Publié le 24 Apr 2014 - 13:29
EN PRIVE AVEC CARLOU-D

 ‘’Je trouve dommage de résumer l’effort fait par tout le staff... à la maçonnerie’’

 

En marge de la conférence de presse de lancement de son nouvel album ‘’A new day’’, Ibrahima Loucar dit Carlou-D est revenu avec EnQuête sur son duo avec Eagle Eye Cherry et le sens de son nouvel opus riche de 10 titres. L'album a enregistré la participation de grands noms de la musique mondiale dont de talentueux instrumentistes comme Lélo Nika qui a joué avec Bona et le guitariste Ola Gustafsson qui a joué avec Britney Spears. Avant la sortie de l’album prévue ce 25 avril, la pochette fait parler d’elle et un geste du chanteur est mal interprété. Certains le taxent de franc-maçon. Il répond à ses détracteurs dans cet entretien. 
 
 
 
Vous venez de mettre sur le marché votre nouvel album titré ‘’A new day’’. C’est un nouveau jour par rapport à quoi ?
 
‘’A new day’’ par rapport aux rencontres qu’on a eu à faire. J’ai eu la chance de rencontrer des masters de la musique du monde. ‘’A new day’’ par rapport à l’expérience qu’on a eu. ‘’New day’’ par rapport aux rêves, au futur, à l’envie qu’on a. C’est ce qui explique le choix porté sur cette appellation. 
 
Des artistes de renom ont participé à cet album. Comment se sont faites les diverses connexions, notamment avec Eagle Eye Cherry ou encore Andreas Unge ?
 
C’est venu naturellement au cours de mes tournées. Tout est venu naturellement, comme le dit mon ami et collaborateur Fara : ''Tout est venu naturellement magique''. 
 
Que représente pour vous un duo avec Eagle Eye Cherry ?
 
Je n’ai jamais imaginé que cela pourrait se faire dans cet album. Pour moi, c’était trop tôt. C’est un moment magique et une rencontre magique. Cela s’est fait et je dis al hamdoulilah. 
 
Youssou Ndour a eu un disque d’or grâce à un duo avec la sœur de Eagle Eye, notamment Nenneh Cherry. Vous rêvez du même sacre, avec le titre ''Soldier'' ?
 
Ce n’est pas la raison qui m’a poussée à faire ce morceau avec Eagle Eye. Mais, je souhaiterais que ce qui s’est produit avec Nenneh Cherry et Youssou se fasse avec Eagle Eye. Ce genre de connexion se fait naturellement et on ne peut pas prévoir un futur pour ce genre de production.
 
On laisse le temps faire les choses. Je veux être connu d’abord sur le plan international, qu’on connaisse l’histoire du Sénégal et les richesses de notre tradition. C’est mon souhait le premier. Le deuxième, c’est de réussir à avoir ce olé dont rêve tout artiste. J’ai déjà commencé à tourner avec ces blancs et je pense que ça va suivre. Je le souhaite de tout cœur. 
 
Vous pensez vous établir en Europe ?
 
Jamais ! Jamais ! Quoi qu’il puisse se passer, je vais rester ici. 
 
On vous reproche d'être souvent absent du Sénégal. Toutes ces collaborations de haute facture sont-elles la réponse aux critiques ?
 
Vous savez, chaque personne qui pratique quelque chose aimerait évoluer dans ce qu’elle fait. Pour moi, cette évolution dans ce que je fais, c’est de donner la main aux autres peuples. Je pense que c’est ce qui est en train de se faire et c’est important pour moi. Il est mieux pour nos confrères sénégalais de nous soutenir, parce qu’on en a vraiment besoin.
 
Au-delà de la participation des artistes de renom quelle est la particularité de cet album ?
 
La consommation et l’installation musicale dans chaque titre abordé. Dans chaque titre, vous pourrez découvrir des univers musicaux extraordinaires. Cela m’a vraiment  marqué et c’était un rêve qui s’est réalisé. 
 
Venons-en à la composition musicale de ce nouvel album. Vous pouvez nous en parler ? 
 
