‘’C’est possible que j’allie études et mannequinat‘’
C’est chez elle à Guinaw Rails, un quartier de la banlieue dakaroise, que Binta Ba, la Miss Labado 2014, se confie sur les secrets de son sacre, sa vision du mannequinat et son combat pour le maintien des jeunes filles à l’école.
Qui êtes-vous, Binta Ba ?
Je m’appelle Binta Ba. J’ai 18 ans. Je mesure 1m73. Je suis actuellement élève au CEM Les Martyrs de Thiaroye, en classe de 3e. Je faisais partie des finalistes de Miss Labado de cette année et j'ai remporté la couronne. Je suis Peulh et originaire de Matam. Mais mes parents ont élu domicile à Guinaw Rails.
C’est quoi une Miss Labado et comment s'est passée votre participation ?
Labado est mot pulaar qui signifie une femme belle, charmante et élégante. J’ai participé à l'élection, parce que j’avais suivi la première saison et cela m’avait plu. En plus, j’ai un amour fou pour tout ce qui touche à la mode, aux défilés. L'idée de tenter ma chance m'est venue et je me suis engagée. Avant de m'engager, j’en ai discuté avec ma mère qui m’a donné son aval. J’ai bien étudié la première saison, pour savoir comment ça se passe. J’ai participé et j’ai gagné. Cette participation m'a permis de découvrir beaucoup de choses et de visiter des lieux qui m’étaient jusqu'ici méconnus.
Vous étiez 22 candidates, lors de la finale. Selon vous, qu’est-ce qui a convaincu le jury ?
Miss Labado, avant tout, c’est la beauté et l’intelligence. Et nous étions plus de 60 lors de la demi-finale. Sur les 22 finalistes, il y avait 20 Sénégalaises et 2 Mauritaniennes. J’ai été élue, parce que je suis belle, charmante, élégante et intelligente. Cette dernière qualité a beaucoup pesé, lors de la finale. On nous avait présenté une calebasse contenant des bouts de papier où étaient inscrits les nom de plusieurs ethnies. La candidate devait représenter l’ethnie qu’elle avait tiré au sort. Je suis finalement tombée sur l’ethnie peulh.
On peut dire que la chance vous a souri !
Tout à fait ! La chance était de mon côté. Mais, j'étais sûre de gagner, parce que j’avais confiance en moi. Il y a une maxime populaire qui dit de toujours garder confiance en soi. Lorsqu'on m'a désignée comme la gagnante, j’ai ressenti énormément de plaisir. Le fait que toute ma famille, mes amis, bref, que tout ceux qui m’aiment aient tout laissé pour me soutenir m'a énormément touchée.
Justement vous êtes originaire d’une famille haal pulaar qui est censée être conservatrice. Comment votre famille a vécu votre participation ?
Les membres de ma famille l’ont bien vue. La preuve, ils étaient tous derrière moi, pour le sacre final. Si j’ai été élue Miss Labado, c’est certes grâce à ma beauté et mon intelligence, mais aussi grâce au soutien infaillible de ma famille qui a cru en moi et en mes compétences. Leur soutien a été d’un grand apport. Ma famille m’a bien soutenue. C’est grâce à elle que j’ai pu gérer toute la pression qui était sur mes épaules. Le soutien de tous, particulièrement celui de ma mère, de mes grandes-sœurs Yara et Ramata, a été déterminant.
Après ce sacre, une carrière dans le mannequinat est-elle envisageable ?
Oui, c’est possible. Mais pour l’instant, la seule préoccupation reste mes études. Même si dans le futur, c’est fort possible que j’allie les études et le mannequinat. J’entends les gens dire du mal de ce milieu, mais je n'y crois pas, car chacun a sa propre éducation.
Qu’est-ce qui a changé dans votre vie, depuis que vous êtes devenue Miss Labado ?
Pas grand-chose, mais, chaque fois que je sors, ce sont des encouragements et des félicitations.
Vous habitez une localité qui connaît des difficultés qui ont pour noms : inondation, insécurité et chômage...
Pour ce qui est des inondations, j’aimerais bien que le ministre qui a en charge la question fasse de son mieux, afin de trouver une solution définitive à cette lancinante question. Un autre sujet me tient à cœur, c'est le maintien des jeunes filles à l’école. Il faut que les autorités s'y mettent.
Est-ce que la Miss Labado est mariée !
Pas encore.
A-t-elle un copain !
Je préfère ne pas en parler. C’est ma vie privée. (Rire).
PAR CHEIKH THIAM