Connu pour son franc-parler au point de contrarier son ex-parti, le PDS, en votant contre la loi Sada Ndiaye, l’ex-député El Hadj Wack Ly, pense qu'il faut revenir à un mandat de cinq pour le président de l'Assemblée nationale. Le néo-apériste nage aussi à contre-courant à propos, entre autres, de la décision du président Macky Sall de miser sur les Associations sportives et culturelles pour la création d'emplois.

 

On ne vous a pas entendu depuis quelque temps. Vous disiez qu’il vous fallait un temps de réflexion pour voir si vous alliez ou non poursuivAcsre votre carrière politique. Avez-vous terminé votre réflexion ?

J’ai terminé ma réflexion. Je vais retourner dans la politiquer plus particulièrement au niveau de l’Apr.

 

Pourquoi choisir l’Apr ?

 Tout le monde connaît mes relations avec le président Macky Sall. J’ai eu à le rencontrer récemment. Il ne reste que les derniers réglages pour l’officialiser. Dans les mois à venir, je serai de plain-pied dans l’Apr.

 

Quel sont les termes de l’accord avec Macky Sall ?Acs

Il n’y a pas d’accord politique, ni deal entre l’Apr et moi. Ma décision est le fruit d’une concertation avec mon entourage qui m’a conseillé de ne pas abandonner la politique.

 

Quelles sont vos ambitions au niveau local ?

J’aimerais bien diriger la mairie de Nioro, si les populations de Nioro me font confiance. Avant même d’avoir l’idée d’aller à l’Apr, on avait commencé à sensibiliser des gens de la société civile et Bennoo Bokk Yaakaar pour former une équipe qui regroupera des personnes honnêtes et vertueuses, efficaces et efficientes pour relever un certain nombre de défis au niveau de Nioro. Je crois que nous sommes sur la bonne voie. Les gens adhèrent à l’équipe et dans les mois à venir, nous allons concrétiser tout cela pour aller à l’assaut de la mairie.

 

Etes-vous sûr d’être investi face à Momath Sow,  responsable local  de l’Apr? 

Sur ce point, nous n’avons pas de souci. DemaAcsin, je ne serai pas surpris de voir Bennoo Bokk Yaakaar porter son choix sur sa ma modeste personne. Nous nous connaissons au niveau de Nioro, il nous faut un leader local qui puisse relever le défi qui nous attend. Et c’est en fonction du coefficient personnel de chaque personne que le choix des hommes se fera. J’ai l’avantage d’avoir été membre du Conseil municipal et de l’Assemblée nationale.

L’Assemblée nationale vient de clôturer sa session. Avez-vous constaté une  rupture ?Acs

Vous savez, la rupture doit être dans chaque personne.  Je constate qu’il n'y a pas une très grande différence. Toutefois, il faut reconnaître que le niveau de l’ancienne législature est beaucoup plus élevé que celui de l’actuelle législature. Certes, il y a des députés qui ont un très bon niveau, mais si on suit la qualité des débats, le respect du règlement intérieur, les anciens députés font mieux. Peut être dans deux ou trois ans, le niveau sera relevé.

 

Qu’est-ce que vous préconisez concrètement ?

Il faut que les députés s’engagent personnellement. C’est le coefficient personnel des députés qui fera la somme de la qualité de l’Assemblée. Ce n’est pas le président de la République qui va le faire à leur place. Ce n’est pas possible. J’ai entendu la semaine dernière que les groupes sont en mis en avant au détriment des commissions. Ça, c’est ignorer le règlement intérieur de l’Assemblée. Ces sont les commissions qui constituent la cheville ouvrière. Contrairement aux groupes parlementaires qui sont politiques qui se battent pour des intérêts personnels. Le travail de terrain que doit effectuer les groupes parlementaire est prévu dans les commissions. Donc, vous ne pouvez pas bafouer le règlement intérieur au profit des groupes parlementaires.

 

Que pensez-vous du débat sur le mandat du président de l’Assemblée nationale ?