C’est d’abord moi. Je suis le premier compositeur musical de cet album. J’ai arrangé et composé chaque titre. Ils (ndlr les musiciens qui ont participé dans l’album) sont venus s’installer dans chaque atmosphère proposée par ma personne et l’ont élargie et amenée à un niveau élevé.
 
Je ne m’attendais pas à cela, franchement. Du point de vue qualité et technique, tout est wonderful (ndlr : super, en langue anglaise). Sincèrement, c’est une belle réussite musicale et je remercie le Bon Dieu.
 
Est-ce que votre bande locale peut jouer ce nouvel album ?
 
Il y a des choses à apprendre et moi-même, je dois encore apprendre des choses. Nous devons le prendre ainsi. Ceux avec qui je travaille ont aussi des choses à apprendre ici. C’est cela d’ailleurs qui fait la richesse de cet échange. 
 
Carlou- D, c’est une liberté musicale totale. Mais si l’on devait vous cantonner à un genre, que diriez-vous ?
 
Ma musique est une musique à thèmes. Une musique qui choisit ses styles d’une manière naturelle. Ce choix-là facilite la compréhension et la consommation de chaque titre abordé par rapport à la cible. Je ne saurais donc me cantonner à un style. Je bouge selon un style abordé par rapport à l’inspiration. C’est ce qui explique toutes ces variétés. 
 
Peut-on s’attendre à votre retour au hip-hop ?
 
Je suis hip-hop. Je l’ai toujours été et cela ne change pas. J’ai toujours évolué dans le mouvement hip-hop. C’est juste que ma manière d’évoluer dans ce style n’existe pas encore ici. Et c’est le cas de beaucoup de hip-hoppeurs du monde entier.
 
Donc vous vous réclamez encore de ce mouvement ?
 
Je ne me réclame pas, je suis du mouvement hip-hop. Je ne vois personne qui représente le hip-hop mieux que moi.
 
Pourtant certains rappeurs ne vous considèrent pas comme un des leurs
 
Je les laisse parler. Ils ont le temps pour ça. Moi, je n’ai pas le temps pour ça.
 
Quels rapports entretenez-vous avec vos collègues sénégalais. Cet album compte beaucoup de featurings, mais il n’y a aucun duo avec un Sénégalais ?
 
Dans l'album ''Muzikr'', j’en ai fait et dans le dernier aussi. Maintenant, je tente ma chance sur l’international. J’ai repris une mélodie d’Omar Pène, dans le titre ‘’La classe’’. Omar Pène, on ne l’entend jamais. Je lui voue un très grand respect. 
 
Le marché international a ses exigences. Êtes-vous prêt à faire toutes les concessions requises ?
 
On est obligé. C’est lancé là et c’est parti !
 
Depuis la publication de la pochette de votre album des rumeurs courent sur vous. Vous êtes au courant de tout ce qui est dit ?
 
(Il hésite) Oui, c’est quoi ? C’est tellement grave que je n’ose pas le répéter. 
 
Sur la pochette de l’album, on vous montre en photo formant un cercle autour de votre œil avec deux de vos doigts. Certains l’assimilent à un signe maçonnique. Seriez-vous franc-maçon ?
 
Franchement, je trouve dommage de résumer l’effort donné par tout le staff et notre envie de bien faire à cette interprétation négative. Surtout, avant la sortie. Je trouve cela dommage, très franchement. Je ne saurais quoi répondre. Je vous laisse juger vous-même. 
 
Artistiquement que signifie ce geste ?
 
Sur le plan artistique, cela veut simplement dire que je ne vois que le Bon Dieu. Je ne regarde que le chemin de Dieu. C’est tout ce que cela signifie.
 
Carlou-D et la religion, c’est décidément une longue histoire. . .
 
(Il coupe) C’est comme chaque humain avec sa religion. C’est naturel et normal.
 
Mais elle est trop présente dans vos œuvres.
 
C’est ce qui fait ma différence. C’est cela moi. C’est comme ça Carlou et ce n’est que le début du commencement. 
 
Revenons à ‘’A new day’’, parlez-nous de la campagne de promotion que vous comptez mener ?
 
On a trois ou quatre salles à faire, ainsi que trois ou quatre radios à faire et des télévisions. On va faire tout cela au cours de la semaine. 
 
BIGUE BOB
 

 

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