Publié le 27 Aug 2024 - 15:47
DISSOLUTION CESE ET HCCT

Les députés convoqués ce jeudi

 

C’est un communiqué qui prend de court beaucoup d’observateurs. Le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, souhaiterait  dissoudre le Haut conseil des collectivités territoriales et le Conseil économique, social et environnemental.

Dans une note publiée hier par les services de communication de la présidence de la République, il est annoncé que l’Assemblée nationale est convoquée en session extraordinaire le jeudi 29 aout 2024, à l’effet d’examiner un projet de loi portant modification de la Constitution.

‘’Conformément à l’article 63 de la Constitution, le président de la République a transmis au président de l’Assemblée nationale le décret portant convocation de l’Assemblée nationale en session extraordinaire, le jeudi 29 août 2024, pour l’examen du projet de loi portant modification de la Constitution. La modification envisagée porte sur la suppression du HCCT et du Cese’’.

La question que tous les observateurs avertis peuvent se poser c’est pourquoi le régime qui s’obstine à refuser d’envoyer son Premier ministre devant cette législature va solliciter les députés de la même législature pour la mise en œuvre d’une partie de sa politique qui, de surcroît, les impacte directement ? La question est d’autant plus légitime que jusque-là, il n’a pas été signalé une quelconque discussion ou même une consultation avec la majorité parlementaire actuelle sur cette volonté de dissoudre ces institutions mises en place par leur mentor Macky Sall. Dans tous les cas, ce projet constitue un véritable projet pour l’Alliance pour la République et ses alliés. Refuser de le voter pourrait non seulement donner un motif légitime au régime de procéder à la dissolution, mais aussi de donner un argument de campagne. Ils pourront avancer le besoin d’avoirune majorité pour dérouler leur politique et que sans majorité, il leur serait presque impossible de mettre en œuvre leur programme.

PASTEF CONTRE DIOMAYE-PRÉSIDENT

Un ensemble de partis a publié hier une lettre ouverte pour s’adresser non pas au président de leur coalition, mais au président du parti Pastef/Les patriotes, en l’occurrence Ousmane Sonko. ‘’Monsieur le Président du Pastef, Cher Ousmane Sonko’’, disent-ils d’emblée, à l’entame de leur lettre. Avant d’ajouter très gentiment : ‘’Nous, membres de la coalition DiomayePrésident, vous adressons cette lettre dans un esprit de fraternité et de solidarité, motivés par notre engagement commun pour un Sénégal juste, souverain et prospère...’’ ‘’Depuis la création de notre coalition, nous avons œuvré ensemble pour concrétiser la vision qui nous anime tous : celle d’un Sénégal où règnent la justice sociale, l’intégrité et le développement inclusif. Les victoires que nous avons remportées jusqu'à présent, tant sur le plan électoral que sur le terrain des idées, sont le fruit d’un travail collectif, soutenu par la détermination et le dévouement de tous nos membres…’’. Ils dénoncent ainsi de manière  très diplomatique ‘’l’éloignement’’ de leur allié. ‘’Cependant, nous avons constaté, ces derniers temps, un certain éloignement entre nos deux structures (Pastef et DiomayePrésident). Ce constat, loin de nous décourager, nous incite à vous écrire aujourd’hui pour réaffirmer notre engagement à vos côtés et à dissiper tout malentendu qui pourrait nuire à la synergie de nos efforts’’.

PASTEF CONTRE DIOMAYE-PRÉSIDENT (SUITE)

Malgré tout, ils comprennent : ‘’Nous comprenons, disent-ils, que dans la dynamique politique actuelle, des stratégies de positionnement puissent s'imposer. Toutefois, nous tenons à souligner que notre coalition n'a jamais eu pour ambition de concurrencer le parti Pastef, mais bien de le soutenir dans la réalisation des idéaux que nous partageons tous.’’ Les alliés tiennent à lui assurer leur engagement. ‘’Notre engagement aux côtés du Pastef repose sur une volonté sincère de travailler ensemble pour le bien du Sénégal. Nous ne recherchons ni l'affaiblissement ni la division de nos forces, mais plutôt leur consolidation dans une vision commune. Notre mission, au sein de la coalition, est de renforcer cette unité, de porter haut les valeurs de ‘Jub, Jubbal, Jubbanti’ et de contribuer efficacement à la mise en œuvre des réformes nécessaires pour notre pays’’. Les signataires souhaitent également rassurer Ousmane Sonko de leur loyauté envers le projet commun et envers les intérêts supérieurs de la nation. ‘’La coalition est composée de membres profondément attachés aux principes de justice, de souveraineté et de prospérité. Toute velléité de transhumance ou de trahison est en contradiction avec nos valeurs et nos objectifs. Nous restons fermement engagés à vos côtés, convaincus que notre collaboration est essentielle pour répondre aux attentes légitimes du peuple sénégalais’’, ont-ils écrit. Avant de réaffirmer leur volonté de renforcer les échanges entre DiomayePrésident et Pastef. ‘’Nous croyons fermement que notre union, loin d'être une simple alliance de circonstance, doit être un partenariat stratégique, fondé sur la confiance et l'ambition commune de transformer notre pays’’, prêchent-ils. Cette lettre intervient dans un contexte où certains prêtent au Pastef la volonté d'aller aux législatives sous sa propre bannière.

