargny de faire face d’une manière endogène à l’érosion côtière, elle pourrait devenir un département, une ville avec des communes d’arrondissement.
Pour les populations, les entreprises et la diaspora, un compte de contribution financière volontaire pour la lutte contre l’érosion côtière pourrait être ouvert au niveau des banques de la place. Pour les entreprises, leurs contributions pourraient entrer aussi dans le cadre de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE), de la responsabilité territoriale des entreprises (RTE) qui inclue les responsabilités nationale, régionale, départementale ou communale des entreprises. Ces entreprises pourraient appuyer la lutte contre l’érosion côtière en matériels lourds, en sable ou autres appuis.
3.Sitographie/Webographie
[4]. https://www.un.org/fr/exhibit/odd-17-objectifs-pour-transformer-notre-monde
Par Assane SECK (Seckane). Retraité. Ingénieur. seckassane66@gmail.