Publié le 1 Apr 2014 - 14:04
EN PRIVÉ AVEC... ANNA DIOUF (MISS SÉNÉGAL 2014)

«Il n'y a eu aucun favoritisme» 

 

Depuis samedi soir, Anna Diouf est considérée comme la plus belle fille du Sénégal. Cette liane de 19 ans pour 1,82 et 51 kg, originaire du quartier Thially à Thiès, est élève en Terminale littéraire au lycée Jules Sagna. Sa priorité : décrocher son baccalauréat cette année. Mais l'une de ses préoccupations reste d'apporter son aide aux jeunes en difficulté, avec un œil  sur une autre couronne, celle de miss Univers. Autant de sujets qu'elle évoque dans cet entretien accordé à EnQuête.

 

Comment vous êtes-vous réveillée le lendemain de votre sacre ?
 
Très fatiguée ! Parce que ça a été un travail de longue haleine et qui a abouti à mon couronnement. J'étais très fatiguée c'est vrai, mais aussi très contente car j'avais atteint mon objectif. Et je veux aujourd'hui aller beaucoup loin.
 
Vous visez quoi exactement ?
 
J'aspire à être miss univers pour pouvoir être l'ambassadrice du Sénégal et offrir ce titre honorifique à mon pays. 
 
Au-delà d'être miss univers, quels sont vos projets immédiats ?
 
C'est d'abord et avant tout décrocher mon baccalauréat. Je suis en classe de Terminale et c'est le plus important pour moi actuellement. Après cela aussi, je veux me concentrer sur mes études supérieures. Mais pour l'instant, vraiment, mon objectif premier est le bac. Après, je vais essayer de m'organiser pour ma mission en tant qu'ambassadrice du Sénégal. 
 
Quelle mission en tant qu'ambassadrice de la beauté sénégalaise ?
 
Je projette de travailler sur un sujet déjà visité par certains Sénégalais. Mais je veux renforcer le combat déjà entamé. Ce qui me préoccupe, c'est la condition des enfants et des jeunes en situation difficile. Moi, je ne viens pas d'une famille très riche. Je vois ce qui se passe dans mon quartier, dans mon pays.
 
Je suis mannequin, je vois ce que les filles traversent pour pouvoir s'en sortir. C'est pourquoi d'ailleurs on a une mauvaise image du milieu de la mode. Les filles se battent vraiment pour s'en sortir. Il faut que ceux qui nous dirigent se posent des questions et se tournent vers ces jeunes qui donnent tout et se donnent à fond pour réussir. Il faut qu'ils les aident dans ce qu'ils font.
 
Il ne faut pas laisser les jeunes filles s'adonner à tout. On doit les aider. Moi, je déploie des efforts pour cela. On a une population très jeune. Je me dis que relever le défi et aller vers le développement, c'est d'abord gérer sa jeunesse. Le taux de pauvreté est assez élevé chez nous pour que tout soit fait pour que les jeunes aient des chances de s'en sortir. 
 
Quels atouts ont fait pour vous la différence avec vos adversaires ?
 
Je ne peux le dire vraiment. Mais je pense avoir été assez préparée pour gagner. On ne se réveille pas un matin comme ça pour être miss. J'étais dans une structure qui m'a beaucoup coachée pendant 2 ans.
 
J'ai été initiée au mannequinat. J'ai appris à marcher, à me tenir sur un podium, à être élégante et gracieuse. Dans une élection miss, il n'y a pas que la beauté qui prévaut, il y a aussi des qualités requises comme la tenue et l'élégance que l'on recherche chez une femme. Donc, il y a tout un ensemble derrière le seul fait d'être belle.
 
Il y a le comportement, le savoir-faire et le savoir être. Et dans la structure où j'étais, on m'a inculqué tout cela. J'ai bossé dur pendant deux ans avec cette structure basée à Thiès qui aide et soutient les jeunes talents.
 
