Le RND fusille la ''tardiveté'' et ‘’l’insuffisance’’ de la contribution
Le rassemblement national démocratique (RND) trouve ‘’insuffisante’’ la contribution sénégalaise dans la guerre au nord Mali. Ajouté à cela la tardiveté dans l’intervention des forces de la CEDEAO, il y a de quoi repenser ce que veulent réellement les dirigeants du continent.
La contribution sénégalaise à l’effort de guerre du peuple malien frère est non seulement insuffisante, mais elle est largement en retard. Réuni en session ordinaire samedi, le Secrétariat exécutif du RND n’a pas apprécié que le Sénégal ait décidé d’envoyer seulement 500 soldats combattre les troupes islamistes au nord Mali. Les dangers séparatistes et islamistes d'aujourd'hui interpellent tous les pays. Fort de cela, le RND demande aux peuples ouest-africains de mettre la pression sur les autorités compétentes de la CEDEAO et de l’UA. Une façon de les pousser à mobiliser et organiser ‘’sans délai toutes les ressources humaines et matérielles, civiles et militaires au service de cette cause de salut national que représentent d’abord le rétablissement de la souveraineté et de l’intégrité territoriale du Mali et ensuite la tenue d’élections libres, sincères et régulières’’.
Les héritiers du panafricaniste Cheikh Anta Diop n’ont pas manqué d’ouvrir le feu sur les dirigeants africains et leur attitude attentiste par rapport à la guerre au Mali. Il s'agit là, selon le Secrétariat exécutif, de conséquences ‘’tragiques de l'abandon de souveraineté et du refus de la démocratie véritable’’. Ceci découlant de la persistance, plus de cinquante ans après les indépendances formelles, de ‘’l'égoïsme, de l'incurie, de l’arrogance et de la corruption des élites dirigeantes africaines, décidément incorrigibles’’, a rappelé le parti. Poursuivant son diatribe, le RND a insisté sur le fait qu’ aucun ‘’État digne de ce nom ne doit s'en remettre à une puissance étrangère pour exercer ses prérogatives régaliennes’’.
De poursuivre qu’aucun gouvernement qui se respecte ne saurait lever l'impôt sans battre monnaie, ni tolérer plus longtemps le maintien des trois verrous qui perpétuent notre dépendance structurelle. Lesquels sont constitués par la ‘’langue française pour l'aliénation culturelle, le franc Cfa pour le pillage économique et financier et l'armée française pour la tutelle politico-diplomatique’’. Des verrous qu'ont tenté de faire sauter les ‘’vrais libérateurs’’ du continent tels les Modibo Keïta, Sékou Touré, Amilcar Cabral, Sylvanus Olympio et autres Kwamé Nkrumah, de l’avis du RND qui n’a voulu s’en tenir qu’à notre sous-région. La gravité de l’heure impose aux pays africains, selon le secrétariat exécutif du parti, de tirer les ‘’bonnes leçons de l'expérience négative accumulée par les peuples africains depuis 1960, en rompant définitivement avec un passé, désormais révolu, de servitude, de division et d'humiliation’’. L’Afrique doit enfin emprunter la voie du panafricanisme proposée par les pères fondateurs et Cheikh Anta Diop. Elle doit basculer sur la ‘’pente de son destin fédéral’’, souligne le secrétariat exécutif du RND.
Amadou NDIAYE
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