COOPERATION SENEGAL-ESPAGNE

Pedro Sánchez, président du gouvernement espagnol, entame une tournée diplomatique majeure en Afrique de l'Ouest dès ce mardi 27 aout et se poursuivra jusqu’au 29 courant. Visitant successivement la Mauritanie, la Gambie et le Sénégal, cette mission, vise à renforcer les relations bilatérales entre l'Espagne et chacune de ces nations, avec un accent particulier sur la coopération en matière migratoire. ‘’La crise humanitaire qui sévit aux Canaries et à Ceuta a mis en lumière l'urgence d'une coopération renforcée pour gérer les flux migratoires’’, informe Momar Dieng Diop. C'est dans ce contexte que l'Espagne, sous l'impulsion de Pedro Sánchez, s’est engagé à soutenir les pays d'origine et de transit des migrants. À cet effet, dans un cadre de coopération avec le Sénégal, ‘’une enveloppe de 180 millions d'euros (environ 118 milliards de francs CFA) a été annoncée pour les quatre prochaines années. ‘’Par ailleurs, ce montant record s'inscrit dans le Plan directeur de coopération 2024-2027, approuvé le 23 juillet, qui met l'accent sur la région du Sahel et la collaboration en matière de migration. Lors de sa rencontre avec le président Bassirou Diomaye Faye, Pedro Sánchez discutera des moyens de freiner l'émigration irrégulière, un sujet crucial pour ces deux nations. Le Sénégal est, en effet, le deuxième pays africain, après le Maroc, en termes de nombre d'émigrés en Espagne. La communauté sénégalaise espère également que les négociations vont prendre en compte la simplification des démarches administratives pour les Sénégalais vivant en Espagne et les Espagnols résidant au Sénégal. La communauté sénégalaise plaide pour un accord sur la double nationalité et une meilleure organisation du processus de migration circulaire et demande également une réévaluation des tests ADN pour le regroupement familial, en raison de leur coût prohibitif, 328 000 CFA / 500 € par personne, ce qui constitue un fardeau financier considérable entrainant un impact potentiellement dévastateur sur les familles.

RECTEUR UCAD

Le Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal (Sudes) ne digère toujours pas la reconduction du professeur Ahmadou Aly Mbaye à la tête du rectorat de l’Ucad. Dans un communiqué rendu public hier, le Bureau national du Sudes/ESR dit exprimer sa vive préoccupation concernant le mandat du recteur. Les syndicalistes de dénoncer cette situation qu’ils jugent inédite et qui, selon eux, soulève des questions fondamentales quant à la gouvernance des  institutions universitaires. À les en croire, “le refus de se conformer aux dispositions légales en vigueur constitue une atteinte grave aux principes de bonne gouvernance’’. Selon le Bureau national du Sudes/ESR, les textes qui régissent le système universitaire ne sont pas des options soumises à l'interprétation individuelle, mais des règles claires et impératives qui garantissent la transparence, l'équité et la légitimité des mandats.

RECTEUR UCAD (SUITE)

De l’avis des syndicalistes, les tentatives de contournement de ces textes sont une menace grave à l'essence même de la gouvernance universitaire pouvant ouvrir la voie à l'arbitraire et à l'instabilité institutionnelle. En solidarité avec la section Ucad, le Sudes/ESR dit exiger le respect strict du cadre réglementaire en matière de renouvellement de mandat du recteur, afin de préserver l'intégrité de l'institution. Le Sudes/ESR ne comprend pas le fait qu’un appel à candidatures soit lancé pour les  autres universités et qu’à l’Ucad le recteur soit reconduit de manière tacite pour trois ans. Une durée qui, selon eux, n'est nulle part mentionnée dans les textes en vigueur. ‘’Qu'est-ce qui expliquerait que dans un même pays, face à la même situation et pour des institutions régies par les mêmes dispositions légales, la loi s'appliquerait de façon différenciée ?”, s’interrogent l’organisation syndicale, qui ajoute : ‘’Le temple du savoir ne saurait être le théâtre de manœuvres visant à contourner les règles établies. Elle se doit, au contraire, d'être un modèle d'exemplarité en matière de respect des lois et des institutions.” Le Sudes/ESR, qui invite les autorités à prendre la pleine mesure de la situation et à agir en conséquence pour rétablir l'ordre et le respect des textes, dit être prêt à engager toutes les actions nécessaires pour soutenir la section Ucad dans cette lutte cruciale pour l'avenir de l’université publique.

 

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