Elle coache également divers jeunes et fait d'eux des modèles. Mon passage là-bas a été très dure. C'est un travail colossal qu'il faut faire. En y venant, je pensais que le mannequinat, c'était juste savoir marcher, je me suis rendue compte que c'était plus que ça. Mon couronnement ne m'a pas trop étonné parce que j'avais les qualités requises et j'étais prête à être miss. 
 
Votre confiance n'a pas fléchi même quand vous avez découvert les autres candidates ?
 
Non du tout. J'avais travaillé et je suis arrivée au concours très confiante. Je pense que quand on donne tout de soi-même, on ne peut penser négativement. J'étais là, prête à gagner, pas pour autre chose. Malgré tout, je trouve que toutes les candidates étaient belles.
 
Il y a eu de la contestation suite à votre consécration. Certaines candidates parlent de favoritisme. Que répondez-vous ?
 
C'est toujours comme ça quand il y a des perdantes ! Les réactions comme ça sont normales parce que tout le monde vient pour gagner. Ce n'est pas facile et je comprends. Je ne leur en veux pas. C'est une défaite pour elles, c'est vrai, mais nous sommes toutes jeunes et c'est normal qu'elles réagissent ainsi. Les gens qui étaient là savaient que personne ne connaissait le jury. Les membres du jury étaient d'ailleurs éparpillés dans la foule. Personne ne les connaissait. Il n'y a pas eu de favoritisme. Et ceux qui sont honnêtes, au regard des profils des miss, savent qui devait être miss et qui ne devait pas l'être... 
 
C'était comment l'ambiance entre vous ? On a parlé de malaise ! 
 
Je ne sais pas trop car je ne suis arrivée à l'hôtel où logeaient les autres candidates que la veille de l'élection. On parle de favoritisme, mais moi j'étais logée dans un hôtel où la climatisation ne marchait pas et il y avait plein de moustiques. Je n'ai pas dormi pendant deux jours.
 
Je suis allée au concours avec un esprit combatif en me disant que je suis là pour gagner, il faut que je me batte pour cela. Pourtant elles, (NDLR : les autres candidates) elles étaient logées dès le début au Lamantin. C'est à la veille de l'élection que je les ai rejointes car je ne tenais plus. Personne ne m'a entendue en parler avant ce jour parce que pour moi, le plus important, ce n'était point les conditions mais plutôt la couronne. 
 
Des candidates malheureuses déplorent le manque de coaching. Vous êtes du même avis ?
 
Moi, je me dis que le coaching ne doit pas être une affaire de trois jours quand on vient se présenter à un concours comme miss Sénégal. Il faut qu'on comprenne toutes que c'est un travail en amont qui s'impose à toutes candidates qui aspirent à avoir la couronne. Moi, en arrivant, la seule chose que je voyais, c'était la couronne. Rien d'autre ! Pour vous dire que je ne me suis pas vraiment appesantie sur les détails de l'organisation... Peut-être que le comité n'a pas eu les moyens de nous offrir certaines choses. Donc c'est à nous de nous donner à fond. Un événement comme miss Sénégal doit être appuyé par l’État afin que certains aléas soient résorbés. 
 
Il a été fait état de demandes indécentes venant d'un des organisateurs (NDLR : un des organisateurs aurait demandé aux filles de soulever leurs jupes et de montrer leurs jambes si elles veulent gagner). Etiez-vous au courant ?
 
Je n'ai pas été sujette à cela. Je le dis en toute honnêteté. Bien que je sois miss Sénégal. Je ne l'ai pas vécu, donc je ne saurais m'étaler sur le sujet. Si c'était le cas, et même élue, je l'aurais dénoncé, soyez-en sûre et certaine. On n'était pas là pour soulever des jupes, mais pour être encadrées et pour gagner. 
 
Anna, un cœur à prendre ?
 
Non, je ne suis pas un cœur à prendre.
 
Vous pensez au mariage ?
 
Bien sûr que j'y pense, mais ce n'est pas une priorité. Ma priorité, c'est vraiment mes études pour m'assurer plus tard une autonomie. Je veux être équilibrée dans mon ménage et ne pas être conditionnée. 
 

BIGUÉ BOB

 
 
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