Je rappelle que j’ai voté contre la loi dite Sada Ndiaye. Je suis pour le retour du quinquennat comme le président de la République. Maintenant, il faut tout faire pour l’inscrire dans la Constitution, la verrouillAcser  et la soumettre au référendum.

 

Macky Sall aurait décidé d’appliquer le quinquennat, mais pour la prochaine législature…   

Personnellement, je ne suis pas d’accord pour qu’on mette le président de l’Assemblée sous perfusion. C’est une position de principe. Maintenant, s’ils(les députés de l’Apr) pensent qu’ils ne fait pas leur affaire, ils n’ont qu’à le changer. Mais il ne faut pas que l’institution puisse en souffrir.   Il faut que le quinquennat soit rétabli le plus rapidement possible. Peu importe celui qui est à la tête de cette institution. L’essentiel, c’est de préserver sa crédibilité. La personne de Niasse importe peu. Si Niasse est là-bas, c’est à cause de son coefficient personnel. Au départ, Niasse n’était pas candidat pour être député. C’est peut-être Macky Sall qui l’a proposé à la tête de l’assemblée nationale. Si Niasse quitte l’assemble, Macky Sall perd plus qu’il ne gagne.

 

Est-ce que cela ne pose un problème de confiance entre l’Apr et  l’Afp ?

Qu’est-ce Niasse va gagner  en restant à l’Assemblée nationale ? Ce débat est plus que politicien. Aucun membre de l’Apr sérieux ne peut pas défendrAcse le non retour au quinquennat. Aucun membre. Je les connais tous ? Ils m’ont appelé à un certain moment de la vie parlementaire. Quand Ahmeth Suzanne Camara en a parlé pour la première fois, je l’ai appelé pour lui dire : «Non ! Vous n’avez pas le droit de le faire. Vous vous étiez opposé à la loi Sada Ndiaye lorsque Macky Sall en a été victime. Aujourd’hui, vous ne pouvez pas défendre le contraire». En tout cas, ce sera un grand recul de la part de l’Apr.

 

Le gouvernement par rapport aux décrets d'avance. 26 en un an, n’est-ce pas trop ?

Le décret sont prévus par la loi. En soi, ce n’est pas illégal. Ce qui est mauvais, c’est d’en abuser. Ici, je peux dire que le président à une excuse parce que les décrets d’avance sont pris par rapport au budget 2012. A partir de maintenant, il n’aura plus d’excuse. C’est différent de Wade qui, à la veille de l’a présidentielle, a usé des décrets d’avance pour distribuer beaucoup d’argent au niveau de l’assemblée. L’argent était distribué entre copains, entre collègues.

 

Qui en ont bénéficié ?

Je ne veux pas citer de nom parce que je n’ai pas de preuve matérielle. Mais je sais en âme et conscience qu’au niveau de l’assemblée, des décrets d’avance ont été votés au profit des députés de la majorité à l’insu peut être du président de l’assemblée à l’époque.  Et les députés le savent.

 

En tant qu’un produit du mouvement associatif,  que pensez-vous de la décision du président de confier la question de l’emploi à l’Oncav?

C’est un projet qui existait avant avec les Asc. Je suis un produit du mouvement national et un membre du mouvement national, mais les Asc ou l’Oncav n’ont pas cette vocation de créer des emplois ou gérer des emplois.

 

Pourquoi ?

On a eu l’expérience avec l’Asc emploi. Le décret n’a pas été fait pour former les jeunes. Toutes les Asc fonctionnent au maximum  trois mois. En général, ceux qui la constituent sont des fonctionnaires, des enseignants. Bien sûr qu’il y a des chômeurs. Et l’Asc  ne sait qu’organiser des matches de football qui drainent plus de foule. Elle a beau diversifier ses activités, en vain. En tout cas, si le gouvernement s’obstine, il va dos au mur.

 

Qu’est-ce qu’il faut faire ?

Il faut repenser les choses à la base. Discuter avec les jeunes entrepreneurs, les jeunes à la recherche d’emploi, les collectivités, les services décentralisés. Si on le fait, on aura des solutions