Publié le 19 Jan 2016 - 03:15
EN PRIVE AVEC QUEEN BIZ

‘’C’est Karim Wade qui m’empêche de dormir…’’

 

Rayonnante dans une tenue décontractée avec un ‘’make up’’ discret, le sourire aux lèvres et perchée sur des talons, Queen Biz est plus qu’accueillante. Dans un endroit somptueux où elle reçoit l’équipe d’EnQuête, elle débite ses mots comme une vraie queen. Toute calme au début, la charmante chanteuse finit par se lâcher et boucle l’interview avec des fous rires. De son tout nouveau style musical, son style vestimentaire et ses projets, Coumba Diallo nous dit enfin tout sur le destinataire de sa toute nouvelle chanson qui traite d’histoire d’amour. Téré nélaw. Face à EnQuête, elle décortique tous les morceaux qui laissent entendre pas mal de rumeurs. Entretien !

 

Pouvez-vous nous parler de vos derniers singles ‘’dioxma sama chance’’ et ‘’téré nélaw’’.

Ce sont des chansons d’amour. Dans ‘’dioxma sama chance’’ sorti en février 2015, je demandais ma chance à mon homme comme le font beaucoup de filles. C’est une chanson d’amour et je porte le message de toutes les filles amoureuses dans cette chanson ; donc cela signifie que ce n’est pas forcément le vécu personnel de Queen Biz. Chaque fille a besoin d’une chance comme aussi chaque garçon a besoin d’avoir sa chance. En décembre 2015, on a sorti la vidéo de ‘’téré nélaw’’, qui est aussi une chanson d’amour dans laquelle je dis que mon gars m’empêche de dormir. Les deux sont ainsi deux chansons d’amour qui se complètent.  Et je pense que le public sénégalais les apprécie et les aime bien.

Comment est née l’histoire de ‘’téré nélaw’’ ?     

‘’Téré nélaw’’ est une chanson qui m’est tombée du ciel. J’étais dans mon salon et automatiquement il y a eu des airs qui me sont venus et ce qui est bizarre, c’est qu’il s’agissait d’airs traditionnels. Alors que moi, je n’avais jamais fait de chansons dans ce registre musical. J’ai commencé à chantonner dessus et subitement je me suis dit pourquoi ne pas en parler à quelqu’un. C’est ainsi que j’ai appelé mon ingénieur de sons. J’ai encore chantonné devant lui ce que j’avais en tête et il m’a dit que ça, c’est un hit. Je lui ai dit : mais moi je ne m’y connais pas en musique traditionnelle. Il m’a fait savoir que c’est ce qui ferait le charme de la chanson. C’est après qu’on a appelé les musiciens pour le jouer en studio.

‘’Téré nélaw’’ et ‘’diokh ma sama chance’’ ont la même philosophie. On a du mal à croire que ce n’est pas un vécu personnel

Oui on peut dire que c’est le vécu de Queen Biz mais aussi celui de toutes les filles célibataires, même si elles ne le disent pas. Elles sont parfois trop orgueilleuses au  point de ne pouvoir demander qu’on leur donne leur chance, alors qu’elles en ont besoin. Il y a également des hommes qui sont comme cela. Mais je pense qu’en matière d’amour, il ne faut pas qu’il y ait cet orgueil, ce barrage-là. Il faut bien au contraire dire les choses comme on les sent quand on est amoureux. Et quand je dis que c’est mon vécu aussi, c’est parce qu’il y a bien évidemment quelqu’un qui m’empêche de dormir.

Qui est cette personne ?

Je ne veux pas trop en parler. Mais sachez juste que c’est quelqu’un de très connu et il perturbe mes nuits.

  Cette personne ne serait-elle pas par hasard le fils de l’ancien Président Abdoulaye Wade, Karim Wade ?

(Elle sourit). Karim me plaît bien vraiment. Et il ne déplaît à personne d’ailleurs. Est-ce que vous l’avez bien regardé ? ‘’Karim rek’’ (rires). Oui le ‘’téré nélaw’’ est destiné à Karim Wade, c’est à lui et pour lui (rires).

Est-ce pour cela que vous lui avez rendu visite à Rebeuss ?

