Publié le 5 Apr 2023 - 17:31
FÊTE D'INDÉPENDANCE 2023

Yewwi déroule le tapis rouge aux forces de défense et de sécurité

 

Les leaders de la coalition Yewwi Askan Wi se sont joints à l’élan d’hommage aux forces de défense et de sécurité, à l’occasion de la célébration de l’an 63e d’accession du Sénégal à la souveraineté internationale.

 

Ils n’ont pas répondu à l’invitation du ministère de l’Intérieur pour participer au défilé célébrant le 63e anniversaire de la fête nationale du Sénégal. Mais les leaders de la principale coalition politique de l’opposition ont tout de même rendu hommage aux forces de défense et de sécurité, en prélude au défilé civile et militaire du 4 Avril.

À travers des déclarations officielles, Ousmane Sonko et Khalifa Sall ont salué la posture républicaine de l’armée sénégalaise tout en militant pour le renforcement de leurs conditions de travail.

Le leader de Pastef/Les patriotes estime que les forces de défense et de sécurité ‘’méritent tous les efforts possibles pour l’amélioration humaine et matérielle de leurs capacités opérationnelles, ainsi que leurs conditions de vie’’. Ousmane Sonko poursuit en encourageant l’armée, la police, la douane et la gendarmerie à rester toujours constantes dans leurs missions régaliennes.

Une constance dans les missions régaliennes

Celles-ci, rappelle-t-il, collent bien aux défis actuels du Sénégal, d’où le thème de la fête de cette année, ‘’Forces de défense et de sécurité et préservation des ressources naturelles’’.

En effet, souligne Ousmane Sonko, les forces de défense et de sécurité jouent un rôle majeur dans la lutte contre la coupe de bois dans nos régions sud, contribuent à la lutte contre l'orpaillage clandestin à Kédougou, assurent la protection de nos eaux territoriales et la sauvegarde de nos ressources. Ces missions vont certainement augmenter avec l'exploitation future du pétrole et du gaz.

Le maire de Ziguinchor, qui donne rendez-vous pour ce défilé en 2024, en tant que chef suprême des armées, ‘’s’il plaît à Dieu’’ et grâce à la ‘’confiance’’ des Sénégalais, ambitionne d’opérer des changements dans la célébration de cette date symbolique de la République sénégalaise.

Car, estime-t-il, ‘’nous pensons que la fête de l'indépendance devrait plutôt s’appeler «Fête nationale». Aussi, dans la perspective d’identifier ‘’nos rues’’ à ‘’nos héros ou à notre patrimoine national’’, le leader de Pastef suggère de rebaptiser le boulevard du Général De Gaulle, qui accueille le défilé civil et militaire, ‘’Boulevard de la Nation’’ ou de lui donner ‘’le nom d’une de nos grandes figures’’.

Sonko veut passer de ‘’Fête d’indépendance’’ à ‘’Fête nationale’’

À l’image d’Ousmane Sonko, le leader de  Taxawu Sénégal a souligné le sacrifice des forces de défense et de sécurité. ‘’Nos Diambars, nos héros et notre fierté, ont versé leur sang aux quatre coins du monde pour le triomphe de l’idéal humain. Républicains jusqu’au bout des bottes, ils sont l’incarnation de notre attachement à la paix entre les peuples du monde’’, rend hommage Khalifa Ababacar Sall.

Dans sa liste des grands hommes auxquels la cérémonie du 4 Avril renvoie à ses yeux, l’ancien maire de Dakar cite tous les présidents de la République du Sénégal, sauf l’actuel.  Khalifa Sall l’explique peut-être par son analyse de la situation politique actuelle du Sénégal marquée, selon lui,  par ‘’des moments sombres qui, si l’on n’y prend garde, risquent de nous plonger dans l'abîme’’.

En effet, ajoute le leader socialiste, ‘’nous sommes en face d’un pouvoir qui favorise des destinées individuelles au détriment du destin national. Un pouvoir qui assume son funeste dessein de «réduire l’opposition à sa plus simple expression», élimine ses adversaires à coups de condamnations iniques, emprisonne à tour de bras et s’acharne sur ceux qui ne pensent pas comme lui’’.

La politique au rendez-vous

De la tension politique ambiante, à moins d’un an de l’élection présidentielle du 25 février 2024, l’ancien maire  de Dakar précise entendre ‘’le brouhaha qui s’échappe des souffrances de notre peuple’’. Aussi, précise-t-il, ‘’je comprends l’exigence de nos compatriotes pour une pratique politique plus saine, leur impatience à se retrouver au centre de nos préoccupations’’.

Dans cette logique, il encourage des actions d’ensemble pour ‘’rouvrir la porte de l’espoir’’, ‘’remettre la République à l’endroit et replacer le Sénégalais au cœur de notre action’’.

Idrissa Seck dans le clair-obscur  

Après avoir participé au défilé du 4 Avril aux côtés du président de la République, le président du Conseil économique, social et environnemental (Cese) s’est encore prêté au jeu favori des messages intrigants.

Idrissa Seck s’est adressé aux Sénégalais en ces termes : ‘’Voulez-vous m'accompagner à aller chercher celle du monde dans quatre ans ?’’ La question faisant référence à une Coupe du monde de football.

Le président de Rewmi évoque quelques mots avant, les quatre trophées continentaux récemment gagnés par le Sénégal : Can-2022, Can Beach Soccer, Chan et Can U20. Alors qu’il n’a pas encore annoncé sa volonté ou non d’être candidat à l’élection présidentielle du 25 février 2024, Idrissa Seck suggère-t-il son ambition d’être président de la République lorsque le Sénégal disputera, s’il se qualifie, la Coupe du monde 2026 ?

En agissant ainsi, le président du Cese suit la logique du président Macky Sall, leader de la coalition Benno Bokk Yaakaar, qui n’a toujours pas annoncé son intention de briguer un troisième mandat ou non. 

Lamine Diouf

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