Baye Mballo Kébé exhibe ‘’les notes féminines’’
Du 11 au 25 mars, la galerie Kemboury expose les œuvres de l’artiste peintre Baye Mballo Kébé pour célébrer la femme. Le projet a été présenté hier au cours d’un point de presse tenue au sein de la galerie.
Son travail est méticuleux et profond. Chaque chose étant à sa place. Des sens forcément pas perceptibles aux coups d’œil. C’est le moins que l’on puisse dire du travail de Papa Mballo Kébé affectueusement appelé Baye. ‘‘De mon travail, on n’en tire pas le sens au premier regard. Ce sont des œuvres à étudier à long terme’’, a-t-il expliqué hier au cours d’un point de presse tenu à la galerie Kemboury.
Mme Diatta, la galeriste, va exposer une vingtaine d’œuvres de Baye Mballo Kébé, du 11 au 25 du mois courant. C’est pour rendre hommage aux femmes qu’elle a initié ce projet intitulé ‘’Notes féminines’’. ‘’C’est vrai qu’à sa naissance, la galerie Kemboury visait surtout les jeunes artistes qui sont à la recherche de leurs premières expositions. Mais j’ai trouvé dans la démarche artistique de Baye quelque chose qui m’a séduite’’, a indiqué Mme Diatta. Laquelle démarche est aussi ‘’jeune’’, comme l’a décrite d’ailleurs le journaliste critique d’art, membre de l’association internationale des critiques d’art, Massamba Mbaye.
Artiste plasticien, il est de ceux qui innovent d’où cette qualification de son procédé. Aussi, c’est dans ce registre que se classe le ‘’xaatim’’. Ce genre atypique et qui lui est propre requiert une dextérité que seul Baye Mballo Kébé paraît avoir. ‘’Ici, la part constitutive essentielle de son tableau est un texte. Un texte qui l’inspire’’, informe Massamba Mbaye dans un texte de présentation de l’exposition. Ainsi, le journaliste explique le ‘’xaatim’’. Des textes que l’artiste écrit avec soit une plume, soit avec un ‘’xaalima’’ (bambou taillé), soit avec un feutre et de l’encre de Chine indélébile. L’auteur mélange écrits et formes qui disent tous la même chose. Car, les formes ne sont en fait que les illustrations du contenu des textes.
Par ailleurs, la vingtaine d’œuvres devant être présentées à la galerie Kemboury ne sont pas toutes faites dans ce style. De la peinture abstraite ou figurative, Baye Mballo Kébé use de tout pour illustrer ses positions, notamment celle ayant trait à la condition féminine, allant de la beauté, du charme du sexe dit faible aux violences qu’il subit ou au bonheur que lui seul connaît : la maternité. Ce qui fait dire à certains observateurs que ce plasticien est un artiste ‘’témoin de son temps’’. Il s’inspire d’articles de presse, de poésies ou de chansons pour faire et ses tableaux et ses ‘’xaatim’’. Comme sur l’une des œuvres devant faire partie de ‘’notes féminines’’, il met en exergue deux textes du magazine Dakar Life et de votre quotidien EnQuête portant sur le viol. Et Baye Mballo Kébé n’est pas de ceux qui ne font que dénoncer ; il est de ceux-là qui montrent les choses afin qu’elles changent.
BIGUE BOB