Non ! Parlons sérieusement maintenant. Karim Wade, j’ai de la sympathie pour lui. C’est un citoyen sénégalais et moi je suis une citoyenne sénégalaise. Je l’aime bien et lui aussi aime bien Queen Biz. Oui, il me l’a dit et ne rate pas mes sorties. Il s’intéresse à tout ce qui a trait à moi. Il m’aime bien et moi, je l’aime plus qu’il ne m’aime.  Je le porte sincèrement dans mon cœur. C’est un homme bien, quelqu’un qui aime bien le Sénégal, la jeunesse. Je l’ai trouvé serein et posé.  On a discuté de beaucoup de choses que je ne vais pas dévoiler dans cette interview. J’étais partie lui apporter mon soutien et je n’hésiterais pas à le renouveler. C’est vrai que je n’avais pas de temps libre ces jours-ci mais s’il lit cette interview, qu’il sache que je suis toujours  à ses côtés. ‘’Sama xel ak sama xol mingi si moom’’.

Vous pleuriez à votre sortie pourquoi ?

Vous savez, quand vous faites face à Karim, vous ne pouvez pas pleurer parce qu’il affiche une sérénité qui déroute ses visiteurs. Mais le voir ainsi aussi peut vous toucher. C’est juste cela.

Votre premier single ‘’Walou’’ avait plu au public sénégalais parce que vous traitiez des maux de la société. Mais récemment, on vous  voit plus dans le ‘’love story’’ qu’est-ce qui explique cela ?

C’est une évolution dans l’écriture. Encore que je n’ai pas laissé ce style-là. L’engagement que l’on voyait dans mes textes est toujours là. Cela dépend des contextes. Car à chaque fois que mon peuple aura besoin de moi, je ne manquerai pas de sortir pour porter sa voix. Dernièrement, c’était avec les étudiants et la mort de Bassirou Faye. Je n’avais pas hésité à prendre ma plume pour défendre les étudiants. ‘’Walou’’ aussi est toujours d’actualité.  C’est sorti en 2009 mais c’est une chanson qui est toujours d’actualité. L’amour aussi est au centre de la vie. Ce ne sont pas des histoires de love story, ce que je chante. Il ne faut pas le résumer à cela. Aussi, je pense que l’amour est au centre de tout. Il faut qu’on s’aime. On a besoin d’amour pour évoluer. On peut ne pas se sentir bien quelquefois, mais il suffit de voir la personne qu’on aime pour être en pleine forme et de bonne humeur. Donc l’amour a une grande force, il ne faut pas le minimiser. En sus, il faut s’attendre à tout chez Queen Biz. Je peux chanter sur n’importe quel thème, ce n’est pas seulement les histoires de la société, l’amour ou autres seulement qui m’intéresse. Je peux tout chanter. D’ailleurs, je vous réserve beaucoup de surprises.

Vous avez aussi plongé dans le ‘’Mbalax’’ et le traditionnel dans vos dernières sorties. Pourquoi ?

C’est juste aussi pour essayer de voir d’autres styles. C’est toujours important quand on fait de la musique aussi. On a besoin de faire d’autres découvertes, d’évoluer, de voir ce qu’on peut faire. Il n’y a pas de frontières dans la musique. J’ai débuté avec le hip hop, le Rnb, l’acoustique le reggae donc aujourd’hui si je fais le Mbalax, il faut s’attendre à ce que je fasse de la salsa, du zouk etc. Je me sens très bien dans la polyvalence et je pense que c’est cela être artiste.

Quels sont  les objectifs que vous vous êtes fixés dans votre carrière musicale ?

On vise loin. On veut aller très, très loin. On veut traverser les frontières comme on a déjà commencé de le faire d’ailleurs. Mais on veut aussi se faire un nom à l’internationale pourquoi pas ; que le monde entier entende parler de Queen Biz. On  veut exporter ainsi la culture sénégalaise partout dans le monde et essayer de représenter le Sénégal dignement.

Comment appréciez-vous les critiques qui fusent de partout sur la toile concernant vos publications ?

Ça ne peut pas manquer, tu sais quand on fait le buzz aussi, c’est ça. Parfois laisser parler les gens, c’est bien. Les critiques aussi, ça me rend forte. Personnellement, je n’ai pas de problème avec cela. Quand on est célèbre et quand on est devant aussi, il faut que les gens parlent. C’est tout à fait naturel, normal et compréhensible. Parfois ils parlent même de choses qu’ils ne maîtrisent pas, mais moi je suis quitte avec ma conscience. Je me connais, je sais ce que je fais.

