Attaques musclées contre le leader du Pastef
La récente sortie de l'opposant Ousmane Sonko a fait réagir le camp du pouvoir. Hier, la contre-attaque a tenu toutes ses promesses. Le député Farba Ngom et Abdoulaye Seydou Sow, Ministre de l'Urbanisme, ont tiré à boulets rouges sur le maire de Ziguinchor. Ce, en réponse à ''ces différentes accusations''.
Ils ont craché du feu sur Ousmane Sonko. Farba Ngom et Abdoulaye Seydou Sow ont tenu un point de presse, samedi, pour tirer sans complaisance sur l'opposant au régime en place. À tour de rôle, les responsables du parti au pouvoir s'en sont sévèrement pris au leader du parti des Patriotes du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité (Pastef), le traitant d'ignorant et d'irresponsable. En ligne de mire, la récente sortie de M. Sonko sur la situation sécuritaire au Mali.
Le ministre de l'Urbanisme, Abdoulaye Seydou Sow, a soutenu que le responsable de la coalition Yewwi Askan Wi a poussé le bouchon un peu loin, ''en s'attaquant à l'armée sénégalaise''. ''C'est historique, ce que monsieur Ousmane Sonko a fait. Dans l'histoire de notre pays, jamais un homme politique n'a été aussi irresponsable, en manquant de respect à ceux-là qui assurent notre sécurité. Après les hommes religieux, les journalistes et tant d'autres personnes, voilà un monsieur qui, animé d'une ignorance, va jusqu'à interpeller l'armée avec autant de légèreté et de désinvolture. Trop, c'est trop !", a-t-il martelé.
Répondant à l’affirmation d’Ousmane Sonko selon laquelle le Sénégal a retiré ses troupes du Mali suivant les pas de la France, l'ancien directeur général du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud) a déclaré : "Monsieur Ousmane Sonko a encore fait dans la démesure, en tenant des propos plus que désobligeants, qui frisent l'irrespect, teintés d'inexactitudes et de faussetés à l'endroit de la République du Sénégal et du président Macky Sall. Dire que le Sénégal a retiré son contingent militaire du Mali, parce que la France l'a fait, est tout simplement une contrevérité, une grossièreté choquante.''
Pour lui, M. Sonko ne sait rien du sujet. C'est pourquoi il n'a pas tardé à relever la confusion que ce dernier a faite à propos des troupes. Pour le responsable politique de Kaffrine, le leader du Pastef ne sait pas qu'il s'agit d'un remplacement d'un groupe par un autre. "Sans honte, Ousmane Sonko assimile une simple relève périodique d'un contingent à un retrait de troupes. Ignorance ou simple volonté de manipulation de l'opinion nationale ? Ici, il est question de la rotation périodique des contingents sénégalais engagés au Mali''.
Loin de s'en arrêter là, le ministre de l'Urbanisme enfonce le clou : ''Sous le président Macky Sall, le Sénégal a pris la décision souveraine, d'abord, dans le cadre de la mission Soutien au Mali et ensuite, à travers la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), de mobiliser le deuxième plus grand contingent, avec 1 300 hommes et femmes, pour contribuer à la stabilité de notre pays frère. Monsieur Sonko ignore manifestement que, dès les premières heures de la crise au Mali en 2013, avant même l'intervention de l'Organisation des Nations Unies (ONU), les troupes sénégalaises se sont engagées sur le théâtre des opérations au sein de la Mission de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) d'abord et ensuite à celle de l'Union africaine (UA).’’
Dans la foulée, M. Sow a rappelé que le Sénégal est un pays souverain qui mène une politique étrangère indépendante et constructive, dans le cadre de ses engagements internationaux et de la promotion de relations d'échange, d'amitié et de coopération avec les pays amis et frères, y compris la France.
Farba Ngom agite la ‘’menace’’ Adji Sarr
La déclaration la plus virulente est venue de Farba Ngom. Le maire des Agnams a taxé Ousmane Sonko de tous les noms d’oiseaux. Pour lui, ce dernier cherche à fuir le face-à-face avec Adji Sarr. Si l'opposant politique a déjà déclaré sa candidature pour l'élection présidentielle de 2024, M. Ngom, lui, ridiculise cette décision, en rappelant que ce n'est pas encore le moment de parler de présidentielle, mais de régler son compte avec la masseuse qui l'avait accusé de viol. Autrement, il doit d'abord laver son honneur, avant de parler de candidature.
Après quoi, le député a lancé quelques piques à M. Sonko : "Que ceux qui sont allés au-delà du simple massage pour en tirer plaisir viennent dire la vérité aux Sénégalais et leur présenter leurs excuses. Prompt rétablissement à tous ceux qui souffrent et qui se font masser. Mais que ceux qui ne s'en limitent pas seulement au massage clarifient les choses.'' Une déclaration qui a provoqué des éclats de rire dans la salle.
D'après lui, Ousmane Sonko a d'autres choses à faire que de passer son temps à appeler les jeunes à la violence. En outre, il estime que ce n'est pas la peine d’en profiter pour se déclarer candidat. Il y a d'abord un problème à régler avec une jeune fille, citoyenne sénégalaise.
De l'avis de M. Ngom, le maire de Ziguinchor est en train de monter le jeu, pour éviter de faire face à la justice. ''C'est un poltron bavard. Il n'est pas du tout courageux. C'est pourquoi il se cache derrière les points de presse pour se victimiser et attirer l'attention du public. Pourquoi, malgré ses innombrables sorties, il n'évoque jamais l'affaire qui l'oppose à la jeune fille ? Il faut qu'il en parle dans ses face-à-face avec la presse''.
Et pour railler une nouvelle fois le leader du Pastef, le maire des Agnams, taxé d'être le griot du président Macky Sall, a donné un nouveau nom à Adji Sarr. ''Désormais, je l'appelle Adja Adji Sarr'', a-t-il dit. Un nom qu'il a répété à plusieurs reprises dans son discours. Et cela n'est pas fortuit.
Monsieur Ngom dit être prêt à amener Adji Sarr à La Mecque, lieu saint de l'islam, faire son pèlerinage. C'est pourquoi il l'appelle déjà Adja (titre donné aux femmes qui ont effectué le hajj).
EL HADJI FODÉ SARR