“Les turpi-tudes du pouvoir antérieur ne peuvent être un prétexte’’
Au cours d'un panel organisé samedi par les jeunes rewmistes du département de Pikine, Abdourahmane Diouf, porte-parole d’Idrissa Seck, et le député Thierno Bocoum se sont prononcés sans gants sur la situation du pays, les joutes locales, et l’emploi des jeunes
Que le chef de l’Etat Macky Sall prenne tous ses pouvoirs régaliens pour tenir les élections locales à date échue car pour Rewmi, il ne sera jamais question de les renvoyer, qu’importe les motifs avancés. ‘’La cadence est maintenue d’abord pour les prochaines élections locales. Nous en profitons pour réaffirmer que nous sommes pour le respect strict du calendrier républicain. On ne peut prendre prétexte des turpitudes du pouvoir antérieur en disant que les autres élections locales n’ont jamais été organisées à échéances dues pour imposer (un report)», a mis en garde Dr Abdourahmane. C'était samedi lors d’un panel tenu par les jeunes rewmistes du département de Pikine. Selon l’ex-DG de la SONES, on ne peut parler de «rupture» depuis le début du régime de Macky Sall et vouloir renvoyer les élections.
«Acte 1 de la reconquête»
Concernant l’acte 3 de la décentralisation, Dr Diouf a tenté de recadrer le débat. «Aujourd’hui, nous sommes à l’acte 1 de la reconquête de la confiance des Sénégalais. Nous pensons que tout pouvoir de reconquête y compris l’acte 3 de la décentralisation doit se faire avec les principaux concernés. De ce point de vue, la cadence n’est pas la bonne, la méthode de discussion avec les principaux concernés n’est pas aussi la meilleure. On a mis la charrue avant les bœufs.» En outre, a-t-il ajouté, ‘’on nous a proposé un document qui est de dratf 20 alors qu’en principe on devrait discuter avec un draft de 0 ou de 1. C’est la raison pour laquelle au niveau de Rewmi, nous avons dit que nous ne pouvons pas partir à une discussion pareille où les dés sont pipés’’.
Concernant l’absence de Idrissa Seck du pays depuis un bon moment, son porte-parole a minimisé tout en annonçant qu’il sera de retour au bercail sous peu. «Les Sénégalais n’ont pas besoin de voir Idrissa tous les jours car nous avons un parti avec des structures et chacune d’elle a une parcelle de souveraineté que les militants lui ont confiée. Et vous allez nous entendre sur toutes les questions....», a-t-il indiqué.
‘’Le président n’est pas lui-même satisfait de la DPG de son PM’’
Pour sa part, le député Thierno Bocoum a déclaré son pessimisme de voir le gouvernement de Aminata Touré réaliser une politique d’emploi importante. ‘’Il y avait un projet du président de la République de créer 100 000 emplois par an (…). Aujourd’hui, nous savons qu’il ne peut pas le faire et nous nous rendons compte que de plus en plus, c’est la création d’agences», a souligné Bocoum. «Ce qui nous a un peu étonné, c’est qu’après la Déclaration de politique générale de Mme le Premier ministre, en conseil des ministres, le chef de l’Etat a demandé à son gouvernement d’avoir un plan d’action pour accélérer le processus d’emploi des jeunes.» Pour le parlementaire, «cela veut dire que le président lui-même n’a pas été satisfait de la DPG de son PM. Et cela nous montre qu’il n’a pas une idée bien claire de ce qu’il veut faire sur cette question alors que les jeunes attendent encore». Ex-président de la commission de comptabilité à l'Assemblée nationale, Thierno Bocoum a affirmé, de plus : «l’Etat a des limites et se résigne à recenser le nombre d’emplois qui sont entre les recrutements annuels (pour avancer des chiffres). Nous le déplorons.»
CHEIKH THIAM