Votre style d’habillement est aussi critiqué, souvent taxé de trop sexy…

Vous me trouvez sexy vous ? (rires) Non je m’habille jeune, fashion. Je ne pense pas être trop sexy. Bon ce sont les gens qui jugent mais je pense que je ne suis ni extravagante ni vulgaire. Je n’ai pas porté des tenues qui ne sont pas  portées par des jeunes filles. Mes tenues sont typiquement artistiques. C’est de l’art donc ce sont des tenues de scène pour ma musique. Il ne faut pas confondre les tenues de scène, celles qu’une autre personne peut porter dans la rue ou à l’école. Il faut aussi que les gens le comprennent. Une artiste doit pouvoir faire rêver. Mais je ne suis pas du tout extravagante.  Récemment sur facebook, ma photo qui a soulevé un grand tollé était juste une incompréhension de la part de certains internautes qui pensent que j’étais à moitié nue alors que j’avais un bas ‘’leggins’’ à l’intérieur.

On a remarqué que vous faites partie des musiciens qui voyagent le plus au Sénégal. Qu’est-ce qui est à la base de cela ?

Pour cela, j’en remercie le Bon Dieu. Mais c’est aussi l’occasion de remercier mon manager parce que si je voyage aujourd’hui, c’est grâce à lui (ndlr elle pointe du doigt son manager et frère assis à ses côtés). Il fait un travail colossal parce c’est le devoir du manager d’aller chercher des contacts et lui, il le fait très bien. Donc, je ne démarche rien ; c’est lui qui fait tout et il voyage aussi beaucoup, donc il maîtrise un peu le marché international. C’est lui qui me trouve des contrats et il a des partenaires là-bas ; je pense que c’est aussi parce que notre musique est bien aimée là-bas. C’est mon grand frère et je lui dis chapeau. 

D’un autre côté, malgré les déplacements et votre visibilité sur les plateaux de télé, on ne vous voit pas animer des soirées toute seule ou organiser de grands spectacles dans des salles à Dakar. Pourquoi ?

Pourtant, on faisait de grands événements. On le faisait en 2012 et en 2013 par exemple pour le lancement de mon album ou encore la fête de mon premier anniversaire aussi. Mais après, on a eu un problème de temps parce que je me rappelle, le deuxième et le troisième anniversaire ne nous ont pas trouvés au Sénégal. On était au Canada, donc on n’a pas eu le temps de le faire.  Après aussi, j’ai fait des soirées dans divers endroits ici à Dakar. Par la suite, c’est vrai que j’ai arrêté, mais c’est parce que je suis en train de travailler avec certains de mes musiciens pour revenir en force. Bref ce n’était qu’un problème de temps mais inchAllah, on va recommencer très très bientôt.

Cinq ans de galère à l’université comme vous les revendiquez vous ont servi à quoi ?  

(Elle rit). Moi j’aime bien les études et je vais continuer à étudier puisqu’il ne me reste pas grand-chose. Je suis en train de voir comment prendre un temps que je vais consacrer aux études. C’est vrai que le temps me manque mais je suis en train de voir comment m’organiser pour trouver les moyens de le faire. Ça ne sera pas seulement pour la forme. Car je suis une amoureuse des études. Je vais continuer, c’est dans mes projets. Mes études m’ont beaucoup aidée dans l’évolution de ma carrière musicale. Les gens pensent que Queen Biz est entourée d’un staff énorme alors que c’est moi, mon frère, et quelques jeunes comme moi. Les études nous ont beaucoup aidés sur la communication, l’écriture des textes et sur les contacts de démarche etc. D’ailleurs, je conseille aux jeunes qui veulent faire de la musique de poursuivre leurs études car c’est après  qu’ils vont comprendre toute son importance.

En tant que porteuse de voix et chanteuse avec un bon niveau intellectuel, quel regard portez-vous sur la gouvernance du Sénégal au moment où l’on parle ?

(Elle hésite pendant quelques secondes). Il faut reconnaître que ça   va mal. Il n’y a pas d’argent, pas d’emplois et les jeunes souffrent. On pourrait améliorer un peu les choses pour que les choses marchent comme on le veut. Le Sénégal  nous appartient tous… C’est tout ce que je peux  dire sur cette question.

BIGUE BOB ET AMINATA FAYE

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